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vendredi, 27 novembre 2020

Château en péril -1-

Il y a environ une quinzaine de jours, je reçois un appel téléphonique de Carole :

—Tu as reçu, toi aussi, un mail de la famille U. ?

— Non, que te veulent-ils ?

Ils ont de gros soucis car une des tours de leur château risque à tout moment de s'effondrer, et pour cela ils font appel à des dons privés !

Déjà ce n'est pas rien que d'être propriétaire d'une maison car il y a toujours des travaux à entreprendre, mais quand de surcroît vous avez hérité d'une ancienne demeure inscrite aux Monuments historiques, vous ne pouvez pas faire les réparations comme vous le souhaitez. Il y a un cahier des charges très strict à respecter.

Bref, leur château s'écroule et ils manquent d'argent ...

Effectivement, j'ai trouvé sur internet leur appel à dons. Ils sont passés par le site Dartagnans, celui-là même qui avait permis l'acquisition du château de La Mothe-Chandeniers par quelques milliers de donateurs. (Voir note précédente ICI).

De quel château s'agit-il donc ?  Le château de Cinq-Mars-la-Pile, situé dans la commune éponyme, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tours, près des bords de La Loire. 

En septembre dernier, j'y suis retournée  pour la seconde fois en compagnie de Carole qui ne connaissait pas les lieux. Ma première visite avait eu lieu en 2007.

Nous sommes chaleureusement accueillies par les propriétaires, toujours très heureux de mettre en valeur leur patrimoine, cela se comprend.

cinq-mars-lapile,chateau,touraine

Les ruines, émergeant dans un parc anglais entretenu juste ce qu'il faut, donne à l'ensemble un aspect très romantique.

cinq-mars-lapile,chateau,touraine

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Les cyclamens rose d'automne apportent une touche de couleur dans ce tableau. Tout le long du parcours, nous sommes accompagnés par le chat de la maison, qui me fait penser à mon pauvre Théo.

cinq-mars-lapile,chateau,touraine

Avant de repartir, nous bavardons un peu. Dans leur salon, une immense baie vitrée ouvre sur le parc et ses arbres centenaires. 

Bref, une visite à faire si vous passez dans la région ! Vous pouvez même loger sur place car les propriétaires ont une chambre d'hôte.

Pour en savoir davantage :

Historique du château de Cinq-Mars

 

 

 

 

 

mercredi, 25 novembre 2020

Quand la mer monte ...

Vous connaissez certainement la chanson :

La mer dont je vais vous parler a cessé de monter depuis bien longtemps. Elle ne cesse de descendre ;  en moyenne elle recule d'un mètre par an.

jordanie,mer morte

Il s'agit de la mer Morte, située entre la Jordanie, la Cisjordanie et Israël. Les eaux du Jourdain, venant du lac de Tibériade, s'y jette encore ; mais le Jourdain, pompé de façon intensive, n'est plus aujourd'hui qu'un malheureux ruisseau qui se perd dans les herbes !

jordanie,mer morte

Alors, peu à peu, la mer Morte recule inexorablement, laissant des sols dangereux gorgés dans leur profondeur par des couches de sel et qui, de façon imprévue, s'écroulent subitement, créant de profondes dolines. Déjà plusieurs hôtels et des campings ont du fermer en raison du risque d'effondrement. 

jordanie,mer morte

Dans cette région désertique, nous sommes au point le plus bas de la terre (430 mètres au-dessous du niveau des mers). J'ai eu l'occasion d'y aller en septembre 2014. J'en garde un souvenir assez désagréable en raison de la forte chaleur, du paysage aride et sans aucun charme. Cette mer fait plutôt penser à un vaste lac. C'est sûr que cela n'a rien à voir avec la côte sauvage bretonne !

Nous nous y étions arrêtés pour déjeuner, puis pour une baignade dans les eaux si salées que l'on se transforme en bouchon de liège flottant sur les eaux. Ne me cherchez pas, je ne suis pas sur la photo !

jordanie,mer morte

Je m'étais contentée d'un bain de pieds !

L'endroit était infesté de milliers de petites mouches agressives qui venaient se coller à la peau. Bref, un mauvais souvenir.

jordanie,mer morte

Les autorités de Jordanie et d'Israël sont bien conscientes du problème et depuis déjà plusieurs années travaillent sur un projet : relier la mer Rouge  à la mer Morte par un pipeline qui partirait du golfe d'Aqaba (au sud de la Jordanie) permettant de combler la chute du niveau d'eau. Mais de nombreux écueils surgissent : le niveau de salinité des deux mers est très différent on ne sait pas trop ce qu'il adviendrait de la faune locale et quel serait l'impact sur l'environnement.  

On est encore bien loin d'une réalisation et la mer Morte risque bien de se transformer en étang mort !

Pour en savoir davantage :

 

mardi, 24 novembre 2020

L'histoire d'un livre ...

qui a bien failli ne jamais être édité !

vassili grossman,russie,stalingrad

Il s'agit d'un très gros ouvrage intitulé "Vie et destin" (en russe Жизнь и судьба), écrit par l'écrivain d'origine ukrainienne Vassili Grossman. L'histoire se déroule durant la bataille de Stalingrad pendant la seconde guerre mondiale. Cette œuvre intense peut être considérée comme le magnum opus de Grossman. 

Qui était Vassili Grossman et pourquoi ce livre fut censuré ?

vassili grossman,russie,stalingrad

Vassili Grossman est né le 29 novembre 1905 à Berditchev (en Ukraine). Issu d'une famille juive non pratiquante, il fait tout d'abord ses études à Kiev, puis  à Moscou.  En 1929, il obtient son diplôme d'ingénieur chimiste et se retrouve employé dans une mine à Donetsk. C'est un serviteur loyal du régime communiste sans toutefois  s'engager dans le parti, malgré les nombreuses sollicitations.

Lorsque les troupes allemandes envahissent l'Union soviétique, il s'engage comme journaliste pour couvrir les évènements.  C'est ainsi qu'il participe à la bataille de Stalingrad (de juillet 1942 à février 1943).

Dans son livre, il dépeint la société soviétique durant la guerre avec réalisme, sans aucune concession pour le régime en place.

Il commença l'écriture de son livre en 1948 pour l'achever en 1962. Il envoya alors son manuscrit au rédacteur en chef du mensuel de l'Union des écrivains. Ce dernier prit peur à la lecture et en informa aussitôt le K.G.B. Deux jours plus tard, deux officiers se présentèrent chez Grossman pour saisirent les copies, les brouillons et même les rubans encreurs de sa machine à écrire. Ce livre ne devait en aucun cas être publié ! Vassili Grossman mourut deux ans plus tard, en 1964, d'un cancer du rein.

Alors, me direz-vous, comment se fait-il qu'aujourd'hui le livre a été récupéré ? 

Et bien voilà ... Vassili Grossman avait confié deux copies de son livre à des amis sûrs. Il faudra attendre 1970 pour que ces brouillons soient microfilmés et quittent clandestinement l'Union soviétique grâce à l'aide d'Andreï Sakharov. Certains passages étaient manquants et un long travail de reconstitution fut mis en œuvre. Et finalement en 1980 le livre fut édité pour la première fois en Suisse dans sa presque totale intégralité. 

Quant aux Russes, ils ne purent en prendre connaissance qu'à partir de 1989 ! Je me demande d'ailleurs, quelle fut leur réaction.

C'est au printemps dernier que j'ai entendu parler de ce livre. Malheureusement impossible d'en trouver un seul exemplaire : épuisé, épuisé ...

Puis, en juillet  dernier, il y a eu une réédition et j'ai donc aussitôt commandé un exemplaire en livre de poche. Il est arrivé chez moi il y a maintenant deux semaines, un peu cabossé par le transport, mais bon, ce n'est pas grave.

J'ai donc entamé la lecture de ce pavé (1172 pages quand même !). J'en suis à la page 109 mais je dois dire que je commence à m'emmêler les pinceaux parmi tous les personnages du roman.  

Un avant-goût peut-être ? L'histoire commence ainsi :

" Le brouillard recouvrait la terre. Les phares de la voiture se reflétaient dans les lignes à haute tension qui s'étiraient le long de la route.

Il n'avait pas plu mais, à l'aube, l'humidité s'abattit sur la terre et les feux dessinaient des taches rougeâtres sur l'asphalte mouillé. On sentait la respiration du camp à de nombreux kilomètres : les fils électriques, les routes, les voies de chemin de fer se dirigeaient tous vers lui, toujours plus denses. C'était un espace rempli de lignes droites, un espaces de rectangles et de parallélogrammes qui fendaient la terre, le ciel automnal, le brouillard.

Des sirènes lointaines poussèrent un hurlement doux et plaintif.

La route venait se serrer contre la voie, et la colonne de camions chargés de sacs de ciment roula un certain temps à la hauteur du train de marchandises interminable. Les chauffeurs en uniforme ne regardaient pas les wagons, les taches pâles des visages.

La clôture du camp sortit du brouillard : des rangs de barbelés tendus sur des poteaux en béton. Les alignements de baraques formaient des rues larges et rectilignes. Leur uniformité exprimait le caractère inhumain du camp.

Parmi les millions d'isbas russes, il n'y a pas et il ne peut y avoir deux isbas parfaitement semblables. Toute vie est inimitable. L'identité de deux êtres humains, de deux buissons d'églantines est impensable. La vie devient impossible quand on efface par la force les différences et les particularités."

 Pour en savoir davantage :

Vassili Grossman

Plaque commémorative en hommage à Vassili Grossman, Donetsk (Ukraine).

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lundi, 23 novembre 2020

Une belle redécouverte

Lors d'une précédente sortie avec Catherine, nous avons eu l'opportunité de traverser le village du Louroux, situé entre Saint-Branchs et Manthelan, à une bonne vingtaine de kilomètres au sud de Tours.

Mon dernier passage remonte à près de dix ans déjà, à l'occasion d'un déplacement à Manthelan pour assister au carnaval annuel. J'avais déjà repéré l'imposant édifice que l'on apercevait à l'entrée du village, sans savoir précisément ce que c'était. 

Cette fois-ci, on ne peut qu'admirer les bâtisses qui ont  fait peau neuve : d'importants travaux de restauration ont en effet redonné au lieu toutes ses lettres de noblesse.

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On ne peut que s'arrêter ! On se gare donc devant la petite mairie et on part à la découverte du site. Il s'agit de l'ancien prieuré du Louroux.

Sur la gauche du chemin se dresse cette jolie maison de pays, transformée en office de tourisme et lieu de vente de produits régionaux..

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Voici la même maison prise en photo au début du XXe siècle :

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Puis, sur la droite, à l'emplacement de l'ancien presbytère, un restaurant a ouvert ses portes ; c'est "La table du prieuré", tenue par un jeune chef qui propose une carte de produits locaux.

— Dommage qu'il ne soit que dix heures, sinon on aurait bien déjeuné ici. Il faudra revenir !

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Devant nous se dresse l'église Saint-Sulpice, puis le logis  seigneurial.

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Depuis l'enceinte ouverte, on aperçoit l'ancien colombier, le long de la route, puis, sur la droite, un petit étang.

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Il fait un temps magnifique, il n'y a pas un chat en vue (hormis le passage assez fréquent des voitures sur la départementale) et nous nous baladons dans le village. Oh, ce n'est pas très grand, on en a vite fait le tour :

La rue du Moulin et ses belles maisons avec, presque toutes, une boîte à lettres décorative.

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Un peu plus loin, on traverse un ancien pont de pierres qui passe au dessus du ruisseau Le Louroux, alimenté par les eaux des étangs. Sur la droite, une ancienne maison du Moyen-Age  qui a conservé une partie de ses linteaux.

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Notre visite s'arrête là pour ce jour car nous avons un programme chargé qui doit nous conduire dans le sud du département. Mais quelques semaines plus tard, j'ai eu l'occasion de revenir avec mes deux complices (Carole et Christel) pour tester le restaurant. Le temps était gris ce jour-là et la vue du prieuré prise au loin est bien sombre.

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Il est fortement conseillé de réserver une table à l'avance car le restaurant est assez petit. Comme nous étions un jour de semaine, je pensais que nous serions les seules clientes. Mais, à ma grande surprise, la salle s'est peu à peu remplie. 

Le jeune chef propose une cuisine élaborée à partir de produits frais et locaux. Nous sommes agréablement surprises par tous les plats. Pour savoir ce qu'il y a au menu, cliquez ICI !

On avait prévu une balade digestive autour du grand étang, mais, par malchance, une grosse averse vient chambouler nos projets. Ce lieu est un arrêt pour les oiseaux migrateurs et avec un peu de chance, on peut en observer de nombreux.

Je vous  mets donc un diaporama fait en mars 2010 (en bas de cette note).

Dernière petite chose à savoir :

Au XIXe siècle, l'ancien presbytère fut racheté par Charles Henri DELACROIX, général d'Empire, né à Paris en 1779, décédé à Bordeaux en 1845.

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Il participa à la campagne de Russie et, lors de la retraite des troupes françaises, fut fait prisonnier à Vilnius (Lituanie) de décembre 1812 à juillet 1814. Il se retira au Louroux, puis à Tours.En 1820 et 1822, il reçut la visite de son jeune frère Eugène, qui n'était autre que le peintre Eugène DELACROIX.

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Parmi ses nombreuses toiles, on peut citer celle-ci, représentant l'étang du Louroux.

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Maintenant, allons nous balader le long de l'étang :

 

 

 

dimanche, 22 novembre 2020

Alfred Velpeau

Coucou, me revoilà ! Lors des précédentes balades avec Catherine, nous sommes allées à Brèches, village situé près de Château-la-Vallière.

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Sur la place de l'église se dresse une statue, celle d'Alfred Velpeau.

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Tout le monde connait la fameuse bande "Velpeau", une création de ce médecin tourangeau.

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Comme je voulais en savoir un peu plus, j'ai effectué quelques recherches sur ce personnage et j'ai été fascinée par sa réussite sociale due en grande partie à son acharnement et sa force de travail, mais aussi à des rencontres importantes dans le milieu médical (notamment avec le docteur Bretonneau à Tours).     

Alfred Armand Louis Marie VELPEAU est donc né à Brèches le 20 floréal de l'an III (18 mai 1795). Voici une photo de lui  prise vers la fin de sa vie.

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Son père, Marin VIELLEPEAU (ainsi noté dans les registres) est né à Voutré, en Mayenne, le 28 mai 1766. Il se marie le 21 janvier 1794 à St-Pierre-de-Chevillé (dans la Sarthe) avec Anne MILLET.À la naissance d'Alfred, il est maréchal ferrant à Brèches.

Le jeune Alfred est un enfant curieux, avide de connaissances. Il apprend à lire sans presque aucune aide, s'intéresse à la nature, il pratique des soins vétérinaires sur les animaux. 

Pour le détail de son ascension sociale, cliquez ICI.  

Tableau "La leçon d'anatomie de Velpeau à la Charité", peint par Augustin Feyen-Perrin, 1864 :

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Son élévation dans l'échelle sociale lui permet de faire ce qu'on pourrait appeler  "un beau mariage". En 1832 il épouse Adélaïde QUESNEVILLE, fille de Jean Baptiste, maître pharmacien en 1810, qui acheta la fabrique de produits chimiques de Fourcroy et Vauquelin en 1822.

Alfred VELPEAU n'échappa

caricature Velpeau.jpg

pas à la mode des caricatures si controversées de nos jours !

Le couple eut une fille, Laure, née à Paris le 15 juin 1836.

Laure VELPEAU épousa le 20 septembre 1860 à Paris Charles Célestin Joseph THOINNET, comte de la Turmelière. Né à Ancenis (Loire-Atlantique) le 26 octobre 1823, il exerça les fonctions de maire de Liré, député de la Loire Atlantique, chambellan honoraire de l'empereur Napoléon III, et administrateur de la Cie des Chemins de Fer d'Orléans.Rajoutons qu'il fut nommé chevalier de la Légion d'Honneur (14 août 1866).

Le couple résidait dans leur hôtel particulier de la rue de Varenne à Paris en hiver. En été, ils habitaient dans leur château de la Turmelière à Liré (Maine et Loire) :

Le Chateau de la Turmeliere la ligue 44 FAL 44-85_L.jpg

Enfin, la ville de Tours a donné son nom à une place où se tient chaque dimanche matin un important marché.

 Carte postale ancienne du marché :

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