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lundi, 07 décembre 2020

Château en péril -2-

L'autre jour, en consultant le site Dartagnans qui aide au financement des travaux dans des lieux de notre patrimoine, j'avais noté la présence d'un autre château de la région qui avait besoin d'une aide pour la restauration de la chapelle. Il s'agit du château de Gizeux situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Bourgueil. 

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Vue aérienne :

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Je l'ai visité en 2010 et j'en garde encore aujourd'hui un agréable souvenir.  C'est un château habité, la décoration intérieure est très riche (nombreuses fresques peintes sur les murs).

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On est loin des circuits touristiques où la foule se presse telle une horde de chiens à l'assaut de sa proie — je pense ici au château de Chenonceaux ou encore celui de Chambord —  Ici, on a l'impression d'être accueilli comme un invité.

Ce jour-là, nous étions trois à écouter les renseignements fournis par le guide. 

Bref, c'est une visite que je vous conseille si un jour nous reprenons une vie normale !

Le château actuel a été construit à l'emplacement d'un ancien château fort du XIIe siècle. De 1315 à 1660, il fut la propriété de la famille du poète Joachim du Bellay (1522-1560).

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Qui aujourd'hui se souvient encore de ce poète ? Imaginez un micro-trottoir :

Pouvez-vous me dire qui est Joachim du Bellay ? Les réponses seraient sûrement très saugrenues !

Et pourtant ...

Dans ma jeunesse, on récitait certains de ses poèmes, parmi lesquels  :

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.

J'ai trouvé sur internet ce poème mis en chanson par le chanteur Ridan.

Mais revenons au château. Les propriétaires ont ouvert 5 chambres d'hôte et un gîte, voir ICI.

Bon, terminons par une petite balade, c'était en 2010 :

Pour en savoir davantage :

 

vendredi, 27 novembre 2020

Château en péril -1-

Il y a environ une quinzaine de jours, je reçois un appel téléphonique de Carole :

—Tu as reçu, toi aussi, un mail de la famille U. ?

— Non, que te veulent-ils ?

Ils ont de gros soucis car une des tours de leur château risque à tout moment de s'effondrer, et pour cela ils font appel à des dons privés !

Déjà ce n'est pas rien que d'être propriétaire d'une maison car il y a toujours des travaux à entreprendre, mais quand de surcroît vous avez hérité d'une ancienne demeure inscrite aux Monuments historiques, vous ne pouvez pas faire les réparations comme vous le souhaitez. Il y a un cahier des charges très strict à respecter.

Bref, leur château s'écroule et ils manquent d'argent ...

Effectivement, j'ai trouvé sur internet leur appel à dons. Ils sont passés par le site Dartagnans, celui-là même qui avait permis l'acquisition du château de La Mothe-Chandeniers par quelques milliers de donateurs. (Voir note précédente ICI).

De quel château s'agit-il donc ?  Le château de Cinq-Mars-la-Pile, situé dans la commune éponyme, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Tours, près des bords de La Loire. 

En septembre dernier, j'y suis retournée  pour la seconde fois en compagnie de Carole qui ne connaissait pas les lieux. Ma première visite avait eu lieu en 2007.

Nous sommes chaleureusement accueillies par les propriétaires, toujours très heureux de mettre en valeur leur patrimoine, cela se comprend.

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Les ruines, émergeant dans un parc anglais entretenu juste ce qu'il faut, donne à l'ensemble un aspect très romantique.

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Les cyclamens rose d'automne apportent une touche de couleur dans ce tableau. Tout le long du parcours, nous sommes accompagnés par le chat de la maison, qui me fait penser à mon pauvre Théo.

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Avant de repartir, nous bavardons un peu. Dans leur salon, une immense baie vitrée ouvre sur le parc et ses arbres centenaires. 

Bref, une visite à faire si vous passez dans la région ! Vous pouvez même loger sur place car les propriétaires ont une chambre d'hôte.

Pour en savoir davantage :

Historique du château de Cinq-Mars

 

 

 

 

 

dimanche, 14 juin 2020

La belle endormie

Comment ne pas être subjugué devant cette demeure ravagée par le temps et où la nature a repris tous ses droits ? C'est la première impression que j'ai ressentie lorsque j'ai découvert -tout à fait par hasard alors que je visionnais des vidéos faites par de jeunes urbexeurs avides d'adrénaline - ce site tout à fait hors du commun.

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Vue aérienne de Pierre Mairé, 2006.

C'est là que, mercredi dernier,  j'avais eu envie d'emmener Catherine. Malheureusement pour nous, les portes étaient closes. Nous avons néanmoins réussi à faire quelques photos.

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Nous sommes devant les vestiges du château de la Mothe-Chandeniers, situé sur la commune des Trois-Moutiers dans le département de la Vienne. 

Pour l'historique, je vous renvoie ICI.

Détruit par incendie en 1932, le château fut laissé en l'état. La nature a eu vite fait de réinvestir les lieux comme vous pourrez le voir en regardant le reportage fait par le jeune urbexeur en 2017.

Depuis, le château a trouvé acquéreur - ou plutôt devrais-je dire - acquéreurs, puisqu'il a été racheté par plus de 25 000 personnes dans le monde ! Cela en fait la plus grande copropriété connue à ce jour.

Apparemment, il faut passer par internet pour obtenir un droit de visite. 

Château de la Mothe-Chandeniers

 

jeudi, 28 novembre 2019

Seule à Villandry !

Dimanche matin, le soleil fait une belle apparition, assez inattendue ma foi, et suffisamment durable pour que cela me fasse sortir de ma torpeur. Et si j'allais à Villandry ?

Aussitôt dit, presque aussitôt partie. Il fallait quand même attendre l'ouverture prévue à 10 heures. En hiver, le château reste uniquement ouvert pour la visite des jardins. Personne à l'accueil, juste une boîte dans laquelle on vous demande de mettre 2 euros.

Un léger voile brumeux planait au-dessus des jardins et pas âme qui vive ! J'avais l'impression d'avoir réservé une visite privée !

L'atmosphère y est tout à fait différente bien sûr, c'est la saison creuse et tout semble endormi. J'ai toutefois fait quelques photos intéressantes. Je les ai toutes regroupées dans le diaporama en bas de cette note.

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Je reviendrai cet hiver s'il neige.

Le château de Villandry a une très longue histoire que vous pouvez retrouver ICI.

Aujourd'hui c'est une demeure privée appartenant à la famille Carvallo.

Joachim Carvallo et son épouse Ann Coleman

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Joachim Carvallo, né en Espagne en 1869, est un brillant médecin ayant travaillé avec le professeur Richer (prix Nobel de médecine en 1913). Il découvre le château en 1906 :

« Je me trouvais près de Lyon lorsque j'entendis parler de cette propriété. Je vins la visiter. Le château était tout en fenêtres, en balcons, en ouvertures à trompe-l'œil. Le parc était constitué à l'anglaise, en vallonnements et mamelonnements […], planté de maintes espèces exotiques récemment importées: cèdres, pins, thuyas, magnolias, massés sur les revers de monticules artificiels. Le château lui-même disparaissait au milieu d'une forêt d'arbres et de verdure. […] L'ensemble cependant me plut. Le prix ne me parut pas exagéré. L'acte de vente fut signé sur l'heure. Deux jours après, le pauvre homme mourait de la goutte. Quand, au début de 1907, je vins m'installer à Villandry, je fus effrayé, en examinant de près le château et la propriété, de la charge écrasante que j'avais assumée. Pendant les premiers mois je fus presque uniquement préoccupé par les travaux d'aménagement et de toilette du château. […] Ce n'est que vers le mois de septembre 1907 que je pus me mettre à l’œuvre. […]

 Après les premières transformations que je lui fis subir, l’effet fut surprenant. En moins d’une semaine, Villandry avait repris le caractère qu’il avait à la Renaissance. J’invitai les membres de la Société d’Archéologie de Touraine à venir se rendre compte du travail que j’avais fait. Ces messieurs qui étaient habitués à voir Villandry couvert de fausses fenêtres, ce qui lui donnait l’aspect monotone et triste d’une caserne, furent émerveillés ; ils n’en pouvaient croire leurs yeux et pensaient que, par l’effet d’un coup de baguette magique, j’avais reconstruit un nouveau château. »

Vue du château au moment des travaux :

Château_de_Villandry_en_chantier_au_début_du_XXe_siècle.jpg

C'est en 1920 que le château ouvre ses portes au public. Aujourd'hui c'est l'un des plus visités de Touraine, en particulier pour ses jardins à la Française.

vendredi, 15 novembre 2019

Bienvenue chez Louis XI

Une idée en amène très souvent une autre et, alors que je détaillais cette belle carte de René Settier datant de 1619 sur la ville de Tours, j'aperçois l'abbaye de Beaumont. J'y reviendrai ultérieurement.

1280px-Vieux_tours,Carte_de_René_Siette_1619.jpg

Sur la gauche de la carte on voit le ruau Sainte-Anne reliant la Loire au Cher et, connaissant bien les lieux puisque j'y suis née, je suis à peu près certaine que la partie située en bas à gauche correspond à l'ancien château de Plessis-lèz-Tours, située sur la commune de La Riche, et qui fut la demeure du roi Louis XI.

Bingo ! Cette autre partie de la carte (un peu floue) indique bien le château !

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En été, quand le niveau du Cher est très bas, on peut voir apparaître quelques anciens piliers de bois du pont, appelé le pont neuf, qui reliait le château à la plaine de la Gloriette.

Je profite donc de la matinée d'hier pour partir en expédition. Petit arrêt aux deux cimetières de La Riche pour vérifier que tout est en ordre. Le vieux cimetière a de moins en moins de tombes, faute de renouvellement des concessions ;  mes arrières-grands-parents sont un peu isolés maintenant. 

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Dans l'autre cimetière, les nombreux chrysanthèmes rappellent que la fête des morts a été célébrée il y a peu. Je n'étais pas venue depuis deux ou trois ans, mais cela ne veut pas dire pour autant que j'ai oublié mes parents. Mes nuits sont peuplées de leur présence ...

Me voici maintenant arrivée devant l'entrée du château qui est à seulement deux rues du cimetière. Quand j'étais gamine, j'étais allée le visiter deux ou trois fois. Je me souviens encore de la grande galerie de tableaux représentant les portraits des rois et des reines. 

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Nous sommes chez le roi Louis XI, dit le Prudent. Ses ennemis l'avaient surnommé l'universelle aragne ce qui peut se traduire de nos jours par la grande araignée ou le grand tisseur de toiles, faisant ainsi référence à sa capacité à employer la ruse et à tisser un réseau très étendu d'informateurs pour déjouer tous ses adversaires.

J'ai toujours eu un faible pour Louis XI, sans doute lié au fait qu'il n'était pas très beau, mais aussi pour son action politique. C'est lui qui développa l'industrie de la soie dans la région tourangelle.

Pour sa biographie, reportez-vous ICI.

C'est en 1464 qu'il acheta le château du Plessis ; il en fit sa demeure principale et la ville de Tours a bien failli devenir la capitale de la France  !

Quelques dates clés concernant l'historique du château :

1464 : acquisition des lieux par LouisXI et début des travaux de construction. À cet effet, il fit venir des ouvriers de Béthune pour la réalisation de l'aile en briques. Il est intéressant de noter par-ailleurs que c'est justement cette partie du château qui demeure encore aujourd'hui intacte !

Vue du château en 1699 :

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1781 : le château, plus ou moins à l'abandon, devient le dépôt de mendicité de la ville de Tours.

1790 : il est vendu comme bien national.

1796 : destruction aux trois-quarts des bâtiments.

XIX ème siècle : il devient successivement une fabrique de plombs de chasse, un dépôt d'entreprise et un bâtiment de ferme.

1890 : le docteur Edmond Chaumier, originaire de Saint-Flovier, rachète le château et crée un Institut vaccinogène pour lutter contre la variole. 

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1932 : la ville de Tours acquiert le site et l'ouvre aux visites.

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1993 : le château ferme faute d'un nombre suffisant de visiteurs. (moins de 3000 par an).

1998 : la compagnie théâtrale Cano Lopez s'installe sur le site.

2016 : la ville de Tours met en vente le château. Le directeur du théâtre refuse de quitter les lieux.

2019 : la convention de mise à disposition arrive à son terme et le château n'a toujours pas trouvé acquéreur !

Maintenant, place à la visite extérieure :

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