dimanche, 04 octobre 2009
346. Carnet de voyage à Istanbul -7-
Jeudi 24 septembre, première partie.
Ce matin j’ai prévu de faire le tour de la ville en bus à deux étages. L’avantage de ce genre de visite est que l’on a un aperçu global des choses à voir absolument et ainsi on peut repérer des visites à faire ultérieurement. J’avais déjà fait ce genre de promenade avec Juju à Barcelone ce qui nous avait permis par la suite de programmer des sorties.
Le principe est ici le même sauf que les arrêts sont beaucoup moins fréquents et il m’est difficile de savoir quand passe le bus suivant.
Le départ est prévu à 10h devant Sainte-Sophie ce qui me laisse le temps de flâner un peu dans Sultanahmet. Comme je suis arrivée très tôt, j’ai la chance d’avoir une place tout à fait à l’avant du car. Peu à peu le car se remplit de touristes. Deux Canadiens s’installent à côté de moi ce qui me donne l’occasion de bavarder un peu.
Bientôt le car s’ébranle. Nous descendons en direction de la rive du Bosphore, traversons la Corne d’Or et longeons le Bosphore jusqu’au palais de Dolmabahçe. Au passage je remarque sur le côté droit le musée d’art moderne situé juste à côté de la gare maritime. Je reviendrai y faire un tour dans les jours à venir. Le car gravit ensuite la colline jusqu’au square Taksim qui est le centre moderne d’Istanbul.
Sur la place trône le monument commémorant la guerre d’indépendance. Retour vers la Corne d’Or, traversée sur le deuxième pont. Nous apercevons au loin l’aqueduc de Valens construit en 378, d’une longueur d’un kilomètre sur vingt mètres de hauteur. Actuellement il en subsiste environ 800m.
Nous filons maintenant en direction d’Eyüp, quartier un peu excentré situé au nord-ouest de la ville. C’est là que Pierre Loti aimait venir flâner lors de ses séjours à Istanbul. Devant nous se dresse une colline dont les pentes semblent laisser apparaître la roche (je n’avais pas mis mes lunettes).
En fait il n’en est rien du tout. Mais je vous raconterai plus tard. Décidément, voilà un endroit où il faut que je revienne absolument !
La promenade se prolonge le long des anciennes murailles de la ville et nous rejoignons bientôt la mer de Marmara au sud.
Retour au point de départ. À la descente du bus, je m’octroie une petite pause café avant de partir à la découverte de Sainte-Sophie. Justement ça tombe bien, il est midi trente et la plupart des touristes sont partis déjeuner. La foule est moins nombreuse à faire la queue pour entrer dans la basilique, huitième merveille du monde, transformée en musée sur l’ordre d’Atatürk en 1935. À l’instant où j’écris cette note, j’ai sous les yeux mon petit calepin où, chaque soir, je notais le résumé de la journée. Et à mon grand regret je m’aperçois que c’est illisible ou presque ! Il faut dire à ma décharge que j’écrivais couchée et que mon stylo avait des ratées. Je vais donc faire appel à ma mémoire.
Un petit peu d’histoire tout d’abord :
À l’emplacement actuel il y eut tout d’abord l’église de Constance qui brûla au cours d’une émeute populaire en 415. La deuxième église, bâtie sous Théodose II dès 415, brûla également lors d’une insurrection en 532.
L’empereur Justinien ordonna alors la construction d’Aya Sofia, qui signifie Sainte-Sagesse en turc. Rien à voir avec Sainte Sophie, donc ! D’ailleurs l’église n’est vouée à aucun saint.
Il confia la direction des travaux à deux architectes grecs, Isidore de Milet et Anthemius de Tralles, leur donnant carte blanche pour la construction. L’empereur souhaitait que cette église soit encore plus grandiose que le temple de Salomon à Jérusalem. L’église fut achevée en 537. Une part non négligeable des matériaux utilisés fut pillée sur des sites tels que les temples d’Athènes et de Delphes (en Grèce), le gymnase d’Ephèse (en Turquie), voire même certains édifices égyptiens. On prend à Paul pour donner à Pierre (ou vice-versa).
L’année 1200 voit l’arrivée des Croisés qui ne se gênèrent pas pour saccager et s'emparer des richesses du sanctuaire pour en fondre des pièces.
En 1453 Constantinople tombe aux mains du sultan Mehmet II qui donna aussitôt l’ordre de transformer l’église en mosquée. On eût pu craindre un profond remaniement, voire même une destruction totale de l’édifice, mais il n’en fut rien –ou presque-. Les mosaïques byzantines furent recouvertes d’un badigeon, des médaillons portant les noms d’Allah, de Mahomet et autres califes furent accrochés aux murs, ainsi que des inscriptions en or des versets du Coran. La loge du sultan fut installée à gauche de l’abside ainsi qu’un mirhab, sorte de niche indiquant la direction de la Mecque.
Le crucifix géant fut remplacé par un croissant. Enfin un premier minaret fut érigé, suivi de trois autres construits ultérieurement. J’espère que cette lecture n’aura pas été trop fastidieuse. J’ai pris soin de ne mettre que l’essentiel. Maintenant, nous pouvons commencer la visite :
À suivre …
17:16 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyage, turquie, istanbul
Commentaires
Non pas du tout fastidieuse et très intéressante !
J'adore vraiment leur musique et particulièrement celle de cette note qui va très bien avec l'historique du bâtiment.
Écrit par : Cigale | dimanche, 04 octobre 2009
Désolée, je n'ai pas de pièce pour le guide (hihihi). Merci pour la visite et pour toutes les explications. Il ne manque que le plan des transformations successives... mais bon, puisqu'il n'existe pas, je me suis régalée avec le diaporama !
Écrit par : catherine | mardi, 06 octobre 2009
@ Cigale : pour ce diaporama la musique n'est pas turque, mais,bon, comme tu dis, l'ensemble est harmonieux ;-)
@ Catherine : l'intérieur est particulièrement sombre, j'ai eu beaucoup de ratées !
Écrit par : tinou | mardi, 06 octobre 2009
Je connais Anouar Brahem j'ai son CD "le pas du chat noir" (et j'avais reconnu son style très particulier)
Mais je parlais de la musique que tu as mise en début de billet.
Écrit par : Cigale | mardi, 06 octobre 2009
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