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dimanche, 22 novembre 2020

Alfred Velpeau

Coucou, me revoilà ! Lors des précédentes balades avec Catherine, nous sommes allées à Brèches, village situé près de Château-la-Vallière.

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Sur la place de l'église se dresse une statue, celle d'Alfred Velpeau.

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Tout le monde connait la fameuse bande "Velpeau", une création de ce médecin tourangeau.

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Comme je voulais en savoir un peu plus, j'ai effectué quelques recherches sur ce personnage et j'ai été fascinée par sa réussite sociale due en grande partie à son acharnement et sa force de travail, mais aussi à des rencontres importantes dans le milieu médical (notamment avec le docteur Bretonneau à Tours).     

Alfred Armand Louis Marie VELPEAU est donc né à Brèches le 20 floréal de l'an III (18 mai 1795). Voici une photo de lui  prise vers la fin de sa vie.

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Son père, Marin VIELLEPEAU (ainsi noté dans les registres) est né à Voutré, en Mayenne, le 28 mai 1766. Il se marie le 21 janvier 1794 à St-Pierre-de-Chevillé (dans la Sarthe) avec Anne MILLET.À la naissance d'Alfred, il est maréchal ferrant à Brèches.

Le jeune Alfred est un enfant curieux, avide de connaissances. Il apprend à lire sans presque aucune aide, s'intéresse à la nature, il pratique des soins vétérinaires sur les animaux. 

Pour le détail de son ascension sociale, cliquez ICI.  

Tableau "La leçon d'anatomie de Velpeau à la Charité", peint par Augustin Feyen-Perrin, 1864 :

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Son élévation dans l'échelle sociale lui permet de faire ce qu'on pourrait appeler  "un beau mariage". En 1832 il épouse Adélaïde QUESNEVILLE, fille de Jean Baptiste, maître pharmacien en 1810, qui acheta la fabrique de produits chimiques de Fourcroy et Vauquelin en 1822.

Alfred VELPEAU n'échappa

caricature Velpeau.jpg

pas à la mode des caricatures si controversées de nos jours !

Le couple eut une fille, Laure, née à Paris le 15 juin 1836.

Laure VELPEAU épousa le 20 septembre 1860 à Paris Charles Célestin Joseph THOINNET, comte de la Turmelière. Né à Ancenis (Loire-Atlantique) le 26 octobre 1823, il exerça les fonctions de maire de Liré, député de la Loire Atlantique, chambellan honoraire de l'empereur Napoléon III, et administrateur de la Cie des Chemins de Fer d'Orléans.Rajoutons qu'il fut nommé chevalier de la Légion d'Honneur (14 août 1866).

Le couple résidait dans leur hôtel particulier de la rue de Varenne à Paris en hiver. En été, ils habitaient dans leur château de la Turmelière à Liré (Maine et Loire) :

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Enfin, la ville de Tours a donné son nom à une place où se tient chaque dimanche matin un important marché.

 Carte postale ancienne du marché :

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mardi, 28 janvier 2020

Jacques Xavier Carré de Busserolle

Les généalogistes ainsi que les historiens connaissent bien ce nom. Ce personnage est en effet l'auteur d'ouvrages de reférence sur la Touraine. Citons parmi eux, Le dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre et Loire et de l'ancienne province de Touraine, ou encore l'Armorial général de la Touraine.tours,cimetiere,carre de busserolle

Il publia également d'autres ouvrages sous un nom d'emprunt, Jacques de Château-Châlons. J'ai retenu quelques titres : Le sorcier de Montsoreau, Aventure lamentable d'un chasseur, Le lièvre blanc ou encore Le parasol de la Nouvelle-Zélande.

Il est inscrit sur Wikipédia en tant qu'historien, archéologue. Il fut un membre actif de la Société archéologique de Touraine et membre de la Société des gens de lettres. 

Jacques Xavier Carré de Busserolle est né à Preuilly-sur-Claise, dans le sud du département de l'Indre et Loire, le 14 juin 1823. Il décède à Montsoreau (Maine-et-Loire) le 2 octobre 1904.

Voici son acte de naissance ; à noter que le prénom Xavier est inscrit en premier et que le patronyme est écrit avec un seul L.

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Le 6 septembre 1852  il épouse Eugénie Victoire Grouvel  à Rouen.

Examinons la descendance :

Le couple a un fils, Louis Silvain Adrien René Xavier. Né à Rouen le 28 juillet 1853, on le retrouve à Tours où il exerce la profession de comptable. Le 4 juillet 1881, il épouse à Tours Marie Marguerite Delacour. Le couple habite 26 rue du Cygne.

Deux enfants sont issus de cette union :

1.Louis Silvain, né à Tours le 17.05.1882. 

3. Adrienne Adélaïde Odette Inès, née à Tours le 3.07.1884 et décédée à Bruxelles en 1981.

En 1882 Jacques Xavier Carré de Busserolle demeure 26 rue de la Dolve.

Examinons maintenant l'ascendance de cette famille : on retrouve énormément de renseignements sur Généanet. Il ne reste plus qu'à vérifier l'authenticité des sources.C'est beaucoup trop long à retranscrire et le lieu ne s'y prête pas.

Le plus lointain ancêtre retrouvé est :

François Carré, écuyer, sieur de la Pinotière, docteur en médecine.

Né à Poitiers (N.D. la Petite) le 25.10.1587, marié à Poitiers le 9.02.1619 avec Florence de Sauzay, fille de Louis, avocat au présidial de Poitiers, écuyer, sieur de Beaurepaire, et de Suzanne Cardinaut.

La tombe de Jacques Xavier Carré de Busserolle est au cimetière La Salle de Tours. Hélas, dans peu de temps les inscriptions seront illisibles.

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Ainsi va la vie !

 

 

 

lundi, 20 janvier 2020

Léon Denis, apôtre du spiritisme

tours,cimetiere,leon denis,spiritismeAujourd'hui je vais vous parler de Léon Denis. Je découvre en même temps que vous ce personnage présenté comme un célèbre spirite. Il est mort à Tours le 12 avril 1927 à son domicile, 19 place Anatole France. Il avait 81 ans.

Sur sa tombe figure une épitaphe :  Le spiritisme n'impose rien, il enseigne.

Léon Denis est né à Foug, dans la Meurthe et Moselle le 1er janvier 1846. Il est le fils de Joseph, maître maçon, et de Anne Lucie Liouville.

Je suis remontée jusqu'en 1640, date approximative de la naissance de son ancêtre Sébastien, tisserand, marié avec Marie Lartillot. Il vivait dans la région de Toul. 

Vous trouverez une fiche concernant Léon Denis sur Wikipédia, ICI.

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Claire Baumard fut secrétaire de Léon Denis de 1918 à sa mort. Elle était originaire de Saint-Cyr-sur-Loire où elle était née en 1872. Elle décéda en 1961.tours,cimetiere,leon denis,spiritisme

En 1929, dans un livre intitulé " Léon Denis intime ", elle raconte le quotidien de l'homme, et retrace aussi les séances spirites qui se déroulaient à son domicile.

La préface du livre est écrite par Sir Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes.

La voici :

Je considère comme un honneur de répondre à la demande qui m'est faite de préfacer par quelques lignes ces souvenirs intimes sur le regretté Léon Denis.
Je serai bref car j'ai peu connu Léon Denis et ne l'ai rencontré que rarement, pourtant je dois dire en toute sincérité que peu d'hommes ont produit, en un si court laps de temps, une plus vive impression sur mon esprit. Je revois encore très nettement sa solide et forte carrure, son air majestueux et sa tête léonine qui rappelaient ces vieux prêtres celtiques ou ces guerriers primitifs, figures marquantes d'un temps révolu qu'il aimait à évoquer. Fier mais bienveillant, impétueux mais sage, émotif mais réfléchi, telles étaient les qualités si différentes que je discernais sur ce remarquable visage.
Comme écrivain, il m'émeut profondément. Je parle imparfaitement le français mais je le lis fréquemment car j'estime que la littérature française est la première du monde. Je ne prétends pas m'ériger en critique d'une telle littérature, mais à mon avis la prose de Léon Denis, si vigoureuse et expressive, si élégante dans sa forme, quoique si lourde de pensées, est d'un style absolument parfait. Elle allie à la richesse des connaissances une philosophie très précise et définie.
Sa Jeanne d'Arc médium m'a captivé au point que j'ai passé deux mois à m'efforcer de transposer son inspiration en notre langue, mais la magique clarté de Léon Denis n'est pas aisément traduisible. C'est ainsi que j'ai pris la liberté d'en changer le titre, pourtant d'une si courageuse franchise, en Le Mystère de Jeanne d'Arc. Il m'a paru opportun de ne pas risquer en heurtant le parti pris des profanes, de les rebuter et de les priver ainsi de la lecture d'un chef-d'oeuvre. Ni Anatole France, ni Bernard Shaw n'ont émis comme Léon Denis une si concluante, si réelle appréciation de cette merveilleuse héroïne. Il donne en ce livre la seule explication plausible du fait le plus prodigieux de l'histoire.
Quant à l'étude des origines celtiques et de leur importance ethnique, mes connaissances ethnologiques ne sont pas suffisantes pour en apprécier la valeur, mais je suis sûr que jamais le sujet n'a été traité avec plus de charme.
Maintenant, je m'efface pour laisser le lecteur s'initier plus intimement à l'histoire terrestre de cet homme supérieur, histoire écrite par celle qui a eu des occasions si exceptionnelles de le connaître et de le comprendre.

Arthur CONAN DOYLE.
12 Juillet 1929.
Bignell Wood, Minstead, LyndHurst.

Une bien belle histoire, non ?

Voici la tombe du spirite au cimetière La Salle de Tours, carré 39 :

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Pour en savoir davantage :

Léon Denis intime

dimanche, 19 janvier 2020

Ni Maître ni Dieu

Vous vous souvenez probablement de la photographie de cette tombe située au cimetière La Salle :

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Hier, je suis retournée au cimetière avec Catherine et, en passant à proximité de cette tombe, je me suis aperçue qu'il y avait une dalle sur laquelle figurait le nom du défunt. On peut y lire :

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Jules François Saint Herant, ancien avoué à Tours, né à Decize- Nièvre le 10 février 1817, décédé à Tours le 15 septembre 1901.

Il est également indiqué : Entretien perpétuel par la ville de Tours.

Maintenant la recherche généalogique va pouvoir commencer. Voici ce que j'ai pu trouver sur cette famille Saint Herant :

I. François Saint Herant, demeure à Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans l'Allier, en 1816. Il est marié à Antoinette Ambroise Royer, décédée le 5 octobre 1806 (le lieu n'est pas indiqué).

Le couple a un fils, Simon, qui suit :

II. Simon Saint Herant, marchand. Il est né à Saint-Pourçain-sur Sioule le 6 août 1791. Il se marie à Magny-Cours, dans la Nièvre, le 2 mai 1816 avec Julie Signoret, née à Magny-Cours le 7 ventose an VI, fille de François et de Catherine Bourgier, maitresse de poste à Magny-Cours.

Voici l'acte de mariage : (à noter que le patronyme est écrit en un seul mot à cette date).

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Le couple a trois enfants :

1.Jean Baptiste, marié avec Marie Louise Amélie Guerguil, d'où :

Marie Julie, née à Paris le 16.07.1855, mariée à Paris le 11.05.1878 avec Emile Auguste Adolphe Potin. 

2.Louis-François, né à Nevers le 1er juillet 1822. Il se marie à Paris le 18.11.1871 avec Léontine Rodrigues. 

3. Jules François, né à Decize (Nièvre) le 10 février 1817. Il se marie à Orléans (Loiret) le 23 mars 1843 avec Claire Vallet, née à Orléans le 2 avril 1827, décédée le 21 mars 1849. Elle est la fille de Jules Vallet de Chevigny et d'Eugénie Pauline Payen.

Son cabinet d'avoué se trouvait 32 rue du Commerce à Tours. Il fut également conseiller municipal. Il demeurait 155 boulevard Heurteloup ; c'est là qu'il décède le 15 septembre 1901.

Le couple a une fille :

Marie Julie Pauline, née à Orléans le 23.07.1848

Le 3 avril 1872 à Tours elle épouse Vincent Joseph Paul Caillard, né à Paris -13 quai Malaquai- le 13.11.1832. Il fut capitaine d'Etat Major auxiliaire de l'Armée de la Loire en 1870-71. Ce mariage fut dissous par jugement de divorce le 9.12.1913.

 

 

vendredi, 17 janvier 2020

François Boileau

Lorsqu'on pénètre dans le cimetière La Salle par l'entrée située en bas de la rue Saint-Barthélémy, on ne peut être qu'intrigué par l'étrange tombe qui se dresse un peu plus loin sur la gauche, dans l'allée centrale. Elle est unique en son genre puisqu'elle représente un accident de chemin de fer. L'ouvrage est signé Coussin.

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Le petit fascicule nous indique :

François Boileau (1845-1878). Mécanicien mort lors d'un accident ferroviaire sur la ligne Tours / Le Mans. La sépulture détaille avec réalisme le moment de l'accident : le train se disloquant parmi les pierres et l'eau.

Certes, François Boileau n'est pas connu. C'était un ouvrier parmi tant d'autres et on ne peut pas l'inscrire dans les "célébrités" tourangelles. Mais j'ai voulu en savoir davantage, histoire de le faire revivre :

J'ai peu d'indices, seulement deux dates et un nom. La date du décès est précise : 30 mars 1878. Reste à trouver où a été enregistré le décès. Rien à Tours, donc je recherche à Dissay-sous-Courcillon, dans la Sarthe, là où s'est produit l'accident. Bingo ! Suit un deuxième acte, celui du chauffeur de la locomotive, François Raimbault, époux de Pascaline Levasseur.

À partir de là, tout s'enchaîne :

François Boileau est né à Saint-Pierre-des Corps le 11 mai 1845. Il est d'abord serrurier, puis mécanicien. Il se marie à Tours le 9 septembre 1867 avec Reine Charlot, née à Moux-en-Morvan (Nièvre) le 20 octobre 1849, fille de Pierre, employé au Chemin de fer, et de Françoise Lagorgette.  Son père, François Boileau, était chauffeur au Chemin de fer ; il demeurait Grange-Saint-Martin et avait épousé Pauline Richard le 25 juin 1844 à Saint-Pierre-des-Corps. 

On a affaire ici à des familles de cheminots. 

Deuxième étape : retrouver l'ascendance.

Mes recherches m'ont conduite jusqu'au milieu du XVIIIe siècle.

I. Mathieu Boileau, journalier, marié à Marie Coudreau, d'où :

II. Jean Boileau , né vers 1759, décédé à Saint-Pierre-des-Corps le 24 avril 1807. Il est successivement voiturier par eau, puis cabaretier au moment de son décès. Il se marie avec Jeanne Habert. etc...

François Boileau et Reine Charlot ont deux enfants :

1. Reine Françoise, née à Angers le 6 juillet 1869. Elle a 9 ans lors du décès de son père.

Elle se marie à Tours le 8 janvier 1889 avec Jean Maurille Benays, employé au Chemin de fer d'Orléans, né à Lascabane (Lot) le 12 septembre 1860, fils d'Antoine, charpentier, et de Marguerite Hensas.

2. François, né à Poitiers (Vienne) le 19 décembre 1871. Il est peintre en bâtiment et demeure impasse Raspail à Tours au moment de son mariage avec Marie Alexandrine Patry qui a lieu le 2 mai 1896. Cette dernière est native de Savigné (Vienne) où elle est née en 1876, fille de Pierre, forgeron, et d'Augustine Delhoume.

J'ai toujours été fascinée par les locomotives à vapeur. Elles dégagent une telle force ! Quand j'étais gamine, dans les années cinquante, je me souviens très bien les avoir souvent observées  près de chez moi. Au bout du boulevard Tonnellé passaient en effet les deux voies reliant Tours à Nantes et au Mans qui bifurquaient  précisément à cet endroit, et, entre les deux, il y avait une parcelle de terre en contrebas, occupée par des jardins ouvriers. J'aimais bien me mettre sur le petit chemin, au pied du talus, et soudain, dans un bruit d'enfer allant crescendo arrivait la locomotive à toute allure, crachant de la fumée et envoyant des escarbilles !  

J'étais copine avec les deux filles du garde-barrière et il m'arrivait d'aller jouer chez elles. Quand le train passait, on avait l'horrible impression que la maison allait s'écrouler !

La maison existe encore. La voici en 2007 :

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Je suis repassée devant depuis et j'ai constaté avec plaisir qu'elle avait été restaurée.

Allez prenons une dernière fois le train !