lundi, 03 octobre 2011
211. La boîte
Ce n'est pas nouveau, mais vous n'avez peut-être pas eu l'occasion de lire cette petite nouvelle :
Coup de sonnette. Le portier se dirigea vers le judas. En voyant la personne qui attendait, son visage s’éclaira d’un large sourire et il ouvrit rapidement la porte :
Bonsoir, il y a bien longtemps qu’on ne vous avait vue ! C’est un grand plaisir.
La femme, indifférente à ces propos, s’avança dans la pièce obscure et se dirigea vers le vestiaire. Elle quitta son manteau, puis ses chaussures. De son grand sac, elle sortit une paire de chaussures à talons hauts qu’elle enfila prestement tout en tendant son vêtement à la fille qui s’occupait du vestiaire.
Son arrivée n’était pas passée inaperçue. Trois hommes au bar qui discutaient s’étaient arrêtés subitement et leurs regards étaient maintenant fixés sur la femme, la déshabillant du regard.
Elle était assez grande, des cheveux courts frisés, deux petites perles d'or aux oreilles. Elle portait un chemisier échancré de soie noire et une jupe moulante qui s’arrêtait juste au-dessus du genou. Elle n’était pas spécialement belle, mais il émanait de tout son être une grande sensualité, tant dans la façon dont elle s’assit sur le haut tabouret que dans la manière lente et très étudiée dont elle porta une cigarette à ses lèvres.
Du feu ? L’un des hommes s’était précipité vers elle, devançant les autres.
Elle ne répondit pas, se contentant d’approcher la cigarette de la flamme qu’il lui tendait. Elle posa une main sur celle de l’homme qui tenait le briquet et un frisson parcourut alors ce dernier. Elle releva la tête, le dévisagea un court instant puis lui répondit d’une voix chaude et grave :
Merci.
Un grand silence régnait dans la boîte. Seule, la musique en fond rappelait qu’on était bien dans une discothèque. La piste était vide à cette heure de la journée.
La femme avait commandé une pina-colada et tout en sirotant son verre, elle détaillait chacun des hommes présents, choisissant sa future proie tout en gardant un air impassible.
Celui qui lui avait donné du feu précédemment s’était déjà installé sur le tabouret tout près, essayant d’engager la conversation :
Vous venez souvent ici ?
Quelle importance ? Le principal n’est-il pas que je sois là à cet instant précis ?
Le ton avait été sec et surprit l’homme qui ne sut quoi répondre.
En voilà un d’éliminé, songea la femme avec un petit sourire méchant tout en continuant à siroter son verre.
Elle fixait maintenant les deux autres qui avaient repris leur conversation, ce qui ne les empêchait pas de jeter de temps à autre un coup d’œil vers elle. Elle était patiente, elle avait le temps, le temps qu’il fallait pour observer l’allure générale, les poses, l’habillement, la gestuelle, tout ce qui fait qu’un homme peut plaire physiquement, peut donner l’envie d’une étreinte le temps d’une ou de plusieurs danses et qui sait, après…
Justement, il y en avait un qui ne lui déplaisait pas. Grand, allure désinvolte, ce petit je ne sais quoi qui lui provoqua un petit frisson dans le bas des reins.
Bon, pas de panique, tout en douceur, songea- t- elle. Elle l’observait fixement au travers de la glace qui se trouvait située derrière le bar. Au bout de quelques minutes, leurs regards finirent par se croiser. Elle ne baissa pas les yeux, lui non plus. Il sourit…Elle fit alors un geste de la main en direction du disc-jockey, dans sa cabine. Celui-ci arrêta aussitôt l’air en cours et en mit un autre.
Oh, elle n’eut pas besoin d’attendre très longtemps. Il était déjà là, devant elle, un sourire inquisiteur :
On danse ?
Sans répondre, elle descendit de son siège et le suivit au milieu de la piste… Hum, le disc-jockey connaissait ses goûts.
L’homme l’avait saisie par la taille, et lui chuchota à l’oreille :
Laisse-toi guider !
Elle ne demandait que ça, la coquine !...
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— C'est à vous, madame ! Qu'est-ce que je vous sers ?
— Plait-il ? ... Oh, oui, excusez-moi. Bon, alors vous me mettrez ... euh ... pfff ... disons une baguette !
Je ressors de la boulangerie. Bon alors, où en étais-je ? Ah oui, je suis sur la piste de danse ...
Quand le pouvoir de séduction a malheureusement définitivement disparu, il ne reste que les rêves. C'est toujours mieux que rien.
22:43 Publié dans Petites nouvelles de rien du tout | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Ah je m'attendais pas à ça.... Bises Tinou...
Écrit par : Jean-Louis | mardi, 04 octobre 2011
@ Jean-Louis : tu la reconnais, n'est-ce pas ? C'est ta copine de Cityville !
Écrit par : tinou | mardi, 04 octobre 2011
Oui oui Tinou. C'est bien elle !...... Arffff j'voudrai pas la rencontrer dans la rue !...
Écrit par : Jean-Louis | mardi, 04 octobre 2011
Tinou grande rêveuse devant l'éternel hihi !
Je crois que.... ton cerveau travaille beaucoup trop !
Bises
Écrit par : Christine | mercredi, 05 octobre 2011
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