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dimanche, 12 septembre 2010

354. Ces lointains ancêtres -1-

 Il est quand même assez troublant d’obtenir plus de renseignements sur des ancêtres du IX e siècle que sur ceux vivant au XIX e … Mais l’explication en est simple. D’un côté vous avez des personnalités qui ont marqué le cours de l’histoire de notre pays, tandis que de l’autre, il s’agit de personnes comme vous et moi, dont on ne parlera plus dès leur disparition – ou presque.

Comme je vous l’ai dit dans une précédente note, j’ai trouvé une filiation du côté de mon mari, dans le nord de la France, avec une famille (les de BONNIERES) qui était affiliée aux puissants. De fil en aiguille, je suis donc arrivée à Charlemagne, Charles Martel, Dagobert, Pépin le Bref etc. Le classement de tous ces ancêtres dans l’arbre généalogique de ma fille (moi, je ne suis pas concernée), s’avère des plus difficiles car les numéros sont impressionnants de longueur et forcément, j’ai fait des erreurs.  Mais cela ne m’empêche pas de continuer mes investigations car j’adore l’histoire et la période du Moyen-Age est très intéressante. On découvre de vieux prénoms féminins : Ermengarde, Cassine, Hawise, Ragnétude, Gerberge, Giselberte, Ermentrude, Géronitrude, Brunehaut, Alpaïs, Avicie, Frédégonde, Nanthilde,  Bilichilde, Jolente, Berthilde, Ignode, Valburge, Godehilde, Chrotechilde ( pas facile à porter de nos jours !).

Des prénoms masculins tout aussi désuets : Odoacre, Ramelin, Nithard, Enguerrand, Ricwin, Roricon, Ansber, Eberhardt,  Huoching, Guyon etc.

Des surnoms parfois très évocateurs : Eustache l’œil perçant, Guy Barbe blanche, Rainier au long col, Baudoin Bras de fer, Henri l’oiseleur, Hugues le Poltron, Robert le Diable, Pépin pépin pippi le vieux.

Je continue donc à remplir une fiche pour chaque nouveau patronyme découvert. Cette semaine, mes trouvailles m’ont ramenée à Tours par l’intermédiaire du numéro suivant que je vous présente donc illico :

Bonjour n° 2.289.297.376.065. Pouvez-vous vous présenter ?JudithWelfenchronik[1].jpg

Oui  bien sûr,  je m’appelle Judith Judith de Bavière.  Je suis née en début d’année 800 et je suis la fille du comte Welf Ier de Souabe et de Heilwige von Sachsen. Le roi de France, Louis le Pieux est veuf et décide de se remarier à partir de février 819. Aussi lui suis-je présentée et il fut aussitôt conquis par ma beauté. Ce sont les poètes de l’époque qui le clament.

Lors de la venue des Danois à la Cour, le poète Ermold le Noir me décrit ainsi :

« Judith a revêtu une tunique chargée d’or et de pierres précieuses, comme Minerve en eût pu tisser une ; un bandeau doré rehaussé de pierreries entoure son front, un large collier couvre le haut de sa gorge, un cercle d’or s’arrondit, sinueux autour de son cou, des bracelets enserrent ses bras, une ceinture d’or et de pierres précieuses qui pèse plus de 3 livres tombe sur ses hanches, un manteau d’or est posé sur ses épaules. »

 C’est ainsi que je devins reine de France. De mon mariage avec Louis, j’ai eu deux enfants, une fille, Gisèle et puis un fils, Charles, que l’on surnomma plus tard le Chauve, en raison d'une calvitie prononcée. Toute ma vie fut un combat pour imposer mon fils  comme roi. Je dus lutter face à Lothaire, le fils aîné de mon mari, qui ne voulait pas partager le royaume. On m’exila un temps en Italie et mon fils fut enfermé à l’abbaye de Prüm, près de Trèves, en Allemagne.

Enluminure représentant Charle le Chauve et Marie de Bourbon, sa deuxième épouse :

charleschauvesi4[1].jpg

Je finis ma vie dans la bonne ville de Tours, à l’âge de 43 ans, au début de l'hiver 843, particulièrement rigoureux :

«  Cet hiver particulièrement froid et long abonde en maladies très nuisibles à l’agriculture, au bétail et aux abeilles. Le monde était dans la tristesse, les rapines et les maux de toutes sortes s’étendaient partout, en même temps que les intempéries arrachaient à tous l’espoir des récoltes à venir… »

Mon corps fut inhumé à l’endroit où se dresse actuellement la tour dite de Charlemagne.

Petite question, Tinou : Peggy a-telle hérité de ma beauté ?

Euh, étant sa mère,  je suis mal placée pour répondre à cette question au risque d’être partiale. Disons qu’elle n’est pas laide et puis il y a eu un tel brassage sanguin depuis tous ces siècles …La consanguinité qui était monnaie courante de votre temps, a aujourd’hui pratiquement disparu.

Commentaires

Ce billet m'amuse beaucoup ! C'est incroyable de pouvoir remonter ses ancêtres à ce niveau ! Et d'avoir les têtes des gens en plus :-))

Écrit par : Cigale | dimanche, 12 septembre 2010

Excellentissime !
Le travail de recherche, de rédaction ! bravo
Tu as trouvé une nouvelle passion ;)
Bise et bonne journée

Écrit par : Christine | mardi, 14 septembre 2010

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