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mercredi, 24 février 2010

72. Sur les bancs de l'école -12-


podcast

L'année 1964 :

annee1964.jpg

27 janvier : la France reconnait la Chine de Mao Tsé-Toung (ou, si vous préférez, Mao Zedong).

5 avril : mort du général américain Douglas Mac Arthur, commandant en chef dans le Pacifique durant la deuxième guerre mondiale.

12 juin : Nelson Mandela, ancien vice-président de l'African National Congress, est condamné à la prison à perpétuité.

19 juin : Eric Tabarly remporte la 2ème Transat en solitaire à bord de Pen Duick II.

11 juillet : mort de Maurice Thorez.

maisoncroisic1.jpgLes vacances arrivent et je pars au bord de la mer chez ma tante qui avait un appartement au Croisic. Juste après la guerre elle avait vendu une grande propriété qu'elle possédait sur la côte sauvage et avait racheté tout le rez-de-chaussée dans cette grande maison qui est face à la mer. Je m'étais fait une copine, Nicole, une jeune Parisienne qui venait elle aussi en vacances chez sa grand-mère et qui demeurait juste à côté. Le soir ma tante et moi allions très souvent dîner au restaurant situé en face, « L'Océan ». Là on retrouvait toute une faune de profiteurs qui venaient -comme nous- dîner à l'œil sous le prétexte qu'ils avaient aidé financièrement les propriétaires à s'installer. Ça allait de l'évêque parisien qui habitait au premier étage juste au-dessus de chez ma tante, qui vivait avec sa prétendue cousine, qui tendait sa main pour qu'on la lui baise  et que l'on devait appeler « Monseigneur », à l'antiquaire de Nantes qui avait fait fortune de façon pas très catholique durant la guerre. Là-dessus venait s'ajouter toute une bande de pique-assiettes du même acabit. Ma tante, qui n'était déjà plus de toute première jeunesse, connaissait bien  le passé de tout ce beau monde d'un snobisme délirant et elle avait pris un malin plaisir à me raconter des anecdotes assez savoureuses. C'était donc assez amusant de voir les manières que prenaient tous ces gens qui essayaient de paraître des aristocrates mais qui n'en avaient pas l'étoffe ! L'antiquaire et sa femme se vouvoyaient, leurs enfants les vouvoyaient également. Evidemment ça fait plus chic !  On en oublierait presque que le grand-père tirait sa charrette pleine de ferrailles dans les rues avant la guerre... Les enfants de ces gens-là étaient de la même veine, arrogants et vaniteux. Comme nous étions à peu près du même âge, nous nous retrouvions regroupés ensemble le soir au dîner. C'est là que je mis en pratique mes dons de comédienne pour ne pas me laisser bouffer toute crue par une bande de petits snobinards ! Un soir, il leur prend l'idée de chercher dans le Who's who (bottin mondain de la BONNE société française, la seule jugée digne d'être fréquentée selon eux) tous les noms des gens qu'ils connaissaient. Il va s'en dire qu'ils étaient dans la liste.

Et toi ? me disent-ils alors d'un air dubitatif.

Oh moi, vous savez, c'est le genre de chose qui ne compte pas vraiment dans ma famille. Mais je crois que mon oncle y figure. Il est joaillier avenue de l'Opéra à Paris.

Et les voilà qui vérifient mes dires...

Ah oui, effectivement ! D'un coup j'étais remontée dans leur estime, pauvres imbéciles. C'est bien parfois de savoir que les homonymes existent ! Ce joaillier n'avait aucun lien de parenté avec moi,  si ce n'est de porter le même patronyme !

Je ne sais pas ce que sont devenus tous ces gens et je n'ai jamais cherché à le savoir du reste, trop heureuse de n'avoir pas à évoluer dans un monde aussi superficiel où seules comptent les apparences.

Mais revenons maintenant à l'année 1964 :

En août je pars quinze jours en Allemagne. C'est mon premier voyage à l'étranger. La ville de Tours était jumelée avec une ville de la Ruhr, Mülheim, et tous les ans était organisé un échange linguistique. Ma correspondante s'appelait Brigitte, c'était une fille très dynamique. Nous avons d'emblée sympathisé. Elle habitait une très belle maison dans la banlieue de la ville. Son père travaillait à Bilbao, en Espagne, il n'était pas souvent chez lui. Elle avait aussi deux frères, l'aîné poursuivait ses études de médecine. Pour la première fois je pus mettre en pratique mes connaissances germaniques et il faut bien reconnaître que ce fut une catastrophe ! J'arrivais à me faire comprendre mais j'avais un mal fou à comprendre ce qu'on me disait. On doit bien reconnaître que l'apprentissage des langues étrangères en France - surtout à cette époque- n'a jamais donné les possibilités de pouvoir parler. L'écrit a toujours eu trop d'importance.

Après ces quinze jours bien remplis, Brigitte est ensuite venue à la maison. Nous l'avons emmené à La Rochelle, dans l'île de Ré. Nous avons continué à correspondre pendant quelques années encore et puis, c'est comme tout, la correspondance s'est espacée. Un jour j'ai reçu un faire-part de mariage.

En septembre j'entre en seconde. Je n'ai pas la photo de la classe. Une année en demi-teinte sur un fond de cataclysme familial. Durant cette année, il y eut une violente querelle entre mes parents, une tornade comme je n'en avais jamais vue entre eux. Cet évènement me traumatisa profondément. Mes résultats scolaires s'en ressentirent. À cela vous rajoutez des professeurs qui ne me convenaient pas du tout. Je pense tout particulièrement au prof de français-latin, une vraie peau de vache qui me terrorisait. Elle piquait des colères bleues, balançait les craies dans la classe, déchirait des copies quand elle estimait que le travail n'était pas correct. J'allais au lycée la trouille au ventre. Cela ne fit qu'empirer tout au long de cette année scolaire. Mais j'y reviendrai au cours de l'année 1965...

9 septembre : mort du peintre André Derain.

14 octobre : à Moscou Léonid Brejnev devient le premier ministre du parti communiste.

10 décembre : Jean-Paul Sartre refuse le prix Nobel.

19 décembre : les cendres de Jean Moulin sont transférées au Patnhéon.

 Quelques titres de chansons que l'on pouvait fredonner en 1964 :

Adamo, Les filles du bord de mer, Vous permettez Monsieur, - Barbara, Nantes - Claude François, J'y pense et puis j'oublie - Eddy Mitchell, Toujours un coin qui me rappelle - France Gall, Sacré Charlemagne - Françoise Hardy, Mon amie la rose - Georges Brassens, Les copains d'abord - Jean Ferrat, La montagne - Johnny Halliday, Le pénitencier - Pierre Perret, Le Tord-boyau - Sylvie Vartan, La plus belle pour aller danser - Henri Salvador, Zorro.

 Côté cinéma :

cinema1964.jpg

  Enfin à la télévision, début d'un feuilleton qui allait connaître un grand succès :

À suivre

05:45 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Coucou
j'ai lu.
Toujours épatée de lire ses souvenirs précis que tu as.

Bises

Écrit par : Christine3769 | mercredi, 24 février 2010

Les commentaires sont fermés.