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lundi, 10 janvier 2011

14. Mon pire souvenir de voyage


podcast

Ce matin, en cherchant des photos à mettre sur mon blog, je suis retombée sur des images d’un hôtel que je ne suis pas prête d’oublier.

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C’était dans le nord du Vietnam, avant d’arriver à Dien Bien. Nous avions fait étape dans une petite ville en sursis. En effet, un projet de barrage devrait — si ce n’est encore fait — faire disparaître toutes les maisons sous l’eau.

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Nous étions en janvier 2007, et déjà la ville avait un  air  fantômatique. Les habitants ne semblaient plus vouloir entretenir ce qui devait, à terme, être englouti.

Pour l’heure, le minibus nous laisse devant un ensemble de petits bungalows en bois, répartis dans la forêt dense. Le soir n’allait pas tarder à tomber et il était temps d’aller jeter un œil rapide dans la rue principale.

 

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 Une grande bâtisse  abandonnée non loin de là donnait à l’ensemble une impression glauque. Quelques Vietnamiens, accroupis au bord de la route, vendaient des légumes. Mon attention fut soudain attirée par des hurlements. Je me retournai alors et aperçus une femme, assez jeune, mais en guenilles et le visage ensanglanté qui vociférait au milieu de la chaussée. Elle hurlait des paroles que j’étais bien incapable de comprendre et s’approchait furieusement de moi. C’est alors que je remarquai qu’elle avait les deux mains liées par une cordelette. Je fis mine de ne pas prêter attention et elle se dirigea alors vers d’autres personnes devant moi.

Notre guide, qui était souriant, toujours, mais d’une incompétence totale, eut l’air surpris de notre étonnement. Il nous expliqua que c’était sans doute une voleuse – ce qui expliquait qu’on lui attachait les mains. Cela n’eut pas l’air de provoquer la moindre réaction chez lui. Il est vrai que l’apéro du soir et la bouffe  semblaient être les seules choses qui comptaient pour lui. Quand on songe qu’il eut le culot de nous abandonner en pleine montagne à la tombée du soir, dans une région que nous ne connaissions naturellement pas, tout cela pour rentrer au chaud ! C’est ce jour-là que j’étais revenue à Sa Pa en moto.

Il était assez extraordinaire ce guide. Quand on lui posait une question à laquelle il ne savait répondre ou bien encore parce qu’il n’avait pas envie, il déclarait qu’il ne comprenait pas ce qu’on lui disait !

 Mais revenons à Lai Chau, nom de la ville où nous venons de poser les bagages. Les chambres étaient donc réparties dans des bungalows sur pilotis. L’aspect extérieur laissait voir que ces constructions n’étaient pas de toute première jeunesse. Le fait que ce soit sur pilotis m’a tout de suite fait penser à des bestioles peu avenantes que l’on essaie d’isoler par ce mode de construction. Mais bon, j’essayais de penser à autre chose.

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L’intérieur de ma chambre était plutôt kitsch, il y avait deux grands lits recouverts de plusieurs épaisseurs  de dentelles, des coussins, des tentures sur les murs, bref du tissu partout ou presque. La salle de bain était très sommaire et je remarquai qu’on voyait le jour à travers la cloison en bois. Enfin le robinet avait bien du mal à produire un mince filet d’eau, juste de quoi se laver les dents. Mais bon, cela ne m’inquiéta pas plus.

Où je commençai à me sentir mal à l’aise, c’est quand, au moment où je me baissai pour défaire la valise, j’aperçus sur le sol deux ou trois bestioles qui prenaient le large à toute allure. Elles étaient si rapides que je n’eus même pas le temps de pouvoir en écraser une. Elles s’étaient glissées sous un des lits (naturellement celui que j’avais choisi pour dormir). Vous imaginez bien que je décidai aussitôt de déménager et je choisis l’autre lit. Après avoir balancé tous les coussins, puis tapé énergiquement sur le lit –pour voir si rien de douteux n’en sortait -, je finis quand même  par aller voir le guide qui, comme prévu, était attablé avec des autochtones en train de boire la boisson du coin (alcool dans lequel baignaient de gros vers blancs).  Il n’avait que faire de mon  histoire de bestioles, néanmoins il prévint un serveur qui, muni de sa lampe-torche, vint faire une inspection des lieux. Naturellement, il ne vit rien.

Je n’avais franchement aucune envie de me déshabiller, j’imaginai déjà que, dans la nuit, les bestioles allaient revenir, grimper sur le lit … Je fus parcourue de frissons. Et qui dit qu’il n’y a pas aussi des serpents ? C’est donc tout habillée et en gardant aussi mes chaussures que je me suis allongée sur le lit (je me suis bien gardée de soulever les draps car j’avais la frousse d’y découvrir des bêtes),  puis j’ai coincé la moustiquaire sous le matelas, j’ai laissé la lampe de chevet allumée. De temps à autre, je jetai un œil vers le sol. Quand je fermai les yeux, j’imaginai aussitôt que les bestioles revenaient, une, deux, trois, dix … cent peut-être ? Elles allaient finir par monter sur le lit et me recouvrir. J’ouvrai alors aussitôt un œil et vérifiai une nouvelle fois. Je finis quand même  par m’endormir quand, soudain, je fus réveillée par un bruit étrange venant du plafond : on aurait dit que des centaines de bestioles étaient en train de le dévorer, des bruits de mandibules affamées résonnaient dans le silence de la nuit. Le bruit ne faisait que croître. C’était effrayant !

À trois heures du matin, n’y tenant plus, je suis sortie sur la terrasse qui donnait devant ma chambre et, à l’aide de ma lampe, je me suis plongée dans la lecture du guide du routard, attendant patiemment le lever du jour !

Je viens de retrouver cet hôtel sur Internet et je constate que mon impression a été partagée par un autre client, ICI. 

Commentaires

Bonjour Danielle, avant de me permettre de plaisanter zur cette jolie description d'hotellerie locale tropicale, je te souhaite une bonne santé, surtout à tes quenottes - rires - et à ton dos qui s'est, sans doute, trop penché au-dessus de tes studieux (? !) élèves.

Ben dis donc, ce joli tableau vivant de bestioles diverses zé variées m'a fait franchement pensé à ce qu'on appelle.... une crise de délirium, très mince bien entendu ... ah ah !!!

Amitiés

Écrit par : Domonique | lundi, 10 janvier 2011

@ Dominique : une bonne année à toi aussi Dominique. J'espère que le moral est bon !

Écrit par : tinou | lundi, 10 janvier 2011

Bon et bien je confirme mon peu d'envie d'aller dans ses contrées !
Non non non je n'irai pas même pour tout l'or du monde.
De toute manière, tu t'en doutes, dame Tinou

Bises

Écrit par : Christine | mardi, 11 janvier 2011

Oh la faute !!!!!
(...) dans CES contrées.....
Bon j'suis enrhubée donc encore moins les idées claires que d'habitude ;)
Je vous présente toutes mes excuses

Écrit par : Christine | mercredi, 12 janvier 2011

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