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lundi, 03 janvier 2011

5. Horreur et fascination -1-


podcast

En vue de préparer mon prochain voyage, j’ai repris la lecture des récits de Pierre Loti et c’est avec joie que j’ai découvert qu’il était allé là même où, en théorie, je dois aller en mai prochain. Il a atteint cette région par le train en avril 1902, venant du sud. Moi j’arriverai également en train, mais venant du nord, là où l’avion se posera.

Je vous donne ici un petit aperçu des descriptions que fait Loti de cette région du monde. Il intitule ce chapitre du livre : la chanson de la famine.

«Les pluies de printemps, que la mer d’Arabie envoyait jadis, font défaut depuis quelques années, ou bien changent de route, vont se répandre, inutiles sur le Beloutchistan désert. Et les torrents n’ont plus d’eau ; les rivières tarissent, les arbres ne peuvent plus reverdir. […]

Sous mes yeux, pendant des heures, les forêts passent ; elles n’ont plus de palmiers, mais les arbres qui ressemblent aux nôtres ; on les prendrait pour des forêts de chez nous, si elles n’étaient pas si grandes, avec des horizons si sauvages.[…]

Et cette chaleur de printemps tropical déroute l’esprit, cette chaleur de fournaise sur ces paysages d’hiver. Rien cependant, au cours de cette première journée de voyage, ne révèle encore la pressante détresse humaine ; mais on a le sentiment de quelque chose d’anormal, d’une désolation sans recours, d’une espèce d’agonie de la planète usée.[…]

Ruines et forêts, couleur d’ocre ou de sienne brûlée, se succèdent le long de ma route, baignant jusqu’au soir dans la même incandescence de l’air. Et, sur la végétation détruite, sur les ossements des vieilles cités de légende, l’ardent soleil se couche, terni de poussière, tristement rose, d’une hivernale pâleur.

Le lendemain on s’éveille dans la jungle infinie.

Et au premier village où l’on s’arrête, sitôt que s’apaise le bruit des roues, leur fracas de ferraille, une clameur monte, une clameur très spéciale, qui tout de suite vous glace, même avant qu’on ait bien compris : c’est l’horrible chanson qui commence, et qui ne vous quittera plus. On est entré dans le pays de la faim. Il n’y a guère que des voix enfantines, et cela ressemblerait presque au tumulte d’une école en récréation, mais avec on ne sait quoi d’éraillé, d’épuisé, de glapissant, qui fait mal à entendre …»

 À suivre

Commentaires

Bon... c'est pas le club Med', on a compris... Je viens de regarder où se trouve le "Beloukistan"... T'as peur de rien ?!

Et quand même : Apinouilleur Tinou !

Écrit par : Catherine | mardi, 04 janvier 2011

@ Ah mais je n'ai jamais dit que j'allais au Beloukistan ! Relis bien ... Il est dit que c'est a pluie qui s'y rend au lieu d'aller là où je vais.
Il m'a fallu un certain temps avant de piger "apinouilleur". Tout d'abord j'ai pensé que tu t'étais trompée de genre (tiens, moi j'aurais plutôt dit apinouilleuse !?!). C'est en lisant à haute voix que j'ai finalement compris ... De même pour toi alors, Catherine !

Écrit par : tinou | mardi, 04 janvier 2011

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