dimanche, 20 décembre 2020
Cousins célèbres -17-
Cette semaine, j'ai fait une découverte surprenante : savez-vous qui fut la dernière femme guillotinée en public en France ?
Elle s'appelait Georgette THOMAS (née LEBON ) et son exécution eut lieu à Romorantin dans le Loir-et-Cher le 24 janvier 1887.
Elle descend de la famille Bertheaume, notables à Dhuizon ; c'est donc une lointaine cousine de mon mari.
C'est une sordide histoire comme on pouvait en trouver dans les campagnes françaises où la sorcellerie imprégnait encore fortement les esprits à la fin du XIXe siècle.
Cette Georgette LEBON était la fille d'Etienne et de Elisabeth Chataignault. Le couple eut trois enfants : Alexis, né en 1853, Georgette donc, née en 1861 et enfin Alexandre, né en 1863.
En 1881,Georgette épouse Sylvain Thomas à Selles-Saint-Denis ( village situé près de Romorantin, sur la route menant à Salbris).
Le couple occupe une locature, la locature du Luneau. Ce sont des paysans de condition très modeste. Trois enfants naissent de cette union : la petite Eugénie (dont on parlera ultérieurement), René et Marcelin.
Quelques années viennent à passer et la mère de Georgette (Elisabeth Chataignault), veuve et viellissante, ne peut plus subvenir à ses besoins. Elle implore l'aide de ses enfants.
Ses deux fils, Alexis et Alexandre, refusent. Reste Georgette, qui, de mauvaise grâce, accueille donc sa mère au sein de son foyer. Son mari va chercher la pauvre vieille :
Étrangement, l'arrivée de la pauvre vieille coïncide avec une accumulation d'incidents : animaux malades, mauvaise récolte, etc. De là à supposer que la vieille est une sorcière leur ayant jeté un mauvais sort, il n'y a qu'un pas que le couple franchit allègrement. Ils se réunirent avec les deux frères de Georgette pour mettre au point leur plan diabolique : faire disparaître la malheureuse !
Miraculeusement, j'ai trouvé un livre où cette histoire est narrée beaucoup mieux que je ne pourrais le faire ! Il s'agit de "Brigands et sorciers" de Gérard Boutet. Je vous mets un passage :
Enfin, on s'accorda. La Georgette poussa les verrous pendant que les hommes ficelaient la pauvre vieille qui avait tout entendu. Les trois enfants de la locature eux aussi avaient tout entendu car leur mère n'avait même pas pris garde de les coucher dans la pièce d'à-côté : ils pleurnichaient maintenant dans leur encoignure d'ombre.
Leur malheureuse grand-mère essaya de se débattre dans un ultime sursaut mais ses liens et ses douleurs lui interdire tout mouvement. Les trois hommes la saisirent et l'allongèrent sur le sol, au beau milieu de la pièce. La Georgette l'aspergea d'eau bénite (car il ne fallait pas contrarier la religion) puis déposa une bouteille débouchée près de là. Les deux fils Lebon se signèrent pendant que leur beau-frère renversait le bidon de pétrole sur la malheureuse. Enfin on alluma les brandons de paille.
Une flamme gigantesque s'éleva brusquement et vint lécher les poutres du plafond. La vieille se tordit un instant dans d'affreux râles puis ne bougea plus. On n'entendait que ses chairs qui grésillaient encore.
Une suffocante odeur de corne et de chiffons brûlés se répandit dans la locature, à tel point qu'on dut rouvrir la porte pour ne point étouffer. Sous les hardes fumantes, la vieille mère Lebon n'était plus qu'une affreuse chimère noircie. Il ne restait plus rien de son chignon, plus rien de ses sourcils. Le martyre avait déformé son visage en un affreux rictus. Par-delà la mort, elle semblait se moquer de ses enfants et les maudire à jamais dans une ricane-rie grimaçante !
La panique s'empara des hommes qui détalèrent à toutes jambes.
Le lendemain les époux Thomas descendirent au bourg. Ils achetèrent des rubans bleus et blancs qu'ils présentèrent au curé pour les faire bénir. Après s'en être parés, il assistèrent à la messe et se confessèrent.
La mort parut sûrement suspecte puisqu'une enquête fut diligentée. Au cours des interrogatoires, ce fut la petite Eugénie qui raconta alors comment s'était déroulé l'assassinat.
Le verdict fut sans appel : Georgette et son mari furent condamnés à mort.
L'exécution eut lieu le 24 janvier 1887 à Romorantin, sur la place d'Armes. Une foule importante s'était massée pour assister au spectacle morbide.
Les deux frères de Georgette écopèrent de vingt ans de bagne à Cayenne. Alexis mourut le 21 juin 1890 à Kourou et Alexandre le 22 décembre 1894 à l'hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni.
Quant aux trois enfants de Georgette, ils furent recueillis par des parents proches.
Pour en savoir davantage :
Témoignage de la dernière exécution publique.
07:40 Publié dans Cousins célèbres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : romorantin, exécution, guillotine
lundi, 07 décembre 2020
Château en péril -2-
L'autre jour, en consultant le site Dartagnans qui aide au financement des travaux dans des lieux de notre patrimoine, j'avais noté la présence d'un autre château de la région qui avait besoin d'une aide pour la restauration de la chapelle. Il s'agit du château de Gizeux situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Bourgueil.
Vue aérienne :
Je l'ai visité en 2010 et j'en garde encore aujourd'hui un agréable souvenir. C'est un château habité, la décoration intérieure est très riche (nombreuses fresques peintes sur les murs).
On est loin des circuits touristiques où la foule se presse telle une horde de chiens à l'assaut de sa proie — je pense ici au château de Chenonceaux ou encore celui de Chambord — Ici, on a l'impression d'être accueilli comme un invité.
Ce jour-là, nous étions trois à écouter les renseignements fournis par le guide.
Bref, c'est une visite que je vous conseille si un jour nous reprenons une vie normale !
Le château actuel a été construit à l'emplacement d'un ancien château fort du XIIe siècle. De 1315 à 1660, il fut la propriété de la famille du poète Joachim du Bellay (1522-1560).
Qui aujourd'hui se souvient encore de ce poète ? Imaginez un micro-trottoir :
— Pouvez-vous me dire qui est Joachim du Bellay ? Les réponses seraient sûrement très saugrenues !
Et pourtant ...
Dans ma jeunesse, on récitait certains de ses poèmes, parmi lesquels :
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
J'ai trouvé sur internet ce poème mis en chanson par le chanteur Ridan.
Mais revenons au château. Les propriétaires ont ouvert 5 chambres d'hôte et un gîte, voir ICI.
Bon, terminons par une petite balade, c'était en 2010 :
Pour en savoir davantage :
08:09 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : touraine, chateau, gizeux
mercredi, 02 décembre 2020
Cousins célèbres -16-
En l'occurence je devrais dire cousine célèbre, ou plus exactement cousine connue par le grand public.
Il s'agit d'une journaliste ; elle est responsable du service politique de France 2. C'est ? C'est ? ...
Je veux parler de Nathalie Saint-Cricq !
Née en 1960, elle est la fille de Jacques Saint-Cricq (l'ancien président du conseil de surveillance du quotidien La Nouvelle République du Centre-Ouest) et de Jeanne MEUNIER, sociologue.
Son grand-père maternel, Jean MEUNIER, ancien résistant, fut maire de Tours de la Libération jusqu'en 1947.
Notre cousinage remonte quand même à la 11e génération. Nous avons en commun le couple Georges Bonnet et Etiennette TOULIN qui demeuraient à Brion, dans l'Indre. Ils ont eu, au moins, trois enfants, deux filles et un garçon.
Perrine, née en 1648, épousa en 1670 Clément BAUCHET.. Ce sont les ancêtres de Nathalie Saint-Cricq.
Marguerite, née en 1662, se maria à Brion en 1682 avec Etienne PIGELET. Ce sont mes ancêtres.
Je n'ai rien d'autre à ajouter. Ou plutôt SI !
Lorsque j'ai voulu écrire cette note, un message, écrit en anglais, est apparu sur ma note.
Voilà le texte:
" Your access to TinyMCE expire on 25 Fébruary 2021. Pease either contact your administrator or upgrade your account using the instructions available here. "
Je ne parle pas anglais mais j'ai compris grosso modo que mon blog risque de disparaître le 25 février prochain. J'ai donc cliqué sur here et là, je suis tombée sur une page écrite en anglais !
J'ai donc envoyé un message à la plateforme Haut et Fort, mais de nature pessimiste, surtout en ces temps pénibles, je crains fort que mon blog voit sa fin dans les prochains mois.
Si c'est le cas, tant pis, cela aura été quand même une belle aventure de plus de quinze ans !
16:01 Publié dans Cousins célèbres | Lien permanent | Commentaires (0)