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mardi, 05 juin 2007

L'arrivée d'un étranger dans une famille

J'entends par " étranger " une personne qui n'est pas de nationalité française. Bon vous me direz que maintenant c'est devenu très courant et cela se comprend aisément avec les brassages de population, les voyages à l'étranger etc. La fille d'une amie est même partie au Maroc se chercher un mari. Elle n'a eu aucun mal à trouver chaussure à son pied ( un très beau garçon d'ailleurs en photo), mais je ne suis pas certaine qu'elle ait réalisé qu'il briguait avant tout la possibilité de venir vivre en France. Mais bon, ceci est un autre problème... 

Il y a encore quelques décennies, ce n'était pas une pratique toujours très bien acceptée par la famille qui voyait son fils - ou sa fille - se marier à un inconnu d'un autre pays et quelqufois d'une culture tout à fait différente.

Dans ma famille, le cas s'est présenté au début des années cinquante, quand une cousine de ma mère ( on va l'appeler melle C. ) est soudainement tombée amoureuse d'un étranger rencontré au Carnaval de Nice. Un fort beau garçon, intelligent et cultivé ( docteur ès philosophie). Seulement voilà...

Cet étranger était né en Autriche en 1933 et ses parents l'avaient prénommé « Adolf ». La mère d'Adolf tenait une épicerie à Vienne. Durant la guerre son père fut officier dans la Wehrmacht. Il disparut quelque part en Union Soviétique. Avait-il été fait prisonnier par les Russes ou était-il mort au combat ? Personne ne le sut jamais. On ne retrouva jamais sa trace.

Melle C., de son côté, était fille unique. Son père avait créé avec un associé une usine de mécanique qui devint rapidement florissante. Quand la guerre éclata, la mère de Melle C. mourut durant les bombardements sur Saint-Pierre-des-Corps. Son père plaça alors la fillette à la campagne dans une ferme. Elle vécut ainsi quelques années comme une véritable petite sauvageonne.

Une fois la guerre terminée, Melle C. fit des études et passa le baccalauréat au lycée Balzac. Ensuite ? Rien...

La fortune de son père lui permettait de vivre sans travailler. Son père s'était remarié entre temps avec sa secrétaire.

La famille n'a pas souffert plus que d'autres durant la guerre. Cependant il restait une haine farouche du " Boche "... L'arrivée d'Adolf fut très mal acceptée et Melle C. dut attendre d'être majeure pour pouvoir se marier.

Puis Adolf, qui était plutôt un intellectuel, accepta de rentrer dans l'entreprise de son beau-père ( qu'est-ce qu'on ne ferait pas quand on est amoureux !). Il commença tout à fait en bas de l'échelle, il était le balayeur de l'usine ! 

Et puis les années passèrent, mais je pense qu'il resta toujours dans l'esprit de la famille cet " étranger " qui était venu avec pour unique bagage « sa culotte de cuir, son couteau et sa queue » ( je cite une expression qui fut très employée par les autres membres de la famille ). Il y a une certaine rancœur dans ces propos que je ne partage pas.

J'ai toujours bien aimé Adolf, il a eu le grand courage d'abandonner une carrière qui s'annonçait prometteuse pour devenir le larbin dans une famille qui était loin, très loin même d'avoir son niveau intellectuel ! Les jalousies ont toujours été très fortes, mais il ne faut pas oublier que la fortune qu'il a aujourd'hui, il l'a amplement gagnée à la sueur de ses bras !

 

Commentaires

J'ai lu et relu ce post Tinou..... Et si j'avais été à la place d'Adolf, j'aurais commencé par distribuer quelques "steaks" bien senti pour les "noeunoeus" du coin!!!! Je sais et comprends ce que peut vouloir dire étranger et mesure complètement ce que cela implique mais je ne supporte pas la bêtise humaine....surtout lorsqu'elle met en avant le racisme primaire!!!!!Peu importe la couleurs, la race et la religion....au bout du compte c'est l'individu qui compte!!!!
Bonne continuation
Tom

Écrit par : Diskret33 | mardi, 05 juin 2007

Il est sûr que, pour une jeune femme française, aller se chercher un mari potentiel au Maroc ne semble pas présenter de réelles difficultés... Mais c'est tout de même une idée curieuse : en étant optimiste, je ne lui donne pas une chance sur vingt de réussir une vie de couple potable.

(Et elle pourra s'estimer heureuse si, une fois le premier enfant mâle né, le zigoto ne refout pas le camp dans son pays avec le môme : vous, les filles, vous avez vraiment le chic pour aller vous fourrer dans des merdiers pas possibles...)

Écrit par : Didier Goux | mardi, 05 juin 2007

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