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jeudi, 24 avril 2008

Avril 1963

983621202.jpg« Nero, quasi offensus deformitate veterum aedificiorum et angustiis flexurisque vicorum, incendit Urbem. Per sex dies septemque noctes aeclade saevitum est, ad monumentorum bustorumque deversoria plebe compulsa. Tunc praeter immensum numerum insularum, domus priscorum ducum arserunt, hostilibus adhuc spoliis adornatae, deorum que aedes ab regibus ac deinde Punicis et Gallicis bellis votae dedicataeque, et quidquid visendum atque memorabile ex antiquitate duraverat. Hoc incendium et turre Macceniatiana prospectans laetusque flammae ut aiebat, pulchritudine Halosin Illii in illo suo scaenico habitu decantavit. »

Danc ce texte latin, l'historien Caïus Suetonius Tranquillus ( Suétone , né en 69, mort en 125 )) fait le récit de l'incendie de Rome, commandité par Néron.

J'ai retrouvé cette version latine dans un cahier de 1963. J'étais alors en quatrième. A la suite de ce texte que très souvent nous avions à apprendre parcœur suit la traduction bien approximative que j'avais pu en faire... Que de difficulté ! Que d'heures passées le nez dans le dictionnaire Gaffiot, à la recherche d'une traduction correcte. Une fois le texte traduit, le relire et s'apercevoir avec effroi que cela ne veut pas dire grand'chose !  

Aujourd'hui, que reste t-il de tout cela ? RIEN... ou si peu. Le fait de pouvoir dire que j'ai appris le latin pendant sept années, mais tout le monde s'en fiche.

Je me souviens de la réaction d'un ami de mon père qui, ayant appris que nous avions le droit de nous servir du dictionnaire le jour des compositions, était outré.

« De mon temps, le dictionnaire était prohibé, le niveau de l'éducation baisse » avait-il rajouté d'un air consterné. Pauvre homme, il doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui !957124959.jpg

Continuant ma recherche, j'ai trouvé le cahier de récitation latine de la classe de 3e. Il contient des extraits de " Catilina" de Salluste ainsi que des passages de " L"éneide " de Virgile.  

Le cahier de récitation française de la même classe contient des extraits d'Andromaque, d' Iphigénie qui, comme tout le monde ne le sait pas forcément, sont des œuvres de Racine, ou bien encore des extraits d'Horace, de Pierre Corneille :

« O d'un triste combat effet vraiment funeste !

Rome est sujette d'Albe et pour l'en garantir

Il n'a pas employé jusqu'au dernier soupir !

Non, non, cela n'est point, on vous trompe Julie,

Rome n'est point sujette, ou mon fils est sans vie :

Je connais mieux mon sang ; il sait mieux son devoir. »

Pauvres Corneille et  Racine ! Disparus dans les oubliettes depuis pas mal de décennies je crois. En 2006, il n'y eut aucune commémoration organisée en souvenir de la naissance de Corneille.

Molière semble avoir mieux résisté. Sans doute parce qu'il traite dans ses pièces de sentiments humains qui sont toujours d'actualité, l'avarice, la cupidité, la fourberie etc.

Aujourd'hui les jeunes apprennent plus de choses dans les domaines scientifiques, évolution technologique oblige. Il faut bien faire un choix un jour ou l'autre. Et puis le mode d'existence a profondément changé. A notre époque les distractions n'existaient pas -ou si peu. Alors il nous restait les études... Je me souviens de la petite révolution quand les premiers transistors sont apparus sur le marché !   Je me revois encore, le nez plongé dans les livres, mais l'oreille attentive aux premières musiques de yés-yés... Cela ne facilitait pas forcément l'attention.

Alors que dire de l'époque actuelle ? Les jeunes ne savent pas ce qu'est une contrainte. L'enseignement tel qu'il existait de mon temps est totalement révolu, inadéquate. Nous étions capables d'efforts parce que nous savions que cela était nécessaire, dans l'ordre des choses, en quelque sorte. Nous étions attentifs et respectueux.

Récemment j'ai pris le bus. Ah, le bus ! Le parcours du combattant pour trouver une place assise. Elles sont bien souvent prises par des jeunes fatigués avant l'heure. J'allais rajouter : " De mon temps...", mais cela est intutile. Je ne me reconnais pas dans cette nouvelle société, mais ce n'est plus mon problème. J'ai donné, ça suffit !

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