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vendredi, 26 décembre 2008

Le mystère de la bobine enfin dévoilé ?


podcast

Rien n’est moins sûr. L’enquête avance peu à peu, le décalage horaire entre les intervenants ralentissant largement l’enquête en cours. Mais reprenons l’histoire à son début.

blanche28.jpgLa semaine dernière, je mettais en ligne une photo que je croyais parfaitement anodine, celle de ma tante flânant dans la rue Nationale, par une belle après-midi d’hiver.

Et soudain, voilà qu’un de mes lecteurs, vivant sur une île quasi déserte au milieu de l’Océan Pacifique, reconnaît deux personnes figurant en arrière-plan sur cette photo :

Manutara : tu aurais aussi pu ajouter que la première photo a été prise un jour férié, un dimanche sans doute. La rue nationale étant orientée Nord-Sud on peut en donc conclure que nous sommes l'après-midi puisque le soleil éclaire les façades orientées à l'ouest. La lumière est encore assez forte, bien que nous soyons manifestement en période hivernale. Je dirais que la photo a été prise entre trois heures et quatre heures de l'après-midi. Les passants ont l'air de flâner et le dimanche, on flâne plutôt l'après-midi que le matin. Pour le mois c'est plus difficile. J'exclue décembre (pas de décorations de Noel). Disons fin janvier.
L'homme que l'on entrevoit en arrière plan, à droite, mérite de retenir toute notre attention. Il ne faut pas se laisser abuser par son air nonchalant, son béret basque et ses mains derrière le dos. C'est un agent du KGB.Il se fait appeler Eugène Masbeuf mais son vrai nom est Piotr Igrichev. Natif d'Omsk. Nous sommes en pleine guerre froide. Il ne fait aucun doute qu'il file la jolie (fausse) infirmière qui s'apprête à dépasser Blanche. Elle se fait appeler Germaine Brioche et s'appelle effectivement Germaine Brioche. A l'époque, les services secrets français, en pleine restructuration, n'ont pas les moyens de se payer le luxe d'une fausse identité. Son air de biche aux abois peut nous laisser supposer qu'elle a repéré son suiveur. Dans sa main gauche, elle tient le microfilm (oui, à l'époque les microfilms étaient encore d'une taille assez respectable) qu'elle s'apprête à glisser, subrepticement, dans le sac à main de Blanche.
Accessoirement, on peut préciser que le chien est un caniche nain et qu'il souffre de constipation chronique.

Tinou :Bien vu ! Sauf, peut-être, pour le choix du jour. Il y a trop de monde dans la rue pour que ce soit un dimanche. Les rues de Tours sont vides le dimanche.
D'autre part Germaine Brioche, qui était catholique pratiquante, ne travaillait donc JAMAIS ce jour-là : repos dominical oblige !
Maintenant, venons-en à la suite de l'histoire que tu ne connais probablement pas et que je vais te narrer :
Effectivement la belle Germaine -dont le nom de code était Gerboise- s'était aperçue qu'elle était suivie par l'affreux Eugène Masbeuf, alias Piotr Igrichev, surnommé "Le bigleux" car il était myope comme une taupe.
Arrivée à hauteur de Blanche, Germaine fit mine de perdre l'équilibre et se rattrapa à la manche du manteau rouge de Blanche. En deux temps trois mouvements ( plutôt quatre que trois d'ailleurs), elle fit glisser la bobine non pas dans le sac qui était fermé mais dans la poche droite du manteau. Blanche bien sûr ne s'aperçut de rien.
À seulement quelques mètres derrière, le Bigleux n'avait pas repéré le manège. Il faut dire que le matin même il avait cassé un des verres de ses lunettes. Et sans lunettes, le Bigleux était incapable de mener à bien une filature. Mais avec Germaine Brioche, c'était différent. Il la suivait au flair car la belle ne se parfumait qu'avec "La tente du bédouin", un parfum exotique de la maison Benladen. Au pif, il continua donc à suivre Germaine et dépassa Blanche sans se douter que la précieuse pellicule était dans sa poche. QUEL SUSPENSE !
Attends la suite : le soir même, Germaine Brioche qui avait rencart avec son chef de réseau dans un estaminet de la rue des Trois Pucelles s'étouffa avec une arête en mangeant un brochet au beurre blanc. Par chance, elle avait eu le temps de dire :
" La bobine est dans la poche d'une petite dame à manteau rouge. Elle est facilement repérable car elle porte des bottines en peau de crocodile du Nil et traîne en laisse un caniche nain noir péteur."
Pauvre Germaine ! Ce jour-là, elle ne pouvait pas prévoir que c'était le début des soldes et que Blanche allait changer sa garde-robe. Elle acheta en effet un manteau blanc cassé assorti d'une paire de mocassins couleur olive verte, et le lendemain de ce jour maudit pour Germaine, le chien allait changer de couleur pour devenir blanc !
Comment allait pouvoir faire le chef des services secrets français pour retrouver Blanche, la bobine et qu'allait devenir Eugène Masbeuf après son échec ?
Manutara : Hé hé...Oui, tout cela ne m'étonne pas. On sent bien en voyant son visage fermé, que Germaine était porteuse d'un destin tragique. Elle portait également le tout premier modèle de gilet pare-balles, qui, discrètement enfilé sur sa blouse, pesait tout de même une cinquantaine de kilos, ce qui peut, en partie, expliquer son air contrarié
.

Tinou : Petite question : comment se fait-il que la pellicule que Germaine Brioche avait placée dans le manteau rouge de Blanche se retrouve maintenant dans la poche intérieure du manteau pelucheux d'une couleur indéfinissable de Krakoukass ?

( Vous trouverez tous renseignements concernant ce personnage au nom effrayant en cliquant ICI).

Manutara : Je crois que j'ai la réponse. Blanche, n'ayant plus l'usage de son manteau, qui à l'époque, on s'en souvient, était rouge, en a fait cadeau au secours catholique, sans se rendre compte que le microfilm pas si petit que ça, mais sa vue avait considérablement baissé, que le microfilm, disais-je, se trouvait dans la poche gauche du dit manteau. A l'époque, le colonel Krakoukass n'était qu'un jeune sous- lieutenant sans le sous mais pas encore lieutenant, en poste à Saumur. Il courtisait la belle (enfin bon, c'est une clause de style parce qu'à y regarder de plus près, elle était pas terrible) Adrienne Bertaupieux. Son anniversaire approchant et ne sachant que lui offrir, il se rendit à Tours et là, dans la vitrine d'une succursale du secours catholique, il le vit. Le manteau rouge qui semblait lui tendre les bras, enfin les manches. Il l'acquit donc pour une somme symbolique, l'emballa élégamment dans du papier kraft usagé et entoura le paquet informe d'un bout de ficelle trouvé dans une poubelle. Le jour venu, il se rendit chez sa promise, qui, bien que vivant modestement de travaux de couture dans un meublé, n'en avait pas moins la notion très précise de la valeur des choses. Elle envoya donc le manteau rouge en travers de la gueule déjà passablement de traviole du Krakoukass qui bien entendu ne s'appelait pas encore ainsi, le créateur de l'identité qui allait le faire entrer dans l'histoire n'étant, probablement, pas encore en état de donner des surnoms douteux à ses contemporains. Donc exit l'Adrienne. De retour chez lui, le Krakoukass ne se résolut point à jeter la loque. Après avoir tiré les rideaux et s'être assuré qu'il était seul dans l'humble pièce qu'il ne partageait avec personne, il passa le manteau. Il minauda un instant devant le miroir fixé à la porte d'une armoire si laide qu'elle aurait pu avoir été achetée chez Conforama, si cette noble enseigne avait existé à l'époque. De petite taille, le manteau lui allait parfaitement. Se rappelant brusquement d'une chose, il se mit à fouiller dans une vieille cantine en fer et en exhiba une perruque rousse, faite en poils d'orang-outang, le seul bien que lui avait laissé sa défunte mère. L'ayant mise sur la tête, il se laissa aller à quelques entrechats grotesques et d'une voix outrancièrement contrefaite s'écria...Je suis le petit chaperon rouge!...Ce jour là, l'armée fut proche de perdre un de ses plus brillants éléments et le monde interlope de la vie nocturne saumuroise (?) faillit s'enrichir d'un nouveau membre. Mais le Krakoukass sut raison garder. Ne se résolvant pas à se débarrasser du manteau, pas plus qu'il ne pouvait se résoudre à se promener dans les rues de cette ville, engoncé dans un manteau de femme rouge, il décida de lui donner une coupe plus virile et une couleur plus conforme à ses convictions politiques. Il confia donc le manteau à un ami taxidermiste et c'est ainsi qu'un quart de siècle plus-tard, nous le retrouvons négligemment jeté sur une cantine de fer à l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Et au fond de la poche gauche...

HILTON (2).JPG

 

Tinou : ne me dis pas que la bobine y est encore ? C’est une véritable bombe à retardement qu’il transporte avec lui, le pauvre Krakoukass ! Il paraîtrait –mais ce ne sont que des rumeurs- que Germaine Brioche aurait filmé les débats amoureux entre Joseph, le petit Père du Peuple avec une actrice américaine du nom de Marylin M., alors qu’il était allé secrètement jouer l’argent du Plan Quinquennal à Las Vegas, déguisé en Mickey …Il était descendu incognito au Hilton quelques mois avant sa mort. Tu imagines bien que si cela avait été révélé au monde, le Mur de Berlin n'aurait jamais été édifié et il n’y aurait pas eu la répression de Budapest, ni celle de Prague. M’enfin bon…On ne va pas refaire l’histoire.

Pour en revenir à Germaine Brioche, j’ai appris il y a peu de temps que sa mort n’avait rien eu de naturel. Confirmation d’Adolphe, cousin de la nièce de ma concierge, madame Quintal, et qui, à l’époque, fréquentait la fille naturelle du patron des Trois Pucelles, un restaurant glauque dans les bas-fonds du vieux Tours où Germaine avait donné rendez-vous à son supérieur hiérarchique des services secrets. Un individu suspect se serait introduit dans la cuisine du restaurant et aurait versé le contenu d’une fiole dans l’assiette de la pauvre Brioche ! Sa mort n’était donc pas le fait d’une malencontreuse arête coincée dans la gorge, mais bien un empoisonnement au cyanure.

A suivre ?

Peut-être…tinou1960.jpg

Tiens au fait, j'ai retrouvé par hasard une photo d'Adrienne Bertaupieux à l'époque où elle faisait parler d'elle dans les soirées branchées de Saumur. Effectivement, elle ne casse pas trois pattes à un canard !

Commentaires

Heureusement que j'ai fini par trouver Tinou, le lien des commentaires ne marchant pas. Je ne peux pas dire que tout cela éclaire vraiment ma lanterne, mais, c'est promis, je serai plus assidue pour suivre toutes ces aventures : vous ne pouvez pas savoir comme cela me fait du bien !
J'irai voir un peu avant sur ce nouveau blog pour moi ...
A toi donc Tinou, je souhaite aussi une excellente fin d'année, que votre imagination prospère encore en 2009 et que cette année soit pour toi une source de bonheurs et de satisfactions.
(J'espère qu'entre mes lignes, vous n'avez pas pu découvrir qu'en réalité, je suis la petite-nièce par alliance de cette pauvre Gerboise, ce qui explique d'une certaine façon ma vie merdique d'aujourd'hui encore, obligée à passés 70 ans, de me cacher aux fins fonds de la Gaume en Belgique, en me faisant passer pour la garde-malade d'un vieux ronchon débile).

Écrit par : maola | vendredi, 26 décembre 2008

Bienvenue chez moi Maola ! Je vous souhaite également du bonheur pour l'année 2009.

Écrit par : tinou | vendredi, 26 décembre 2008

Ah non ! Je m'insurge !

Il y a dans cette histoire un élément qui ne tient pas debout et qui remet en cause toutes vos théories.

Tinou, tu fais une erreur (monumentale !).

Comment veux-tu que le caniche soit péteur alors qu'il est CONSTIPE !!!!!!

(et puis il n'a pas l'air très nain, mais plutôt moyen hein...)
Par contre, je te l'accorde, il est noir.

Écrit par : Cigale | vendredi, 26 décembre 2008

Cigale : Disons que les rares fois où il n'est pas constipé, il devient péteur ! Ça te convient comme réponse ? C'est un constipé chronique, péteur occasionnel.

Écrit par : tinou | vendredi, 26 décembre 2008

Tout cela va mal se terminer, je le sens....

Écrit par : manutara | vendredi, 26 décembre 2008

Y'avait quoi dans votre bûche de Noël ? Parce que pour nous tisser une histoire pareille (et hilarante), ce n'est pas uniquement dû à une imagination débordante... Faites-passer la recette !

Écrit par : catherine | samedi, 27 décembre 2008

Catherine : déjà chez moi, il n'y avait pas de bûche. Y a pas de recette, ça vient tout seul. Enfin, je parle pour moi...
Manutara nous donnera peut-être de plus amples renseignements ?

Écrit par : tinou | samedi, 27 décembre 2008

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