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lundi, 10 novembre 2008

Jean-Élie (4)

Les enfants partirent en début d’après midi, en plein soleil. Jean-Elie avait l’habitude de marcher et il avançait d’un bon pas. C’était différent pour Danielle, une enfant de la ville, plutôt habituée aux transports en commun. Elle  eut vite fait d’être essoufflée, mais ne voulant pas paraître fatiguée, elle se força à suivre son compagnon de route, écarlate et en sueur sous un soleil de plomb. Ils atteignirent bientôt le cœur du village, niché au creux d’un vallon verdoyant. Les flonflons de la fête battaient à tout rompre et ils durent se faufiler au travers de la foule pour pouvoir admirer la fanfare locale défiler. C’est ce moment que choisit Jean-Elie pour s’éclipser discrètement. Quand Danielle se retourna, il était parti ! Alors parmi la foule des badauds endimanchés elle tenta de l’apercevoir, mais ce fut peine perdue… Elle comprit bien vite qu’il l’avait fait exprès et fut très en colère. Mais sa colère fut vite remplacée par une inquiétude grandissante. Comment allait-elle faire pour retourner à la ferme ? Elle n’avait pas pris garde au chemin suivi et se demandait si elle allait pouvoir rentrer seule.

Dès lors la fête ne l’intéressa plus, elle se mit à haïr ce village, ce gamin et tous les gens qui se trouvaient là. Elle n’avait plus qu’une idée en tête : rentrer au plus vite à la ferme.

Elle trouva le chemin du retour et repartit. La colère lui donnait de la force et malgré la chaleur et le soleil qui lui tapait sur la tête, elle fonçait sur la route, tout en ravalant sa rancœur et ses larmes. A un moment, la route se séparait en deux. Elle était incapable de savoir quel côté il fallait prendre. Dans ces cas-là, il n’y a pas d’autre solution que de faire confiance au hasard. Elle obliqua donc vers la gauche et tout en avançant, elle examinait les alentours à la recherche d’un indice confirmant que la route était la bonne. Mais, au fur et à mesure qu’elle avançait elle ne reconnaissait pas l’endroit. Au bout d’un bon kilomètre, elle décida alors de faire demi-tour et retourna au croisement. Elle emprunta alors l’autre chemin et bientôt la vue de quelques maisons au loin la rassura. Cette fois, il n’y avait aucun doute possible, elle était sur la bonne route. Elle ralentit un  peu la marche, se sentant plus en sécurité et finalement elle atteignit la ferme.

Yvonne fut très étonnée de la voir arriver seule.

« Où est Jean-Élie ?

—Je ne sais pas, on s’est perdu dans la foule et je ne l’ai pas revu », répondit la gamine au bord des larmes.

Yvonne parut très sceptique sur la véracité des propos mais ne dit mot.

A suivre ...

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