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mercredi, 02 juillet 2014

119. Le verdict

Dans la vie, il y a des moments où le temps parait soudain perdre sa vitesse normale, où les secondes semblent durer des minutes et les minutes des heures.

Ce fut le cas hier matin. J’avais pris rendez-vous pour passer une mammographie pour le dépistage du cancer du sein. Tous les deux ans, je reçois cette convocation. Jusqu’à présent, j’allais toujours au même endroit, mais cette fois-ci, lorsque j’ai téléphoné pour avoir un rendez-vous, la secrétaire m’a indiqué que le centre avait déménagé pour s’installer au Vinci. Je décide donc de changer de lieu et je prends un rendez-vous à Veigné.

Donc hier matin, j’arrive sur les lieux de l’examen. Après une brève attente, je passe dans la salle d’examen et le tripotage commence : étirements, compressions des seins, « Ne respirez plus ! », puis :« respirez ! » (des fois qu’on oublierait !).  

Je passe ensuite dans une pièce mitoyenne en attendant le résultat des clichés. Au bout d’une dizaine de minutes, la radiologue me rappelle et me dit :

— Je vais refaire des clichés du sein gauche.

Et armée d’un stylo, elle commence à me faire des marques sur la peau. Retripotage, ne respirez plus, respirez, puis retour à la case zéro.

Au bout d’un temps qui me parait relativement long (j’avais épuisé tous les magazines), un homme pénètre dans la pièce :

— Bonjour, je vais vous faire une échographie. Comment vous sentez-vous en ce moment ?

— Euh … Bien.

— Vous n’avez pas de problèmes particuliers ?

— Euh … Non.

— Avez-vous des antécédents familiaux de cancer du sein ?

— Non, pas que je sache.

— Bien, installez-vous.

À cet instant précis, je me dis qu’il y a anguille sous roche. Si l’examen est approfondi ainsi  c’est qu’il y a quelque chose qui cloche et  cela explique la longue attente précédente.

L’examen commence donc et le radiologue déplace méticuleusement son appareil sur toute la surface du sein en  revenant à plusieurs reprises à certains endroits. Je reste étrangement calme, mais ça cogite dur cependant.

Il est évident que ce n’est pas normal, il a dû détecter quelque chose sur les radios sinon je serais déjà partie. Je le regarde mais il est totalement impassible et silencieux, les yeux rivés sur son écran.

Il ne reste donc plus qu’à attendre et c’est là que le temps me parait terriblement long. Attendre un verdict qui peut prend l’apparence du couperet de la guillotine. Et dire qu’il y a une heure, j’étais tranquille à la maison !

Et si le résultat est mauvais, que vais-je faire ? Serai-je assez forte pour lutter contre la maladie ?

Au bout d’un temps qui m’a paru interminable – sans doute un bon quart d’heure- il ouvre enfin la bouche :

— Bon, il n’y a rien d’anormal, juste un petit kyste dans le sein gauche. Vous pouvez vous rhabiller, vous recevrez une convocation pour venir chercher les résultats.