lundi, 18 juillet 2011
146. Bilan d'une décennie -4-
Mardi 14 août 2001 : nous commençons la journée par la visite du musée des instruments de musique. Nous avions prévu de visiter ensuite le musée d’art contemporain, mais en arrivant devant l’entrée, nous nous apercevons qu’il est fermé pour travaux. C’est à cet endroit que Peggy prend la photo suivante à l’aide du retardateur. Je tiens énormément à ce cliché car c’est le seul et unique cliché où nous sommes ensemble.
Pour le déjeuner nous retournons au même restaurant que la veille au soir. Je suppose que nous avons pris un plat plus léger.
Après le déjeuner, petite balade dans le quartier de Kreuzberg ; ce quartier regroupe une grande majorité des Turcs vivant à Berlin. Un petit coin de Turquie en plein cœur de Berlin !
Enfin, pour terminer cette journée, nous faisons une promenade en bateau sur la Sprée. C’est alors que nous longeons l’avenue où se situaient les graffitis et nous nous apercevons qu’il y en avait aussi de l’autre côté du Mur que nous n’avions pas vus ! Tant pis, ce sera pour une autre fois.
Le soir, avant de rentrer à l’hôtel, nous allons manger une glace sur le Ku’Damm. Nous quittons Berlin demain matin.
Avant de clore ce chapitre, voici deux photos de la porte de Brandebourg : j’ai pris la première en 1969, côté ouest. On aperçoit le Mur qui rase la porte située côté est.
Et la seconde est la porte telle qu’elle nous est apparue en ce mois d’août 2001 : en pleine restauration, les travaux étant masqués par un trompe-l’œil très original.
Ce voyage m’est très bénéfique, il me fait oublier mon chagrin pour un temps.
Mercredi 15 août : nous quittons Berlin dans la matinée. Direction : la Thuringe, région boisée au centre de l’Allemagne. J’aimerais retourner à Weimar et emmener Peggy voir le camp de concentration de Buchenwald situé seulement à quelques kilomètres de la ville.
Avant de prendre la route, je téléphone pour réserver une chambre pour le soir. J’avais pris avec moi le guide Michelin qui s’avéra fort pratique. Nous dormirons à l’hôtel « Zur Sonne ».
J’avais peu de souvenirs de Weimar, n’y ayant séjourné que trois jours en 1969. Nous sommes agréablement surprises de trouver une jolie petite ville, fraîchement restaurée.
L’UNESCO a inscrit la ville au patrimoine mondial en 1998 et l’a élue capitale culturelle européenne en 1999. Il est vrai que bon nombre de personnages illustres ont séjourné en ce lieu : le peintre Lucien Cranach l’Ancien, Jean Sébastien Bach, Schiller, Goethe, Frantz Liszt et enfin Nietzsche qui y mourut en 1900.
Nous atteignons Weimar en début d’après-midi et, après avoir déposé les valises, nous prenons la direction du camp de Buchenwald. En allemand, Buchenwald signifie la forêt de hêtres. La région est fort boisée.
Nous franchissons le portail surmonté de l’inscription Jedem das Seine, ce qui signifie à chacun son dû.
Il fait excessivement chaud en cet après-midi. Une fois la clôture de fils de fer barbelés franchie, nous nous retrouvons sur une immense esplanade. Il ne reste rien des baraques dans lesquelles s’entassaient les malheureux détenus ; seules les marques au sol permettent d’imaginer leur emplacement. Il reste les bâtiments occupés par les SS, les salles de « torture et expériences médicales » et les fours crématoires.
Un musée a ouvert ses portes depuis ma dernière visite. Il contient une multitude de documents, objets divers, témoignages.
En foulant le sol, je pense au poète français Robert Desnos qui a séjourné dans cet horrible lieu. Il fut transféré par la suite au camp tchèque de Therezin où il décéda le 8 juin 1945. Dans ses poches on retrouva un poème dédié à sa bien-aimée qu’il avait intitulé Le dernier poème :
"J’ai rêvé tellement fort de toi,
J’ai tellement marché, tellement parlé, tellement aimé ton ombre,
Qu’il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres,
D’être cent fois plus ombre que l’ombre,
D’être l’ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée. »
Après cette visite - ô combien émouvante – dans ce lieu de souvenirs, nous revenons à Weimar et flânons dans la ville. Oui, décidément, Weimar est une bien jolie petite ville !
Le soir, après le dîner, nous nous installons à la terrasse pour faire une crapette. Qui a gagné ? Je ne me souviens plus.
Compléments :
Une vidéo sur le camp de Buchenwald :
21:56 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
trés interréssant ! merci beaucoup ! bises
Écrit par : juju | mardi, 19 juillet 2011
Très beau et juste poème....
Fouler le sol de tout ces gens morts de leur préférence religieuse, doit être un moment émouvant.
Merci pour ce partage, encore une fois.
Écrit par : Christine | mardi, 19 juillet 2011
La photo avec ta fille a 10 ans !? Mais c'est quoi votre secret mesdames ? ;-)
Écrit par : Catherine | mercredi, 20 juillet 2011
@ Catherine : qu'est-ce à dire ? Tu trouves qu'on n'a pas vieilli ? Tu veux le secret ? Laissez le temps agir à sa guise.
Écrit par : tinou | mercredi, 20 juillet 2011
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