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samedi, 23 novembre 2019

Jean Anthyme Margueron

J'inaugure une nouvelle rubrique : les Tourangeaux célèbres. L'idée m'en est venue en recherchant l'ascendance de Jean Anthyme Margueron. Comme je n'ai pas de lien avec sa famille, il me parait intéressant de conserver les résultats obtenus sur mon blog, ça peut toujours me servir un moment ou à un autre.

Je ne suis pas remontée très loin, le patronyme n'est pas très fréquent dans le département.

Tout commence donc avec 

I. Charles MARGUERON, marchand cirier à Tours, probablement paroisse Saint-Saturnin.

x Catherine BOMPIERRE, d'où :

   1. Catherine, x Tours (St Saturnin) 28.02.1758 Guillaume GLASSIER, marchand Me teinturier, fils de Michel et Antoinette FAY.

  2. Rose

  3.Perrine

  4. Charles qui suit en II

II. Charles MARGUERON, marchand cirier

° 1730, + Tours le 20.10.1801 à son domicile, rue Colbert

x Sainte-Maure-de-Touraine le 8.02.1759 Françoise ROULLET, ° Sepmes le 11.10.1736, fille de Jacques et de Catherine JOUBERT. Elle décède à Tours , rue Colbert, le 29.04.1817. 

Je retrouve la trace de six enfants du couple :

  1. Françoise Catherine, + Sainte-Maure 25.12.1759

  2.Jules Marie, ° vers 1762, + 1836

  3.Charles Pierre, qui suit en III.

  4. Pétronille, ° Tours (St Saturnin) 28.03.1764, x Tours 4.09.1798 Urbain FOUCAULT, pharmacien, ° Tours(St-Pierre-du-Boile) 5.04.1773, fils de Jean Mathieu, ouvrier en soie, et de Jeanne BOUTIER. 

  5.Louis, ° Tours(St Saturnin) 15.11.1764, + Paris le 19 mai 1832. Il se marie à Paris le 8.06.1799 avec Sophie     Louise BAUMÉ, fille d'Antoine, pharmacien. Il occupe les fonctions de pharmacien en chef aux Invalides à Paris.

  6. Jean Anthyme, ° Tours (St Saturnin) le 12 juin 1771. Il se marie avec Jeanne Claude LENORMANT, ° Orléans le 11.02.1758, fille de Pierre et de Claude LIGER. Je n'ai pas trouvé l'acte de mariage.

Le couple à un enfant, ° Tours le 10 décembre 1800, décédé quelques années plus tard.

Jean Anthyme décède à son domicile, 2 rue Rabelais, le 2 février 1858. Quelques mois plus tôt, il avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur. Voici la retranscription d'une note écrite par le maire de Tours de l'époque (Ernest Mame) en faveur de sa nomination :

" Note sur les services de M.Margueron 

M.Margueron (Jean Anthyme) né à Tours le 12 juin 1771, et par conséquent âgé de 86 ans passés, n'a point conservé ses États de Services.Mais il a été employé successivement comme pharmacien militaire, d'abord au Val-de-Grâce à Paris en qualité de sous-aide, puis, après y avoir remporté, au concours général, les prix de Botanique, de Chimie et de Pharmacie, il fut commissionné et envoyé avec le grade d'élève-Major à l'hôpital de Strasbourg, où il resta deux ans, chargé des fonctions de répétiteur des cours des officiers de santé en chef de cet hôpital.

Alors M.Margueron fut nommé pharmacien-Major à l'armée du Rhin, il y fit toutes les campagnes de Prusse, de Pologne, d'Autriche, jusqu'à la bataille de Wagram, à la suite de laquelle, les hôpitaux ayant reçu au moins 50 000 blessés, il éprouva de si grandes fatigues par suite d'un service trop pénible, qu'une maladie des voies urinaires constatée par les inspecteurs généraux du service de santé l'ayant forcé de résigner ses fonctions, il quitta l'armée et se rendit à Paris pour y solliciter sa démission pure et simple, après de bons et loyaux services.

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De retour dans sa ville natale, M.Margueron y exerça noblement la pharmacie civile. Puis, étant arrivé à l'âge de 60 ans, il vendit son officine et fut aussitôt désigné au choix de M. le Préfet du département pour les honorables fonctions d'administrateur de l'Hospice général de Tours, choix motivé par sa longue expérience des hôpitaux, et si bien justifié par la manière dont il s'est acquitté de ces fonctions.

Car, alors, commença pour M.Margueron une série d'actes de dévouement, d'abnégation et de générosité sans exemple. Un ruisseau fangeux et fort insalubre qui traversait, en face de l'hôpital, un terrain bas et marécageux, fut par ses soins, et à l'aide de ses propres deniers, remblayé, comblé et le terrain planté et assaini.

Un peu plus tard, une école préparatoire de Médecine et de Pharmacie ayant été établie à Tours, ce philanthrope éclairé conçut bientôt le projet de doter la ville d'un jardin botanique et d'acclimatation, comme indispensable aux études médicales. 

Ce projet ne tarda pas à être mis à exécution et nous resterons dans le vrai en disant que, indépendamment de démarches longues, multipliées, de difficultés et d'obstacles de plus d'un genre, les sacrifices pécuniaires que le fondateur consacra à cette œuvre si méritoire dépassent les 80 000 francs. Aujourd'hui notre ville s'enorgueillit à juste titre de cette magnifique création de M.Margueron que ses concitoyens payent en sentiments de vénération et de gratitude et que le gouvernement de l'Empereur a su reconnaître par l'honorable distinction qu'il vient de lui conférer, comme la tardive mais juste réparation d'un fâcheux oubli. 

Le maire de Tours soussigné certifie que les déclarations ci-dessus sont conformes à la vérité. Les services militaires de M.Margueron ne lui sont connus que par la notoriété publique, mais il a eu une connaissance directe et personnelle du dévouement, de la générosité de M.Margueron dans les fonctions qu'il a remplies à l'hospice et il s'est honoré de joindre son témoignage au détail ci-dessus.

Tours, 4 septembre 1857 

Et c'est signé : Ernest Mame.

La fortune de Jean Anthyme Margueron était probablement importante, mais il aurait pu en faire un usage plus personnel. On voit bien qu'il ne recherchait pas les honneurs ; d'ailleurs on ne trouve aucune trace d'un monument quelconque rappelant aux Tourangeaux qu'on lui doit ce magnifique jardin dans lequel ils aiment se promener. Tout juste trouve-t-on une rue à son nom : elle commence rue de Boisdenier et aboutit boulevard Jean Royer (l'ancien boulevard Thiers). C'est ce qu'on appelle un hommage à minima.

Mais revenons à la généalogie car je n'ai pas achevé l'étude.

Charles Pierre Margueron, (n° III) :

Il se marie à Tours le 6 janvier 1793 avec Françoise Victoire GUIARD, fille de Charles et de Charlotte BOMPIERRE.

Au moment de leur mariage, le couple légitime une enfant née à Vouvray le 28 décembre 1788 de père et mère inconnus et qui porte l'étrange prénom de Zozime. Cette petite Zozime prend donc le nom de MARGUERON et se marie à Tours le 12 septembre 1809 avec un professeur de musique, Charles François MAGNIEN, né à Rambervillers dans les Vosges le 5 août 1787. Il est le fils de François et de Barbe Claude SARTOT.

L'histoire aurait pu s'arrêter là,mais je suis toujours curieuse et j'ai recherché la descendance de ce couple et là, une surprise de taille m'attendait !

Mair reprenons :

Zozime MARGUERON, née à Vouvray le 28.12.1788, décédée à Bordeaux le 19.01.1827

x Tours François MAGNIEN. À noter qu'il disparaît en 1825 sans laisser de trace !

D'où :

François Zozime MAGNIEN, marchand chapelier à Tours, demeure 28 rue Royale.

° Tours le 7 août 1816

x Tours le 1er février 1841 avec Louise Adélaïde FOUGERY, ° Tours, le 27.01.1822, fille de Jean, marchand tailleur d'habits et de Louise MARCADIÉ.  

D'où :

Louise Berthe MAGNIEN

° Tours le 9 janvier 1842, inhumée à Paris le 23 juin 1917.

x Paris le 6 avril 1861 avec Alfred RENAULT, fabricant de boutons, né à Saumur le 27.10.1828, + Boulogne-Billancourt le 7 juin 1892, fils d'Alexandre et d'Eugénie BARDET.

  RENAULT, Boulogne-Billancourt ? Ça ne vous dit rien ?

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Bon sang, mais c'est bien sûr !, comme eût dit autrefois l'inspecteur Bourrel.

Nous arrivons à Louis RENAULT, le fondateur de l'empire industriel Renault :

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Né à Paris le 12 février 1877, décédé à Paris le 24 octobre 1944.

La boucle est bouclée.

Pour en savoir davantage sur Jean Anthyme Margueron 

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