287. La colère gronde dans les campagnes cambodgiennes

J’ai été très surprise d’apprendre, il y a quelques jours seulement, que des manifestations de plus en plus nombreuses se déroulent au Cambodge. La dernière en date a eu lieu à Phnom Penh et la répression fut apparemment musclée.

Le reportage vu sur Antenne 2 durait à peine une minute, difficile dans ces cas-là de se faire une opinion bien précise de la situation. Aussi j’ai fait des recherches sur Google.

C’est avec beaucoup d’opiniâtreté que je suis enfin parvenue à trouver les raisons de ces troubles. Oh, ça ne fait pas les gros titres des journaux, trop occupés en ce moment à nous abrutir avec les problèmes politiques à l’UMP ou encore les résultats du procès de DSK.

Durant la période des Khmers rouges, toutes les terres avaient été confisquées par le gouvernement de Pol Pot. Il fallait produire trois fois plus de riz qu’avant ! On a vu le résultat.

Aujourd’hui, il faut rendre les terres à leurs propriétaires. Opération difficile à mener … Beaucoup de paysans ont été tués, d’autres ont été transférés dans d’autres régions. Bref, c’est un vrai casse-tête cambodgien !

En attendant, la vie continue et les paysans cultivent les terres sur lesquelles ils se trouvent. Et que cultivent-ils ? Du riz bien sûr, la culture traditionnelle, celle qui nourrit les familles.

Seulement voilà, les grands pays (Chine, USA) ont des vues sur ces terres cultivables.

Le gouvernement cambodgien réquisitionne alors les terres pour les concéder ensuite à des multinationales qui cultivent, je vous le donne en mille ? De la canne à sucre !

Quid des autochtones ? Privés de travail, ils n’ont d’autres possibilités de survie que de travailler dans ces grandes entreprises pour 1,5 dollars par jour.

Cela fait déjà quelques années que les expropriations ont débuté, mais la colère monte, monte …

Plus d’informations :

Conflit foncier au Cambodge

Le sucre du sang

La canne à sucre au dépend du riz