mardi, 18 novembre 2008
Jean-Élie (7)
Yvonne avait toujours aimé lire, mais elle n’arrivait pas à trouver suffisamment de temps libre pour pouvoir s’adonner à ce plaisir. Danielle devint donc lectrice. Elle s’installait sur un petit tabouret dans l’étable et le temps qu’Yvonne trayait les vaches, elle lui lisait de belles histoires. C’étaient de beaux livres à la couverture rouge et or, les livres que l’on distribuait autrefois dans les écoles pour récompenser les bons élèves. Elle lut et relut, prenant de l’aisance, mettant le ton et rendant les dialogues vivants ; l’idée lui vint alors de devenir actrice de théâtre. Elle s’entraînait à apprendre des passages par cœur et les réciter ensuite à son public. Son public c’était Yvonne et Jean-Elie, ce dernier en admiration devant cette gamine qui savait le faire rire. Car Danielle savait y faire, elle avait de réelles prédispositions.
Un dimanche après midi, ses parents vinrent lui rendre visite. Elle avait préparé un petit spectacle en compagnie de Jean-Elie. Hélas, le résultat fut l’inverse de ce qu’elle escomptait ! Ses parents n’apprécièrent pas du tout et ce jour-là, elle comprit que sa carrière tombait à l’eau avant même de commencer. Elle enfouit sa déception au fond d’elle-même et mit son mouchoir par-dessus. De nombreuses années plus tard pourtant, on lui fit souvent cette remarque : « Oh arrête s’il te plait ! Ne nous joue pas la grande scène du II ». Comme quoi, il y avait encore de beaux restes…
Tous les matins, il fallait sortir les vaches dans le pré et les garder car il n’y avait pas de clôture et le pré longeait la route. La plupart du temps, les deux enfants surveillaient ensemble le troupeau, munis d’une longue badine pour taper sur les cuisses des plus téméraires.
Quelquefois, Jean-Elie préférait accompagner Roger dans les champs et alors Danielle se retrouvait toute seule pour garder le troupeau. C’était une véritable angoisse pour la gamine qui avait une frousse bleue de ces bêtes. C’est comme dans tout rassemblement, il y a toujours une brebis galeuse. Et si l’ensemble du troupeau était paisible, il y avait une vache, noire et blanche, qui aimait jouer les récalcitrantes. Elle ne suivait pas les autres, c’est elle qui voulait paître de l’autre côté de la route ou encore qui refusait de rentrer à l’étable. Alors Danielle, armée de son bâton, commençait à gesticuler dans tous les sens, à crier, à sauter, à essayer de faire peur à l’animal qui la regardait faire, indifférente aux menaces de ce petit bout de bonne femme.
A suivre…
02:35 Publié dans Petites nouvelles de rien du tout | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
coucou
ah c'est mieux comme ça ! j'y voit plus claire ! j'arrive mieux a lire quand c'est ecrit gros !
merci Tinou
bisous juju
Écrit par : juju | mardi, 18 novembre 2008
Oui, mais je suis obligée de faire un copier-coller à chaque fois...Bises Juju et... Bonnes vacances !
Écrit par : tinou | mercredi, 19 novembre 2008
merci Tinou
mais elle demarre que lundi 24 novembre , allez encore un peu de patience !
bisous
Écrit par : juju | mercredi, 19 novembre 2008
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