jeudi, 12 juillet 2007
Bénévolat à hauts risques
Enfin, le terme " hauts risques " est peut-être un peu exagéré. Disons qu'il faut de la poigne et de la voix.
Hier je suis rentrée des restos du cœur à 13 heures, complètement lessivée, je n'ai même pas eu le courage de me préparer quelque chose à manger. Je me suis installée dans le canapé et hop, aussitôt endormie !
On ne peut pas dire que ce soit de tout repos. Et hier, il y avait pas de mal de désertion dans le clan des bénévoles.
Le camion qui nous livre est arrivé sur le coup des 10h alors que les bénéficiaires tambourinaient violemment à la porte depuis 9h. Il a fallu ensuite décharger la marchandise, puis trier, vérifier la date de péremption sur chaque paquet, installer le tout sur les tables. Ouf, il est 10h30... Roger se prépare à affronter la meute ! Autrefois, c'est Nicole qui était chargée de l'ouverture des portes, mais comme un matin elle a failli se retrouver écrasée comme une mouche derrière la porte , cette tâche est maintenant confiée à des gens qui savent se faire écouter sans perdre leur sang-froid.
Les habituels fraudeurs passent par la porte de devant et essaient de s'infiltrer discrètement dans la queue. Quand je les vois faire, je pousse alors une gueulante :
« Hep ! Vous là-bas ! Faites le tour, comme tout le monde ! ». Et ça râle, et ça gueule, et ça se chamaille, ça se bouscule, ça crie de plus en plus fort. Quelquefois ils en viennent aux mains. On a failli assister à une bagarre entre deux femmes la semaine dernière. Elles avaient déjà commencé à se crêper le chignon, comme dans " L'assommoir ".
Seules les femmes enceintes ont droit à ce passe-droit. Mais maintenant le problème auquel on se trouve confronté est qu'elles se prétendent toutes enceintes !
Notre petit local est perpétuellement envahi par leurs poussettes dans lesquelles hurlent les marmots morveux.
Qu'on le veuille ou non, il se crée des liens entre eux et nous. J'ai toujours du plaisir à retrouver certains ou certaines et je ne peux que souhaiter ne plus les revoir - tout du moins ici.
Avec d'autres, les rapports sont beaucoup plus tendus. Ils n'ont pas encore compris que nous n'étions pas un magasin où l'on choisit ce que l'on veut et de temps à autre, il nous faut remettre les pendules à l'heure.
Une pause de quinze jours, ça va quand même faire du bien à tout le monde ! Ils vont se rabattre sur les autres associations existant dans le secteur en attendant la réouverture prévue pour le 1er août.
11:30 Publié dans Restos du cœur | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Chère Tinou, pardon d'avoir impitoyablement supprimé votre dernier commentaire chez moi, mais vous y citiez un nom maudit, et je ne tiens pas à voir rappliquer l'olibrius qui le porte...
Pas fâchée ?
Écrit par : Didier Goux | jeudi, 12 juillet 2007
Si j'ai bien compris, c'est un peu comme à l' heure du repas des tigres à Thoiry
Écrit par : Danrj | jeudi, 12 juillet 2007
à Didier : ah, vous m'en direz tant ! Je pensais que vous m'aviez mise en quarantaine...
à Dan : la comparaison est forte mais assez près de la réalité !
Écrit par : tinou | vendredi, 13 juillet 2007
coucou tinou
ce que tu as vecu aux resto ressemble beaucoup a l hopital !!: des gens hurlait dans la salle d attente car leur chambre n etait pas prete !
un ma agressait car on narrivait pas tout de suite mais avec 33 malades dans le service c pas possible !( en plus c etait pour un volet !!)
il voulait tout tout de suite !!les gens devienne tres exigens agressifs et pas poli !!
y avait til une nouvelle lune recemment ?
bisous juju
Écrit par : juju | vendredi, 13 juillet 2007
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