Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 09 avril 2007

Quand mes ancêtres évangélisaient les Marquises

Ce matin, en faisant des recherches sur une des familles de ma généalogie, j'ai découvert un site sur lequel j'ai enfin pu trouver des photos de l'endroit où a vécu le cousin de mon ancêtre, Joseph Baudichon.

medium_saintemaure1.jpg

Tout commence à Sainte-Maure, petite bourgade paisible au sud de Tours, connue surtout pour ses fromages de chèvre. 

En consultant les registres paroissiaux de la commune, on découvre une famille, la famille BAUDICHON, à la descendance très prolifique. Mon ancêtre, Louise Jeanne est née à Sainte-Maure le 11 novembre 1790. Elle y épousa un gendarme, René Durand, le 20 février 1812.

La destinée de l'un de ses nombreux cousins fut tout à fait différente:

Joseph BAUDICHON est né à Sainte Maure de Touraine le 11 septembre 1812. Sa famille, depuis plusieurs siècles, s’était établie en Touraine et s’y adonnait au grand commerce. La branche fixée à Tours a compté un échevin sous Louis XIV.

Le père de Joseph était un ancien militaire.Enrôlé à 18 ans, il avait participé aux campagnes d'Italie et d'Egypte, puis avait été grièvement blessé à Wagram.

Chevalier de la Légion d’Honneur, il voulait orienter son fils  vers le métier des armes et son admission était prévue à l’Ecole Royale Militaire Préparatoire de La Flèche. L’enfant préféra cependant la carrière ecclésiastique. Il est d’abord instruit par l’abbé Aumouette, vicaire à Ste Maure, dès l’age de 12 ans. Il suit ce dernier lors de sa mutation à la cure de La Chapelle/Loire et y accomplit ses études littéraires en compagnie du futur abbé Bourassé et de l’abbé Girault. Au Grand Séminaire de Tours, Joseph BAUDICHON effectue ses études théologiques, reçoit les ordres mineurs. Il entre ensuite comme novice dans la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie et y fait profession sous le nom de Frère François-de-Paule, en souvenir de ses attaches tourangelles et de l’ermite calabrais venu à la Cour de Louis XI au Plessis-les-Tours. Il est ordonné prêtre en 1838. La même année, l’abbé Joseph BAUDICHON est désigné pour la mission d’Océanie. Embarqué le 28 mai 1838, il débarque le 20 décembre aux îles Gambier puis, le 3 février 1839 aux îles Marquises. Il apprend la langue du pays, compose un dictionnaire, une grammaire et un catéchisme en langue locale. Cette connaissance de la langue polynésienne, des mœurs et usages locaux fait dire aux Canaques : «  tu es un sauvage comme nous ».

Archipel des Marquisesmedium_carte-marquises.jpg

Quand l’amiral Dupetit-Thouars, messager du gouvernement de Louis-Philippe prend possession des îles Marquises en 1842, il sollicite l’aide de Joseph BAUDICHON pour faire accepter par les indigènes le protectorat de la France. En 1843, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. En 1844, à la suite de la mort dans un naufrage du vicaire apostolique des iles Marquises, Mgr Bouchouze, évêque titulaire de Nicopolis, l’abbé BAUDICHON est choisi pour lui succéder. Nommé évêque titulaire de Basilinopolis le 13 août 1844, il est sacré le 21 décembre 1845 en la cathédrale de Santiago du Chili par Mgr Hilarion Etura, évêque titulaire d’Augustopolis. D’abord coadjuteur du vicaire apostolique des îles Marquises le 14 août 1844, Mgr BAUDICHON devient vicaire apostolique des îles Marquises le 9 mai 1848. Il est même acclamé « roi des Marquises » par les indigènes. En 1849, il revient en Europe afin de rendre compte de sa mission au pape Pie IX. Mais, atteint par la maladie et inquiet à la suite des querelles nées au sein de la Congrégation, il démissionne la même année et rentre à la maison mère de Picpus à Paris, puis se retire à Tours en 1872. Il meurt à Tours le 11 juin 1882 dans sa maison de la rue Jules Charpentier. A cette occasion, l’archevêque de Tours, Mgr Charles Théodore Colet publie une lettre-circulaire en date du 14 juin 1882 et annonce un service solennel en l’église Notre Dame La Riche pour le 20 juin 1882. La vocation missionnaire de Mgr Joseph BAUDICHON doit être mise en relation avec le mouvement lancé depuis Tours par Léon Papin-Dupont, «  le saint homme de Tours ». Un autre tourangeau, également né à Ste Maure le 11 octobre 1808, René DORDILLON, devient évêque titulaire de Cambryopolis le 7 décembre 1855. Il est sacré le 8 février 1857 à Santiago du Chili en l’église de ST Sauveur et nommé vicaire apostolique des îles Marquises le 7 décembre 1855. Il meurt à Taiohae( îles Marquises) le 11 janvier 1858.                                                            *** Sources :                                                                    Louis Auguste Bosseboeuf : «  Urbain Lefebvre, missionnaire dans les Indes et la Chine, 1725-1792 ». Tours, 1888. 

________________________

Ce matin donc, j'ai trouvé les renseignements suivants. Je ne savais pas que René Dordillon avait un lien de parenté avec Joseph Baudichon.

medium_Dordillon.jpg

A noter la réédition en 1999 de l'édition originale du livre de grammaire ( parue en 1904).

Mais je n'en ai pas fini avec la famille Baudichon pour autant ! Je vous parlerai prochainement du neveu de Joseph qui s'illustra également, mais dans un autre domaine.

A suivre donc... 

Commentaires

Salut Tinou,
Une bien belle destinée que celle de ce parent..Une vie bien remplit au service des autres et une trace de son passage sur cette terre. C'est un ravissement!!!!
Que de recherches??? difficiles et longues Non???
Bonne continuation
Tom

Écrit par : Diskret33 | mardi, 10 avril 2007

Salut Tom, les recherches sur la famille se sont faites à partir des registres paroissiaux. Elles ont été assez faciles car cette famille a peu bougé. Pour ce qui est de la vie de Joseph, j'ai trouvé les renseignements dans des livres ! A bientôt.

Écrit par : tinou | mardi, 10 avril 2007

Amusant, je possède un exemplaire de ce dictionnaire, une édition plus austère publiée en 1932, époque à laquelle la population marquisienne avait presque complètement disparu, puisque des trente mille mille habitants estimés par Cook lors de son passage à la fin du dix huitième siècle, pour la seule île d'Hiva Oa, il ne restait plus que trois mille habitants pour l'ensemble de l'archipel.
Le dictionnaire le plus utilisé actuellement est l'ouvrage publié par un autre ecclésiastique, monseigneur Le Cléa'ch, qui,lui, est toujours de ce monde et réside encore aux Marquises. Il peut être considéré comme le spécialiste de la culture marquisienne. Etrange paradoxe: après avoir complètement détruit la culture marquisienne, c'est aujourd'hui l'Eglise qui contribue, dans une large mesure, à sa réhabilitation.

Écrit par : manutara | mardi, 10 avril 2007

@ Manutara : à quoi est dûe cette baisse importante ? Aux maladies apportées par les blancs ?

Écrit par : tinou | mercredi, 11 avril 2007

Les commentaires sont fermés.