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mardi, 16 août 2011

174. Bilan d'une décennie -26-


podcast
Le mois d’août vient à peine de débuter que me voici de nouveau sur les routes. Cette fois, cap au sud, je pars au Portugal retrouver mon amie Maria qui m’a invitée dans la maison familiale au nord du Portugal, dans un petit village du nom de Bemlhevai, près de Vila Flor.

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 Mardi 3 août 2004 : Il est 16h, je suis place de la gare à Tours et j’attends le car Eurolines venant de Paris. Parmi les gens qui attendent, je retrouve Armando, le frère de Maria. 

Michel, qui est à Tours ce jour-là, m’a accompagnée et me donne les dernières recommandations :

— Mets bien ton petit chapeau de soleil, ne suis pas n’importe qui, n’accepte pas de bonbons des vieux messieurs.

Mais voici le car qui arrive bientôt. Il est déjà bien rempli et je trouve une place au milieu tandis qu’Armando s’installe tout au fond.

Allez, c’est parti pour une bonne vingtaine d’heures avec quelques rares pauses. La plupart des passagers sont des Portugais qui retournent dans leur pays pour les vacances. J’entame bientôt la conversation avec une jeune Lettone qui va faire les vendanges dans le Bordelais.

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Sur le coup des 20h, le car s’arrête soudain à un carrefour perdu dans la campagne  : c’est l’arrêt pour le dîner dans un routier. Puis le voyage se poursuit, je finis par m’assoupir, bercée par le bruit du moteur. Un arrêt en Espagne vers 2h du matin puis, au petit matin, nous passons la frontière entre l’Espagne et le  Portugal et un arrêt est prévu pour le petit déjeuner.

J’arrive à Mirandela vers 8h du matin. Maria et sa maman sont là et nous partons aussitôt pour Bemlhevai.

Après  mon installation, je vais avec Maria faire le tour du village. C’est très vite fait car c’est tout petit. Il n’y a qu’une petite épicerie et un café. Ici, tout le monde se connait et ils sont tous cousins (ou presque)!

L’après-midi, Maria m’emmène visiter Vila Flor.

 Jeudi 5 août 2004 : nous allons faire le marché à Mirandela. La maman de Maria retrouve ses voisins de Joué-les-Tours qui sont aussi de cette région, le Haut Tras-os-Montes. C’est une région pauvre qui a vu les gens partir peu à peu vers d’autres horizons plus roses. Ce fut le cas pour les parents de Maria. Le père de Maria a quitté le Portugal dans les années soixante, avec son petit baluchon et son courage, laissant au pays femme et enfants. Ces derniers l’ont rejoint un peu plus tard. Cela fait donc quarante ans que la mère de Maria vit en France et elle ne parle toujours pas français ! Elle le comprend, mais elle n’ose pas le parler. Nos conversations furent donc très limitées.

 Vendredi 6 août 2004 : aujourd’hui, nous partons à Porto. Nous longeons le Douro pour admirer les vignes en espaliers.

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Nous arrivons en fin de matinée et nous cherchons aussitôt un hôtel pour la nuit. L’hôtelier nous regarde d’un air suspicieux quand nous débarquons tous les quatre dans son hôtel. La mama, tout de noir vêtu, avec sa bouteille thermo à la main et crachant ses poumons, essoufflée d’avoir eu à monter l’escalier menant à la réception, le frère qui, en raison de son traitement médical contre la skizophrénie, semble toujours être sur une autre planète. Bref, il nous accepte tout de même, mais c’est tout juste !

L’après-midi est consacré à la visite de Porto : la gare, superbe avec ses azujelos, le marché couvert, la librairie, les caves de porto, le funiculaire et le pont de Gustave Eiffel. La traversée du pont fut un exploit de ma part, car, prise d’un soudain vertige, j’ai dû me servir de journaux en guise d’œillères !

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Le soir, nous descendons dîner sur les quais.

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Samedi 7 août 2004 : il est environ 7h du matin et je suis en train de ranger mes affaires quand on frappe à la porte ; c’est Armando, il a l’air très affolé :

— Maria est partie !

— Comment ça, elle est partie ?

— Oui, cette nuit je me suis levé pour fumer et ça ne lui a pas plu.

Je vais aussitôt dans leur chambre : la mama est assise sur le lit, très anxieuse.

Je me rends alors jusqu’au garage où la veille Maria a mis la voiture. Bon, la voiture est bien là, donc elle ne doit pas être très loin. Effectivement elle arrive une petite demi-heure après.

— Bah alors, où étais-tu passée ? Ta mère s’inquiétait.

— Ah, Armando a fait le souk cette nuit. Pour décompresser, j’ai pris la voiture et je suis allée me promener sur la plage ! Mais rassure-toi, tout va bien !

Nous quittons Porto en début d’après-midi et nous allons dans le parc national du Geres. La route est très sinueuse, la région assez sauvage. Nous atteignons Bemlhevai tard le soir.

Dimanche 8 août 2004 : Maria m’emmène visiter un site archélologique. Le temps tourne à l’orage et nous rentrons trempées comme des soupes.

Lundi 9 août 2004 : nous allons à Vila Flor pour quelques achats, puis nous déjeunons dans un restaurant tenu par la tante de Maria.

Mardi 10 août 2004 : c’est le jour du départ. Il est 7h45 lorsque nous quittons Bemlhevai, après avoir chargé la voiture de Maria. Sa maman reste seule, elle rentrera en France à la fin du mois avec un de ses fils.

La traversée de l’Espagne est toujours à hauts risques car les Espagnols roulent un peu trop vite et les accrochages sur l’autoroute sont fréquents. Finalement nous atteignons Tours vers 2h du matin.

 En écrivant cette note, j’ai une pensée émue pour la maman de Maria qui m’avait si gentiment accueillie. Elle est décédée en juin dernier.

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 Je vous propose maintenant une petite balade dans les rues de Porto :


Découverte de Porto par cheztinou

06:24 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : portugal, porto

Commentaires

Les routiers espagnols sont effectivement ceux qui provoquent le plus d'accidents sur les autoroutes françaises, la preuve que ça n'est pas qu'une légende !!!!

As tu eu la chance de sentir l'odeur ô combien captivante de la morue séchée ???? Spécialité portugaise.

Bises

Écrit par : Christine | mardi, 16 août 2011

il ne te reste plus qu'à découvrir l'Algarve ... c'est environ 650 km tout au sud
y'à l'Océan Atlantique aussi, qui t'arrêtera pour ne pas aller jusqu'à Tanger ... oup's

Fait très chaud ... Eurolines t’amènera jusqu'à Faro
Bisous ...Jo,

Écrit par : jo | mardi, 16 août 2011

@ Christine : oui, bien sûr, j'ai senti et goûté à la morue ! La mère de Maria était une excellente cuisinière.

@ Jo : oui, peut-être un voyage futur, qui sait ? Pour l'instant je ne bouge pas. Ici, le beau temps est revenu, enfin, un peu ... car après le 15 août, ça sent déjà l'automne !

Écrit par : tinou | mardi, 16 août 2011

Merci pour un tel blogue intéressant et instructif avec les faits utiles sur le sujet. Bien fait.

Écrit par : Rudolph | mercredi, 17 août 2011

Les commentaires sont fermés.