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mercredi, 06 novembre 2019

L'arroseur arrosé

J'ai tardé à apporter ma réponse concernant l'énigme pour deux raisons au moins, la première étant d'espérer une bien improbable réponse et la seconde reposant sur la difficulté à aborder le sujet de cette note en lui-même.

Bref, je me lance donc :

Tous les personnages nommés dans la note précédente (à savoir : Mozart, Charles Dickens, Erik Satie, Franz Kafka, André Malraux, Vincent Lindon, David Beckham) ont été et sont atteints d'un même syndrome, appelé la maladie de Gilles de la Tourette. 

Or, il y a quelques mois, en effectuant des recherches généalogiques sur le patronyme ROY dans le Richelais, je tombe par hasard sur le mariage à Marigny-Marmande, en 1827,  d'un certain Vincent ROY, charpentier, avec Marie ... (le nom ne figure pas), fille naturelle de Marie LATOURETTE. L'employé de l'état civil n'était pas des plus rigoureux !

Ce patronyme LATOURETTE me fait aussitôt songer au nom Gilles de la Tourette et j'effectue alors une recherche sur WIkipédia.

Excellente idée ! Je m'aperçois ainsi que Gilles n'est pas le prénom mais bien le nom de famille : GILLES de la Tourette. et Marie LATOURETTE fait bien  partie de la même famille que :

GILLES DE LA TOURETTE.jpg

Georges Edouard Brutus GILLES de la Tourette est né à Saint-Gervais-les-Trois Clochers le 30 octobre 1867. Après des études de médecine à Poitiers, il monte à Paris et devient l'interne de Jean-Martin CHARCOT à l'hôpital de la Salpêtrière. 

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Sur le tableau de André Brouillet intitulé "Une leçon de Charcot à la Salpêtrière", GILLES de la TOURETTE figure au premier plan sur ce tableau, assis sur la chaise, le bras droit appuyé sur la cuisse.

En 1885, il publie un rapport " Etude sur une affection nerveuse" afin de définir une nouvelle catégorie clinique. Et c'est Charcot qui décide de donner le nom de "maladie de Gilles de la Tourette" en hommage au travail de son interne.

Il se marie à Loudun, dans la Vienne, le 2 août 1885 avec Marie DETROIS (famille originaire de Chinon).

Le 28 décembre 1885 il soutient sa thèse pour le doctorat en médecine :

Tourette1885.jpg

En 1886, il collabora également avec Gabriel Legué à la publication d'une étude, Autobiographie d'une hystérique possédée, sur le cas de sœur Jeanne des Anges, la supérieure des Ursulines à Loudun qui accusa le prêtre Urbain Grandier de sorcellerie au XVIIe siècle. Ce malheureux termina sur le bûcher !

En 1893, il est blessé à la tête par une ancienne pensionnaire paranoïaque, Mme Kamper-Lecoq, ce qui fait les gros titres des journaux de l'époque :

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La mort d'un fils, puis la disparition de Charcot  vont profondément le marquer. Il présente des troubles du comportement qui ne font que s'aggraver au fil des ans. Ainsi le médecin est rattrapé par sa propre maladie (d'où le titre l'arroseur arrosé).

Vers 1902, il est démis de ses fonctions et il est interné dans une clinique psychiatrique non loin de Lausanne. C'est là qu'il décède le 26 mai 1904.

C'est une bien triste histoire en vérité.

Après cette découverte, je me suis intéressée à l'ascendance du médecin. Je suis remontée jusqu'en 1634 où l'on trouve son aïeul, Antoine GILLES, sieur de La Tourette (fils de Nicolas et d'Anne Lebas) né à Faye-la-Vineuse (37) en 1634 et marié vers 1658 avec Madeleine DUVIVIER.

Si aujourd'hui la commune de Faye compte environ 300 habitants, il faut se souvenir qu'au Moyen-Age cette cité fortifiée recensait au moins dix-mille habitants. Mais ça, c'était bien avant l'arrivée de Richelieu et la construction de sa ville !

L'étape suivante consiste à retrouver les descendants du couple.Je m'y emploie actuellement ...

Pour en savoir davantage :

 GILLES de la TOURETTE

Le témoignage très courageux et émouvant d'une jeune femme atteinte par le syndrome :