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mardi, 16 septembre 2008

L'île du bout du monde (3)

Sein 340a.JPG« Kentoc'h Mervel », plutôt mourir ...

Pour mieux comprendre la mentalité des Sénans, il faut certainement rappeler cet épisode de l’histoire de notre pays :

20 juin 1940, les premiers Sénans rejoignent l’Angleterre à bord de l’Ar Zénith.

Samedi 22 juin 1940, un des gardiens du phare avertit qu’un général français allait parler depuis Londres à la radio. Les Sénans se réunissent autour d’un des rares appareils de TSF de l’île :

« Moi, Général de Gaulle, j’invite tous les Français qui veulent rester libres à m’écouter et à me suivre… » . Vous pouvez  écouter le discours ici.
podcast

Le 24 juin à 21 heures, la Velléda, vedette de ravitaillement de l’île, largue les amarres avec, à son bord, 24 mobilisés et 27 civils.

Puis c’est le tour du Rouanez ar Mor avec 37 volontaires. A chaque départ le recteur donne l’absolution générale.

Le 26 juin trois autres bateaux partent à leur tour : le Rouanez ar Peoc’h, le Maris Stella et le Corbeau des Mers. 64 iliens vont à leur tour rejoindre l’homme de Londres.

Londres, 6 juillet 1940 : les premiers volontaires de la France Libre sont réunis dans le hall d’exposition de l’Olympia. Ils sont environ 500. Parmi eux se trouvent 128 Sénans.

Boutade du général :

«  L’île de Sein est donc le quart de la France ? ».

Il promit de venir sur l’ile quand tout serait fini et il tint sa promesse à deux reprises.

La première fois, ce fut le 30 août 1946.  Il remit alors la Croix de la Libération à l’île de Sein.Sein 346a.JPG

Sa deuxième visite eut lieu le 7 septembre 1960. Il est alors Président de la République  et vient inaugurer le monument de granit sculpté par Quillivic et dédié à la Force Française Libre.

Sein 347a.JPG

«  Voici la mer, toujours mobile. Voilà le ciel sans cesse changeant. Et voilà le granit de Bretagne qui lui, ne change jamais.

L’Ile de Sein a su, le moment où il le fallait, donner l’exemple. Le mouvement à cette époque fut naturel et spontané, parce qu’il s’agissait de l’île, des ses enfants, et parce qu’à travers les siècles, vous êtes confrontés avec les combats puisqu’il s’agissait de vous-même et de votre courage.

J’ai compris, avec le Libéra que vous chantiez tout à l’heure, ce que fut votre sacrifice en 1940. Cela demeure à Sein et cela demeure dans l’esprit de la France tout entière. La France a eu bien des malheurs, mais grâce à ses efforts, grâce aux vôtres, elle renaît.

La France est ce que dans nos rêves, nous avons voulu qu’elle fut : grande, prospère et fraternelle.

C’est au nom de la France que je suis venu rendre hommage à l’Ile de Sein, à cette terre de courage et d’exemple, à mon compagnon, l’Ile de Sein.

Dans les jours qui me restent à vivre, j’emporterai de cette cérémonie un souvenir inoubliable. »Sein 352a.JPG 

Quelle belle leçon de courage donnée là  par les habitants de l'île de Sein !

 

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