vendredi, 27 janvier 2012
20. La maison de mon enfance -1-
Une page de ma vie va bientôt se tourner. En effet, je vais me séparer prochainement de la maison de mon enfance, celle où j’ai grandi et vécu jusqu’à l’âge de 22 ans.
Si les murs de cette maison pouvaient parler, ils vous raconteraient l’histoire d’une famille qui y a vécu pendant presque cinq générations. Alors, je vais me substituer aux murs et vous narrer, avec les quelques souvenirs qui me restent encore, cette histoire somme toute assez banale, mais qui pour moi représente beaucoup puisqu’elle retrace la vie de mes ancêtres.
Tout débuta après la guerre de 1914-18. Mon arrière grand-père Louis –eh oui, encore lui !- quitta la région parisienne où il s’était installé vers 1905 et où il exerçait la profession de jardinier en chef dans une grande propriété à Chatou.
Toute la petite famille (Louis, sa femme Hermance et leurs deux filles, Blanche et Germaine) revint s’installer en Touraine. Là, il prit possession d’un café situé boulevard Tonnellé. A l’arrière du café se trouvait un dancing à ce qu’il parait. Il habitait alors une petite maison attenante à ce café, avec un grand potager.
Il exerça peu de temps son activité et céda le commerce à sa fille aînée, Blanche. Celle-ci s’était mariée en 1922 et avait eu un petit garçon prénommé Louis, mais que tout le monde appela Raymond. Le jeune couple habitait alors rue de l’Alma (l’actuelle rue Roger Salengro) et Lucien, le mari de Blanche, travaillait comme compagnon tourneur dans les ateliers Rolland-Pillain, constructeurs de voitures. C’est lui qui fume la pipe sur la photo.
Le jeune couple s’installe donc dans la maison. Le café prend le nom « Au nouvel abattoir ». On peut supposer que l’abattoir avait été construit peu de temps auparavant. Peu à peu, dans les années trente, les champs et les terrains en friche font place à des constructions neuves, de pimpants petits pavillons qui, avec le temps, ont gardé tout leur charme.
Puis la guerre arrive. Lucien est mobilisé et Blanche se retrouve seule pour tenir le commerce. Mon père quitte alors définitivement le lycée Descartes, où il était alors en classe de troisième, pour lui prêter main-forte.
Le passage des familles belges fuyant devant l’armée allemande avait créé un vent de panique qui atteignit ma grand-mère. Aussi prit-elle la fuite avec son fils et se réfugia à Bayonne.
Quand elle revint à Tours, ce fut pour s’apercevoir que la maison avait été visitée et quelques objets de valeur avait disparu. Et son étonnement fut encore plus grand, quand, des années plus tard, elle reconnut chez une voisine ses petites cuillers en argent gravées à ses initiales !
Mon grand-père revint et la vie reprit son cours presque normal. Mon père était entré en apprentissage de mécanique.
C’est durant cette période que se déroula une triste histoire dont j’ai tiré une nouvelle qui s’intitule « Le mauvais chemin ». Je vais la remettre en ligne …
À suivre
08:36 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
J'adore, ces souvenirs de temps anciens....
Merci beaucoup.
Bisous
Écrit par : Christine | vendredi, 27 janvier 2012
Oui.. D'accord avec Christine.. Continue Tinou, c'est vraiment captivant...
Écrit par : Jean Louis | vendredi, 27 janvier 2012
"...cette histoire somme toute assez banale". Non, non, Tinou ces histoires là ne sont jamais banales. C'est l'histoire des familles, de la vie ! A bientôt.
Écrit par : Eric Caillé | vendredi, 27 janvier 2012
J'aime beaucoup tes chroniques familiales et tu as la chance de pouvoir les illustrer avec des photos ! Je vais lire la suite...
Écrit par : Cigale | dimanche, 29 janvier 2012
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