lundi, 02 avril 2012
69. Carnet de voyage au Cameroun -8-
La vie des Pygmées
Je ne peux clore ce chapitre sans vous donner les informations glanées sur la vie de ce peuple de la forêt.
Les Pygmées sont d’authentiques chasseurs-cueilleurs, ils ne pratiquent pas la culture, ni l’élevage. Seuls quelques chiens jaunes à long museau sont utilisés pour la chasse. Ils récoltent ce que la forêt leur offre dans sa diversité : racines, champignons, fruits sauvages, chenilles, poissons, rats et autres animaux sauvages qu’ils chassent en posant des pièges.
Ils tressent leurs paniers, se parent de décorations végétales (voir les chapeaux des femmes).
Pour se soigner, ils utilisent les plantes dont ils connaissent toutes les vertus.
Certains d’entre eux se liment les incisives pour mieux déchiqueter la viande. C’est particulièrement impressionnant !
Le campement a son guérisseur. À ce propos, sachez que certains grands joueurs de football africains vont de temps à autre les consulter !
La consanguinité n’existe pas, ils vont chercher une femme dans un autre campement puis la ramène ensuite chez eux. Les femmes accouchent dans la forêt, entourées des autres femmes.
Ils se lavent dans la rivière et en boivent l’eau.
Quand un décès survient, le mort est enterré puis les Pygmées abandonnent alors le campement pour aller s’installer dans un autre endroit. Ils pratiquent généralement le nomadisme, quittant un lieu quand le gibier se fait rare.
Leur rapport avec le reste de la population camerounaise est quasi-inexistant. Les Camerounais ont tendance à les considérer comme des sous-hommes, voire des animaux. Seuls quelques Pygmées se rendent au village le plus proche de leur camp pour troquer leur viande contre du sel, du manioc. L’argent n’existe pas chez eux (Heureux hommes !). Ils vivent au rythme de la nature. Regardez bien les photos, vous ne verrez que des gens qui semblent en parfaite santé, ils sont souriants, un rien timides. C’est sans doute cela le plus grand danger. Ce sont des proies facilement exploitables …
Le gouvernement semble vouloir les sédentariser. Quelle grossière erreur ! Ils ne savent ni lire et écrire et alors, quelle importance ? Les vacciner ? Ils sont déjà totalement immunisés contre les maladies existant dans leur milieu ambiant. FOUTONS-LEUR LA PAIX !
Je me souviens de l’arrêt que nous avions fait –au début de ce voyage- dans un village où vivaient des Pygmées qui avaient été sédentarisés. Quelle tristesse ! D’ailleurs certains avaient fui pour retourner vivre dans la forêt.
Il ne faudrait surtout pas que le voyage que je viens d’effectuer tende à se développer car cela en serait fini pour eux. Mais bon, vu le petit nombre de participants et les conditions assez rudimentaires du voyage, je me rassure en me disant que ce n’est pas pour demain que le tourisme de masse s’en viendra les voir vivre comme on va voir les animaux dans un zoo !
Voilà, j’ai donc rejoint le monde dit « civilisé », mais je dois dire que depuis mon retour, je m’ennuie considérablement. Tout ce qui m’entoure me parait absolument fade… Il va me falloir un certain temps pour me réhabituer !
Un dernier regard :
Les Pygmées par cheztinou
04:37 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyage, afrique, cameroun, pygmées, dja
Commentaires
Ils ne sont pas tristes car pas pollués par la "civilisation" !
Ils sont autonomes alors pourquoi donc aller les embêter. Eux, n'ont besoin de personne.
Je leur souhaite de rester dans leur monde, sain et propre, le plus longtemps possible.
Écrit par : Christine | lundi, 02 avril 2012
Exceptionnel ce reportage sur les Pygmées du Cameroun,
Foutons-leur ... La Paix !!!
Question, tu as parlé d'une collecte d'enveloppes avant de partir ... pour quoi faire ??? ils ne connaissent pas la valeur de la monnaie ??? je n'ai pas dû tout comprendre !!!
J'imagine ta "lassitude" au retour ... trop de dépaysements !!!
Bisous, ... Jo,
Écrit par : Jo | lundi, 02 avril 2012
@ Jo : oui, effectivement, tu te te mélanges un peu les pinceaux ! ;-)))
Personnellement nous n'avons rien donné aux Pygmées. Par contre , notre guide s'était chargé de leur apporter un sac de 50 kilos de riz ainsi que du manioc. Il nous a d'ailleurs expliqué qu'ils resteraient ainsi plusieurs jours sans aller à la chasse et qu'ils n'y retourneraient que lorsque les réserves seraient vides !
Quant aux enveloppes, c'était le pourboire pour nos quatre accompagnateurs, Thérèse, Benjamin, Isidore et Paulin, qui n'étaient pas des Pygmées et qui nous ont quittés à notre retour à Yaoundé.
Oui, le retour à a réalité fut rude !
Écrit par : tinou | lundi, 02 avril 2012
Très émouvant ton récit Tinou.. Merci....
Écrit par : Jean Louis | lundi, 02 avril 2012
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