dimanche, 21 février 2021
L'osier dans tous ses états
Vendredi 19 février : levée à quatre heures, je consulte le site facebook de ma fille et je découvre qu'elle a mis en ligne une invitation pour visiter le village de Villaines-les-Rochers et découvrir le travail de l'osier sur réservation. La météo annonçant une journée printanière, ce serait l'occasion idéale de sortir !
J'attends donc une heure plus adéquate pour téléphoner. La dame prend ma réservation pour deux personnes (elle ne peut prendre que 4 personnes par groupe en raison du covid) et me fixe rendez-vous pour 13h30 devant la mairie de Villaines.
La météo ne s'était pas trompée, c'est une vraie journée de printemps avec un ciel ensoleillé et pas un poil de vent.
Nous commençons par aller voir un champ d'osier qui n'a pas encore été coupé en raison de la crue de l'Indre.
Puis, visite chez un osiériculteur qui nous explique le déroulement de la culture. La coupe de l'osier s'effectue en hiver. Les branches sont ensuite calibrées puis assemblées en fagots de différentes tailles. Ces fagots sont ensuite mis les pieds dans l'eau afin que les branches reprennent leur croissance. Elles vont se couvrir de bourgeons, puis de feuilles et ce n'est qu'en mai que le décorticage pourra être réalisé (la pèlerie).
Le village compte environ une cinquantaine d'osiériculteurs. Ils vendent leur production à la coopérative qui fut créée en 1859 par l'abbé Chicoisne.
Notre guide nous conduit ensuite chez quelques vanniers afin de voir leurs réalisations, puis nous terminons la visite à la coopérative.
La coopérative emploie des salariés qui fabriquent différents objets utilitaires ou décoratifs. Actuellement ils travaillent principalement pour une célèbre Maison française spécialisée dans la maroquinerie et les foulards (mais pas que). Ils réalisent des sacs de différentes tailles sur lesquels seront fixées des anses en cuir et qui feront le bonheur de quelques privilégiées capables de dépenser plus de 5000, voire même 10 000 euros pour se trimballer avec !
Certains osiériculteurs se sont installés à leur compte et créent leurs propres modèles.
La visite aura duré trois heures que nous n'avons pas vu passer. Vite, il faut rentrer à Tours avant le couvre-feu !
J'aurai l'occasion de revenir voir cette charmante dame que j'appelle " madame brin d'osier " car je veux acheter une mangeoire à oiseaux. Elle vient d'ouvrir un atelier à Azay-le-Rideau. Vous trouverez son site en bas de cette note.
Si vous ne connaissez pas ce village, je vous conseille vivement d'aller le visiter. C'est un des derniers lieux de France où l'on travaille encore l'osier.
Pour en savoir davantage :
Ecole nationale d'osiériculture
03:18 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villaines les rochers, touraine, vannerie
lundi, 07 décembre 2020
Château en péril -2-
L'autre jour, en consultant le site Dartagnans qui aide au financement des travaux dans des lieux de notre patrimoine, j'avais noté la présence d'un autre château de la région qui avait besoin d'une aide pour la restauration de la chapelle. Il s'agit du château de Gizeux situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Bourgueil.
Vue aérienne :
Je l'ai visité en 2010 et j'en garde encore aujourd'hui un agréable souvenir. C'est un château habité, la décoration intérieure est très riche (nombreuses fresques peintes sur les murs).
On est loin des circuits touristiques où la foule se presse telle une horde de chiens à l'assaut de sa proie — je pense ici au château de Chenonceaux ou encore celui de Chambord — Ici, on a l'impression d'être accueilli comme un invité.
Ce jour-là, nous étions trois à écouter les renseignements fournis par le guide.
Bref, c'est une visite que je vous conseille si un jour nous reprenons une vie normale !
Le château actuel a été construit à l'emplacement d'un ancien château fort du XIIe siècle. De 1315 à 1660, il fut la propriété de la famille du poète Joachim du Bellay (1522-1560).
Qui aujourd'hui se souvient encore de ce poète ? Imaginez un micro-trottoir :
— Pouvez-vous me dire qui est Joachim du Bellay ? Les réponses seraient sûrement très saugrenues !
Et pourtant ...
Dans ma jeunesse, on récitait certains de ses poèmes, parmi lesquels :
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
J'ai trouvé sur internet ce poème mis en chanson par le chanteur Ridan.
Mais revenons au château. Les propriétaires ont ouvert 5 chambres d'hôte et un gîte, voir ICI.
Bon, terminons par une petite balade, c'était en 2010 :
Pour en savoir davantage :
08:09 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : touraine, chateau, gizeux
vendredi, 27 novembre 2020
Château en péril -1-
Il y a environ une quinzaine de jours, je reçois un appel téléphonique de Carole :
—Tu as reçu, toi aussi, un mail de la famille U. ?
— Non, que te veulent-ils ?
— Ils ont de gros soucis car une des tours de leur château risque à tout moment de s'effondrer, et pour cela ils font appel à des dons privés !
Déjà ce n'est pas rien que d'être propriétaire d'une maison car il y a toujours des travaux à entreprendre, mais quand de surcroît vous avez hérité d'une ancienne demeure inscrite aux Monuments historiques, vous ne pouvez pas faire les réparations comme vous le souhaitez. Il y a un cahier des charges très strict à respecter.
Bref, leur château s'écroule et ils manquent d'argent ...
Effectivement, j'ai trouvé sur internet leur appel à dons. Ils sont passés par le site Dartagnans, celui-là même qui avait permis l'acquisition du château de La Mothe-Chandeniers par quelques milliers de donateurs. (Voir note précédente ICI).
De quel château s'agit-il donc ? Le château de Cinq-Mars-la-Pile, situé dans la commune éponyme, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tours, près des bords de La Loire.
En septembre dernier, j'y suis retournée pour la seconde fois en compagnie de Carole qui ne connaissait pas les lieux. Ma première visite avait eu lieu en 2007.
Nous sommes chaleureusement accueillies par les propriétaires, toujours très heureux de mettre en valeur leur patrimoine, cela se comprend.
Les ruines, émergeant dans un parc anglais entretenu juste ce qu'il faut, donne à l'ensemble un aspect très romantique.
Les cyclamens rose d'automne apportent une touche de couleur dans ce tableau. Tout le long du parcours, nous sommes accompagnés par le chat de la maison, qui me fait penser à mon pauvre Théo.
Avant de repartir, nous bavardons un peu. Dans leur salon, une immense baie vitrée ouvre sur le parc et ses arbres centenaires.
Bref, une visite à faire si vous passez dans la région ! Vous pouvez même loger sur place car les propriétaires ont une chambre d'hôte.
Pour en savoir davantage :
Historique du château de Cinq-Mars
17:07 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinq-mars-lapile, chateau, touraine
mardi, 11 août 2020
Road trip dans le 3-7, saison 2 -6-
Lundi 3 août : la météo nous annonce le retour de la canicule à partir de demain ; aussi, Catherine et moi décidons de reprendre nos balades en Touraine avant d'être coincées à la maison en raison des fortes chaleurs.
Au programme : le Nord-Ouest du département.Je passe la prendre chez elle, puis nous prenons la direction de Hommes. Les habitants s'appellent les Houlmois.
Nous allons directement au plan d'eau qui offre la possibilité de pratiquer différentes acitivités nautiques. Comme il est à peine dix heures, il n'y a personne :
Une guinguette permet de venir se restaurer sur place :
Pourquoi les "farmers" et non les "fermiers" ? Ça doit être plus dans le vent !
L'endroit me parait assez agréable.
Nous filons maintenant en direction de Rillé. En chemin nous apercevons l'entrée d'un château avec une magnifique grille en fer forgé : le château de la Briche
avec une date (1869). Nous n'osons pas remonter la grande allée centrale, mais sur le côté, nous avons aperçu un chemin qui semble longer la propriété. Effectivement nous passons devant les communs
puis, un peu plus loin, le château.
Après des recherches, j'ai appris que château fut construit à partir de 1867 pour un entrepreneur Jean-François CAIL. Né à Chef-Boutonne dans les Deux Sèvres le 8 février1802,il fonda à partir de1857 une ferme industrielle qui couvrait 1635 hectares et s'étendait à Hommes et sur les communes avoisinantes.Il n'eut pas l'occasion d'habiter son château , étant décédé le 22 mai 1871 à La Faye en Charente.
Plan général de la ferme de la Briche :
Qui était donc ce monsieur Cail ? Cliquez ICI et vous serez surpris.
Il reste encore quelques bâtiments en place, d'autres sont en ruines. Je n'ai pas pris beaucoup de photos car il y avait un gros chien qui a freiné notre ardeur !
À suivre
19:04 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : touraine, villages, hommes
lundi, 27 juillet 2020
La Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude
Les Saintes-Chapelles ont été construites en France entre le XIIIe et le milieu du XVIe siècle. Elles sont toutes sur le modèle de la première Sainte-Chapelle du palais de la Cité à Paris qui fut fondée par Louis IX -saint Louis- en 1248.
Selon la médiéviste Claudine Billot, elles se reconnaissent à cinq critères :
1. C'est la chapelle d'un palais ou d'un château royal ou princier.
2. Elle est fondée par saint Louis ou l'un de ses descendants.
3. Elle abrite dans un reliquaire une relique détachée de la Vraie Croix ou de la sainte couronne d'épines.
4. Elle suit un plan architectural semblable au modèle parisien, à nef unique, avec de hautes verrières et des renforts, un toit d'ardoises à forte pente surmonté d'une flèche.
5. C'est un lieu d'offices célébrés "à l'usage de Paris" par des chanoines.
Sept de ces onze Saintes-Chapelles ont subsisté : celles de Paris, Vincennes, Riom, Châteaudun, Aigueperse, Champigny-sur-Veude et Vic-le-Comte.
Ont disparu les Saintes-Chapelles du Gué-de-Maulny, du Vivier-en-Brie, de Bourbon-l'Archambault et de Bourges.
Venons-en maintenant à la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude :
Elle fut érigée en même temps que le château à partir de 1499 par Louis Ier de Bourbon, comte de Vendôme, l'un des petits-fils de saint Louis.
Cette chapelle est décorée de onze verrières qui racontent trois histoires sur trois niveaux :
- Au niveau supérieur, ce sont des scènes de la Passion du Christ:
- Au niveau intermédiaire, on peut y voir des épisodes de la vie de saint Louis :
- Enfin, au niveau inférieur, ce sont les portraits des couples formant la généalogie des ducs de Bourbon-Montpensier :
Les verrières furent endommagées par un ouragan en 1711, puis en partie descellées au moment de la Révolution. La dernière restauration date des années 1974-75.
Les vitraux ont été classés aux Monuments Historiques en 1911.
Quid du château ?
Une gravure permet d'imaginer l'ensemble :
Or, vers 1635, le puissant cardinal de Richelieu envisage de construire son propre château ainsi qu'une ville à son nom. Le lieu choisi n'est qu'à une dizaine de kilomètres de Champigny-sur-Veude. La présence si proche du château de Champigny-sur-Veude, qui à cette époque appartenait à Gaston d'Orléans, le frère du roi Louis XII, porte ombrage à Richelieu qui réussit à acquérir les lieux pour ensuite les faire démolir. Les pierres serviront à la construction de son propre château.
Gaston d'Orléans :
La Sainte-Chapelle sera sauvée de justesse grâce à l'intervention de l'évêque de Poitiers et du pape Urbain VIII qui y avait officié.
Le pape Urbain VIII :
Les communs du château ( les anciens haras) restent également en place. Après le décès du cardinal, la descendante de la famille des Bourbon-Montpensier fera un procès-qu'elle gagnera- pour récupérer ses biens. C'est elle qui eut alors l'idée d'aménager les haras en lieu d'habitation.
Dans les années 80, le château est la propriété de Japonais qui avaient envisagé de démonter la Sainte-Chapelle et ses vitraux pour les transporter au Japon.
De nos jours, les propriétaires sont des Américains. Selon le gardien, ils viennent chaque année au mois de juillet.
Si vous désiriez visiter ce lieu chargé d'histoire et qui mérite vraiment le détour, je vous mets les coordonnées du gardien :
Pour en savoir davantage :
09:53 Publié dans Balades tourangelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sainte chapelle, touraine