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mardi, 25 novembre 2008

Le mauvais chemin (fin)

Il faisait doux, Marcel  n’était pas pressé de rentrer chez lui. Et contrairement à son habitude, il changea de trajet, il passa par les bords de la Loire, à l’opposé de son lieu d’habitation, histoire de voir les pêcheurs. Pendant ce temps, le petit Louis était arrivé depuis déjà un bon moment place Rabelais et toujours pas de Marcel en vue. Il commençait à s’inquiéter, il ne savait pas quoi faire. Son père lui avait dit d’attendre, oui, mais combien de temps fallait-il qu’il reste là ? Il aperçut soudain un cycliste qu’il reconnut. C’était un employé de la cité qui travaillait avec Marcel. Il alla au devant de lui et lui demanda s’il savait où était Marcel. « Marcel ? Ça fait déjà un bon moment qu’il est parti ! Il doit être chez lui ou au bistro à l’heure qu’il est ! Pourquoi ? » Le gamin lui expliqua les raisons de sa présence ici et l’autre eut soudain un air grave. « Mince, dit-il ça sent mauvais tout ça ! Reste là, moi de mon côté je vais voir si je ne le vois pas dans le coin ». Il repartit en sens inverse.

oct24.jpgMarcel venait de rejoindre le boulevard Tonnellé. Il longea l’hôpital Bretonneau puis  atteignit bientôt sa rue… Au moment où il tournait, il aperçut alors l’arrière noir de la traction devant sa porte. Mais c’était déjà trop tard. Le conducteur de l’autre traction l’avait vu arriver et la voiture se positionna juste derrière lui. Deux hommes en sortirent brusquement et se précipitèrent sur Marcel qui tomba de vélo. Ils le jetèrent sans ménagement dans la voiture qui redémarra aussitôt et disparut bientôt. L’autre traction klaxonna et bientôt on vit deux hommes en imperméable sortir. Ils soutenaient la pauvre mère de Marcel, le visage ensanglanté et la poussèrent à l’intérieur de la voiture. Marcel fut conduit dans les locaux de la Gestapo. Là on le tortura pour obtenir des informations. Quelles informations aurait-il bien pu fournir ? Il ne connaissait rien du véritable réseau .Son arrestation était arrivée à la suite d’une lettre anonyme. Quelques semaines plus tard Marcel fut fusillé.  Sa mère fut envoyée quelque part loin, très loin de chez elle, dans un endroit d’où peu revinrent. Elle mourut à Matthausen en 1944.

Depuis, tous les ans à la date anniversaire de la mort de Marcel, les anciens de la cité déposent une gerbe de fleurs devant la maison, sous la plaque qui a été  scellée dans le mur de la maison et qui rappelle aux plus jeunes les misères qu’ont vécues les générations précédentes.

FIN

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