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samedi, 19 décembre 2009

467. Célestine Chardon -19-

                  LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

Chapitre 19 : l’invitation

podcast
Le lendemain matin au réveil, la première pensée de Célestine fut pour Ivan. Elle repensait au baiser, pudique certes, mais baiser tout de même qu'il lui avait déposé sur le front la veille au soir et elle se demandait où il voulait en venir et comment la situation allait évoluer. Elle n'était pas insensible à son charme mais craignait de ne pas être à la hauteur. Pas une question de taille, mais intellectuellement. Elle s'imaginait qu'il était d'une intelligence supérieure et elle, elle avait toujours eu tendance à se prendre pour quelqu'un sans grand intérêt pour les autres. Que pouvait-elle bien lui apporter qu'il ne connaisse déjà ? La réponse à toutes ces questions ne tarda pas à venir ; peu avant midi elle eut la visite d'un fleuriste qui lui apportait une énorme gerbe de roses ; jamais  elle n'en avait vu autant à la fois ! Le fleuriste lui confirma qu'il y en avait exactement cent une. C'était impressionnant !

 celestine19a.jpgDès qu'elle fut seule, elle se précipita sur la carte jointe au bouquet. C'était un mot d'Ivan:

« Ces quelques fleurs pour une Muse,

Cueillons dès aujourd'hui les roses de la vie !

Etes-vous libre demain soir ?

Je serais si heureux de passer la soirée en votre douce compagnie !

De grâce, ma Belle, dites-moi  OUI.

C'était signé " un malheureux peintre privé de sa Muse" et un numéro de téléphone figurait au bas de la carte.

Célestine était très troublée : elle était ravie de ce bouquet, mais elle avait peur de se retrouver face à Ivan. Qu'allait-elle pouvoir lui raconter d'intéressant ? Elle avait une vie tellement ordinaire ! Après tout, c'était peut-être cela qui plaisait au peintre.

Bon, mais comment allait-elle s'habiller ? Son côté féminin prenait le dessus: elle voulait plaire, c'est évident ! Elle cogita pendant un certain temps puis elle appela Ivan en le remerciant pour le magnifique bouquet et lui confirmant qu'elle acceptait l'invitation. Il poussa un cri de joie :

— Si vous saviez comme je suis heureux ! Je vous attends chez moi vers vingt heures si cela vous convient bien sûr. Nous dînerons sur place.

— Bon très bien Ivan, vous permettez que je vous appelle Ivan ? fit-elle soudainement enhardie par le ton chaleureux de son interlocuteur.

—  Oui Célestine...Vous serez ma nouvelle Muse, je ferai de vous une Reine !

Elle raccrocha en se disant qu'il en faisait peut-être un peu trop. On verrait bien demain !

Dans l'après midi, elle alla faire les magasins à la recherche d'une tenue pour le lendemain. Comme à chaque fois qu'elle sortait pour un achat précis, elle ne trouva rien à son goût et finalement rentra chez elle bredouille et de fort méchante humeur. En montant l'escalier, elle entendit de la musique qui provenait de chez Ivan. Elle reconnut l'air, c'était un Nocturne de Chopin. Ce choix musical lui plut, elle trouva ainsi un premier point commun entre eux deux.

Le lendemain, plus l'heure du rendez-vous approchait et plus Célestine était sur les nerfs. Elle en oublia totalement Théo qui pourtant faisait tout pour qu'elle le remarque. Ce n'est que lorsqu'il s'engouffra dans le réfrigérateur qu'elle s'aperçut qu'elle avait complètement oublié de le nourrir depuis la veille!

— Mon pauvre Théo, je perds complètement la boule, si tu savais comme je suis excitée.

Elle fila dans la salle de bain et s'y enferma plus d'une heure. Là, tout en écoutant de la musique, elle prit un bain relaxant, puis une fois sortie de l'eau, elle se massa tout le corps avec une huile parfumée. Sa peau devenait toute lisse et sentait bon ! Elle ne se maquilla pas, mit simplement quelques gouttes de son parfum, Mitsouko de Guerlain, derrière les oreilles. Elle avait finalement opté pour une tenue légère, en raison de la chaleur, et simple puisque la soirée se déroulait dans l'intimité. Elle choisit une lingerie fine en dentelle écrue, mit  un petit caraco et une jupe de couleur noire, puis elle enfila  une paire de sandales en cuir naturel. Elle était fin prête et il était dix-neuf heures. Soudain elle songea avec effroi qu'elle n' avait pas prévu d'apporter quelque chose. Paniquée, elle se dépêcha de se rendre chez sa boulangère dans l'espoir d'y trouver un bon dessert. Son vœu fut exaucé car il restait un nougat de Tours !

 Il était maintenant dix-neuf heures cinquante, Célestine se regarda une dernière fois dans la glace derrière la porte d'entrée et fit une moue de contentement. Bon, ce n'était pas trop mal ! Elle vérifia que Théo avait à boire puis sortit de son appartement. Son cœur commençait à battre un peu plus vite. Comment allait-il la recevoir ? Qu'allait-elle dire quand il ouvrirait la porte ? Devait-elle lui tendre la main ?

Elle se posait toutes ces questions tout en descendant l'escalier qui la séparait de la porte de son voisin. Arrivée sur le palier, elle s'immobilisa un court instant, prit sa respiration très fort et appuya sur la sonnette...

À suivre

celestine19b.jpg

Commentaires

C'est sûr qu'un gros bouquet de roses sur fond de Chopin c'est plus glamour que le camping au milieu des pins et des quéquettes flasques !! :-D (m'enfin...chacun ses goûts hein...)

Écrit par : Cigale | samedi, 19 décembre 2009

@ Cigale : "les quéquettes flasques" ! Oh, Cigale, quelle est cette façon de parler ? Je suis choquée ;-))

Écrit par : tinou | samedi, 19 décembre 2009

Tu sais que je me prends au jeu et lis depuis quelques épisodes ?
Bizarre non ?
J'attends le suite ;-)

Écrit par : Christine3769 | samedi, 19 décembre 2009

@ Christine : ça me fait plaisir de l'apprendre. Seulement c'est bientôt fini !

Écrit par : tinou | samedi, 19 décembre 2009

@Tinou : je commence souvent les livres par la fin (vrai de vrai en plus) ;-)

Écrit par : Christine3769 | samedi, 19 décembre 2009

Les commentaires sont fermés.