Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 03 février 2009

27. Dernière nuit tropicale -1-


podcast

Le soleil décline peu à peu dans le ciel plombé et la chaleur se fait plus douce. Seul le grondement violent et irrégulier des vagues déferlant sur la plage vient rompre le silence des lieux.

Alice est venue tôt car elle sait que ce soir est son ultime chance de pouvoir photographier le coucher du soleil au-dessus de la mer. La plage s’étend à l’infini, bordée de palmiers penchés de façon très irrégulière. Au loin on peut apercevoir les quelques barques des pêcheurs du village alignées sagement sur la grève.

Pour son dernier soir, Alice a revêtu sa robe noire fendue sur les côtés qui lui donne un air chic et sobre à la fois. Elle a posé son sac à dos sur un des fauteuils de la plage mis à disposition des touristes sous de larges parasols en paille. Mais les touristes de l’auberge située au bord de la plage sont repartis, hormis deux ou trois couples et une Finlandaise.

Après avoir minutieusement regardé dans le viseur et réglé tout aussi minutieusement l’objectif, elle s’apprête à appuyer sur le déclic quand soudain elle aperçoit un homme.

Flûte alors, quel emmerdeur, il ne peut pas se foutre ailleurs celui-là ? dit-elle à mi-voix tout en abaissant les bras.

L’homme est jeune, la trentaine tout au plus, élancé, l’allure sportive. Il est vêtu d’un pantalon sombre et d’un tee-shirt jaune d’or qui tranche sur sa peau couleur ébène. Il s’avance dans sa direction en arborant un large sourire :

Bonjour, je m’appelle Julien et je suis guide à l’auberge. Vous êtes en vacances ici ?

Le ton est chaleureux et la mauvaise humeur d’Alice disparait aussitôt.

Bonjour, moi c’est Alice. Oui, je suis à l’auberge avec deux amis. Mais nous partons demain. Aussi j’en profite pour faire des photos, j’aimerais avoir un beau coucher de soleil avant mon départ.

Et la conversation s’installe peu à peu. Julien lui énumère les lieux qu’il fait découvrir et Alice lui raconte son périple à travers le pays et les impressions qu’elle en retire. Ils finissent bientôt par se tutoyer.

Ce qui m’a un peu dérangée, c’est de ne pas trouver de cybercafé ici pour aller sur mon blog, conclut-elle.

Mais si, il y en a un, il est situé sur la route principale ! Si tu veux, je peux t’y conduire.

Voyons voir, quelle heure est-il ? Dix-huit heures trente. C’est loin d’ici ?

Non, il faut environ quinze minutes à scooter.

Bon, d’accord, je veux bien y aller, mais je dois rentrer au plus tard à dix-neuf trente pour le dîner avec mes amis.

Ne t’inquiète pas, tu sais, ici en Afrique, il n’y a jamais de problèmes…

Il n’y a que des solutions, je sais ! rajoute Alice en riant.

Le scooter de Julien est garé à l’entrée de l’auberge et bientôt ils s’élancent sur la piste ocre en direction de la grande route.

Alice, qui avait passé ses bras autour de la taille du jeune homme par crainte de tomber, finit par desserrer son étreinte et pose pudiquement ses mains sur ses épaules. Elle se souvient alors de la toute première fois où elle est montée sur une moto. C’était en Allemagne de l’est, à Greifswald, ville universitaire située au bord de la mer Baltique et où elle séjournait pour un mois afin de parfaire son allemand. Durant son séjour elle avait reçu la visite d’un de ses nombreux correspondants, journaliste à Berlin-est. Il avait fait le trajet aller-retour uniquement pour la revoir. Elle avait à l’époque vingt et un ans, c’était en 1970. Car Alice a bientôt soixante ans, mais elle préfère dire quarante-vingt ans, elle trouve que ces deux nombres reflètent les deux plus beaux âges d’une femme.

Le fait de penser soudainement à son âge la plonge dans une profonde tristesse…

 

A suivre

Commentaires

coucou tinou.
Bien contente de vous relire.
Vos notes très colorées nous réchauffent en ce moment.
et on voit bien que votre voyage a été très mouvementé et enrichissant.
Mais on dirait bien qu'Alice et Tinou ne font qu'une !
amitiés.
Me boulay.

Écrit par : boulay | mardi, 03 février 2009

Bonjour madame Boulay, heureuse de vous retrouver ici !
Alice et Tinou, une seule personne ? Ah, ça, c'est vous qui le dites... A chacun d'interpréter. Toutes mes amitiés et bises à Nicolas.

Écrit par : tinou | mardi, 03 février 2009

Les commentaires sont fermés.