lundi, 20 janvier 2020
Léon Denis, apôtre du spiritisme
Aujourd'hui je vais vous parler de Léon Denis. Je découvre en même temps que vous ce personnage présenté comme un célèbre spirite. Il est mort à Tours le 12 avril 1927 à son domicile, 19 place Anatole France. Il avait 81 ans.
Sur sa tombe figure une épitaphe : Le spiritisme n'impose rien, il enseigne.
Léon Denis est né à Foug, dans la Meurthe et Moselle le 1er janvier 1846. Il est le fils de Joseph, maître maçon, et de Anne Lucie Liouville.
Je suis remontée jusqu'en 1640, date approximative de la naissance de son ancêtre Sébastien, tisserand, marié avec Marie Lartillot. Il vivait dans la région de Toul.
Vous trouverez une fiche concernant Léon Denis sur Wikipédia, ICI.
Claire Baumard fut secrétaire de Léon Denis de 1918 à sa mort. Elle était originaire de Saint-Cyr-sur-Loire où elle était née en 1872. Elle décéda en 1961.
En 1929, dans un livre intitulé " Léon Denis intime ", elle raconte le quotidien de l'homme, et retrace aussi les séances spirites qui se déroulaient à son domicile.
La préface du livre est écrite par Sir Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes.
La voici :
Je considère comme un honneur de répondre à la demande qui m'est faite de préfacer par quelques lignes ces souvenirs intimes sur le regretté Léon Denis.
Je serai bref car j'ai peu connu Léon Denis et ne l'ai rencontré que rarement, pourtant je dois dire en toute sincérité que peu d'hommes ont produit, en un si court laps de temps, une plus vive impression sur mon esprit. Je revois encore très nettement sa solide et forte carrure, son air majestueux et sa tête léonine qui rappelaient ces vieux prêtres celtiques ou ces guerriers primitifs, figures marquantes d'un temps révolu qu'il aimait à évoquer. Fier mais bienveillant, impétueux mais sage, émotif mais réfléchi, telles étaient les qualités si différentes que je discernais sur ce remarquable visage.
Comme écrivain, il m'émeut profondément. Je parle imparfaitement le français mais je le lis fréquemment car j'estime que la littérature française est la première du monde. Je ne prétends pas m'ériger en critique d'une telle littérature, mais à mon avis la prose de Léon Denis, si vigoureuse et expressive, si élégante dans sa forme, quoique si lourde de pensées, est d'un style absolument parfait. Elle allie à la richesse des connaissances une philosophie très précise et définie.
Sa Jeanne d'Arc médium m'a captivé au point que j'ai passé deux mois à m'efforcer de transposer son inspiration en notre langue, mais la magique clarté de Léon Denis n'est pas aisément traduisible. C'est ainsi que j'ai pris la liberté d'en changer le titre, pourtant d'une si courageuse franchise, en Le Mystère de Jeanne d'Arc. Il m'a paru opportun de ne pas risquer en heurtant le parti pris des profanes, de les rebuter et de les priver ainsi de la lecture d'un chef-d'oeuvre. Ni Anatole France, ni Bernard Shaw n'ont émis comme Léon Denis une si concluante, si réelle appréciation de cette merveilleuse héroïne. Il donne en ce livre la seule explication plausible du fait le plus prodigieux de l'histoire.
Quant à l'étude des origines celtiques et de leur importance ethnique, mes connaissances ethnologiques ne sont pas suffisantes pour en apprécier la valeur, mais je suis sûr que jamais le sujet n'a été traité avec plus de charme.
Maintenant, je m'efface pour laisser le lecteur s'initier plus intimement à l'histoire terrestre de cet homme supérieur, histoire écrite par celle qui a eu des occasions si exceptionnelles de le connaître et de le comprendre.
Arthur CONAN DOYLE.
12 Juillet 1929.
Bignell Wood, Minstead, LyndHurst.
Une bien belle histoire, non ?
Voici la tombe du spirite au cimetière La Salle de Tours, carré 39 :
Pour en savoir davantage :
10:24 Publié dans Tourangeaux célèbres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tours, cimetiere, leon denis, spiritisme