mardi, 11 septembre 2018
À la recherche du temps perdu -2-
Ma classe se situait tout à fait à gauche, les deux dernières fenêtres du 1er étage. On accédait par un escalier extérieur situé dans la cour arrière.
L'entrée des enfants se faisait par le portail donnant sur la rue par laquelle je suis arrivée quelques minutes plus tôt.
Je laisse là ma voiture et je pars me balader.
Voici la rue de la Galère ; son nom vient probablement du fait qu'elle fut habitée à l'origine par les ouvriers venus construire la ville et qui furent surnommés "les galériens" en raison du dur labeur qu'ils produisaient. Au XIXe siècle c'était une rue très animée avec plein de petites échoppes ... On a peine à y croire quand on voit ce que c'est maintenant ! Au bout on aperçoit une des entrées dans le parc du château. C'est le chemin que j'empruntais quand j'emmenais mes élèves en balade. À l'automne nous allions ramasser les marrons d'Inde dans les allées du parc. On les revendait ensuite à un laboratoire pharmaceutique.
Je reviens sur la place des Religieuses. Sur ma droite, la porte menant à Chinon. Sur ma gauche, c'est la rue Royale, ou Grande Rue depuis la Révolution.
Elle est bordée d'hôtels particuliers de deux étages qui ouvrent sur une cour intérieure. Je ne sais plus leur nombre exact et cela n'a d'ailleurs aucune importance.Justement, sur la droite se trouve un petit musée consacré à Richelieu (l'homme). Je pénètre et accède à un jardin ombragé.
Je suis la seule visiteuse à déambuler dans les vastes pièces. En fait il y a peu de choses à voir, si ce n'est l'architecture (plafonds, escalier, fenêtres aux volets intérieurs).
La jeune femme à l'accueil me conduit dans une salle pour une projection en 3D sur le château. Ah, j'ai oublié de vous dire, mais si par hasard vous alliez à Richelieu, ne le cherchez pas - le château- , il n'existe plus ! À la Révolution il fut confisqué, puis racheté par un marchand de biens et TOTALEMENT DEMANTELÉ ! Toutes les œuvres d'art furent éparpillées un peu partout. Le musée de Tours en possède quelques pièces. Seul subsiste un malheureux pavillon dans un coin du parc.
Cette réalisation en 3D est surprenante car elle révèle ce qu'a été la magnificence des lieux. D'ailleurs Louis XIV s'était inspiré de ce château pour construire Versailles. C'est pour dire ... Enfin, avouez quand même, construire une telle splendeur dans un trou perdu comme l'était à l'époque cette ville, si loin de tout, dans une zone marécageuse qu'il fallut remblayer, cela tient de la mégalomanie. Les travaux durèrent plus de dix ans et s'achevèrent pratiquement en même temps que s'acheva la vie du grand homme (1642). Il ne put même pas en profiter.
Une fois les travaux achevés, beaucoup d'ouvriers repartirent pour d'autres lieux; les courtisans qui avaient acheté des hôtels particuliers plus ou moins sous la contrainte — il valait mieux plaire au Cardinal — n'y vinrent jamais. Et la ville replongea dans un oubli total...
Tout cela est assez déprimant. Déprimante aussi est la vue de toutes ces pancartes accrochées aux fenêtres
Ou bien encore la vue de ces façades décrêpies ...
Je remonte la Grande Rue et j'arrive sur la place de l'église. Paradoxalement la bâtisse a conservé ses statues antiques. Autrefois la place était divisée en quatre parterres plantés d'arbres. C'est aujourd'hui un grand vide au milieu duquel émerge un malheureux jet d'eau et qui devient un parking sur lequel on ne sait pas bien où se garer !
Face à l'église se dressent les Halles.
Il est plus de onze heures — déjà ! — et la messe bat son plein. À ma grande suprise l'église est remplie aux trois-quarts de fidèles. En ressortant, je photographie la maison où j'ai habité pendant un an.
Puis je me dirige vers la sortie en direction du parc. Une fois la porte franchie, on peut voir la statue du Cardinal sur la gauche.
À l'arrière se trouve une maison pour laquelle j'ai eu un coup de foudre la première fois où je l'ai aperçue. Cette impression est très difficilement explicable.
Sur la droite, cette belle allée de platanes borde la route qui conduit à Loudun.
Enfin petit arrêt devant les jardins des maisonnettes construites le long du mur d'enceinte de la ville. Bon, j'en ai assez vu, il est temps de quitter ces lieux qui indéniablement me rendent nostalgiques.
Après un passage rapide au cimetière (voir une des notes précédentes) je prends maintenant la direction de Luzé.
À nous deux, Bois-Aubry !
À suivre
Reconstitution du château de Richelieu, les extérieurs :
Reconstitution du château de Richelieu, les intérieurs :
17:56 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (0)
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