Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 25 janvier 2013

17. Croisière sur le Mékong -7-

Mercredi 9 janvier : Phnom Penh.

 Je me lève très tôt comme d’habitude. Vers 6h, le bateau met les machines en route pour effectuer une manœuvre ; il est coincé entre deux autres et doit donc s’éloigner du quai pour laisser partir le premier. Dans le coup, le bruit aura sans doute réveillé tout le monde.

Nous quittons le bord à 8h30 pour une visite culturelle de la ville.

Tout d’abord, arrêt à la pagode d’Argent, nommée ainsi car le sol est recouvert de plaques en argent (il doit y en avoir 5000 environ, recouvertes de tapis pour les protéger). Les photos étant interdites, vous ne verrez donc rien de l’intérieur, désolée ! Au centre de cette pagode se dresse la statue de Bouddha grandeur nature, d’un poids de 90 kilos, tout en or et incrustée de 2086 diamants dont le plus gros fait quand même 25 carats. Tout autour, on peut admirer, dans des vitrines, de très beaux objets divers.

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Le jardin est magnifiquement fleuri et je m’y suis attardée un bon moment, zappant un peu les explications du guide. 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Le palais royal jouxte la pagode. On n’a pu le visiter en raison de la mort du roi –survenue le 12 octobre 2012- . Ses obsèques n’ont toujours pas eu lieu car le monument pour la crémation est en cours de construction (situé en face du musée national). Je ne m’attarderai pas sur la personnalité et le rôle joué par Sihanouk durant la période de guerre civile. Je vous renvoie sur Wikipédia.

L'effigie du roi est affiché en grand sur la façade du palais royal :

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. C’est son fils, Norodom Sihamoni, qui a pris place sur le trône. 

La seconde visite matinale est consacrée au Musée national des Beaux-Arts contenant des chefs-d’œuvre de l’art khmer en provenance principalement d’Angkor. Là aussi les photos sont interdites, vous ne verrez que l’entrée et le très joli petit jardin intérieur !

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Pause-déjeuner au restaurant Titanic, face au quai.

L’après-midi, nous partons visiter l’ancien lycée Tuol Seng qui devint, d’avril 1975 à janvier 1979, une prison nommé S-21 par Pol Pot et où près de 15 000 personnes furent torturées avant d’être exterminées dans le camp de Chœung Ek.

Certaines personnes du groupe ne purent effectuer la visite sur le plan émotionnel. Pour ma part, j’ai regretté le manque de temps ! J’aurais voulu voir le film « Bophana » réalisé par Rithy Panh et qui est diffusé dans une des salles.

Les photos de nombreuses victimes sont exposées, leurs regards remplis d’effroi nous regardent et semblent nous dire : Pourquoi tant de violence, tant de souffrance endurée ?

Je me suis beaucoup documentée sur le sujet. Cependant, ne sachant pas si cela vous intéresse, je me contenterai de mettre quelques liens utiles pour plus d’informations.

À la sortie, j’ai acheté quelques livres, parmi lesquels :

Au-delà du ciel, de Laurence Picq. Cette enseignante française, mariée à un Cambodgien s’est retrouvée prise au piège et elle raconte sa vie au cours des cinq années chez les Khmers rouges. Ce récit est hallucinant !

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Bophana, ou l'histoire véridique d'une jeune cambodgienne torturée à Tuol Sleng. Son  dossier (retrouvé dans les archives) a été  étudié par Elizabeth Becker, une spécialiste américaine de l’histoire du Cambodge qui en a fait un récit très émouvant. 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

17 avril 1975 The fall of Phnom Penh, livre de photos prises par le reporter Roland Neveu dans les premières heures de la chute de Phnom Penh.

Je ne peux m’empêcher de vous proposer la Une du journal Libération, au lendemain de l’entrée des Khmers rouges à Phnom Penh. Les intellectuels de gauche étaient aux anges !

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Drôle de fête en vérité ! Toute la population fut contrainte à quitter la ville au plus vite sous le fallacieux prétexte d’un bombardement imminent de l’armée américaine. Hommes, femmes, enfants, vieillards, malades sur des brancards se retrouvèrent alors sur les routes, sans vivres. Les plus faibles furent abandonnés en chemin, ceux qui refusaient d’avancer ou qui tentaient de se cacher furent tués sur le coup. Bientôt cette horde, que les Khmers rouges appelaient « les nouveaux » (les anciens étant les paysans enrôlés dès 1970) se retrouva dans des camps de travail. Ce calvaire qui fit plus de deux millions de victimes dura ainsi jusqu’en janvier 1979, quand l’armée vietnamienne envahit le Cambodge. 

Il était temps de se rendre à l’évidence : cette soi-disant révolution fraternelle qui plaisait tant aux gauchistes n’avait été qu’un horrible génocide perpétré par un petit groupuscule d’intellectuels cambodgiens, formés tout d’abord en France, au parti communiste, puis, trouvant les communistes français un peu mous, ce petit groupe fila bientôt chez le grand frère chinois.

Après cette terrifiante descente aux enfers, nous partons visiter le marché central. J’en profite pour acheter non pas du poisson ...

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

... Mais du poivre !

La journée s’achève bientôt et nous faisons nos adieux à nos deux guides, Chang et Teck, qui restent sur le quai tandis que le bateau appareille vers de nouveaux horizons.

Adieu le Cambodge ! Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’aller rendre visite à la famille du peintre Van Nath. Je le regrette profondément.

 

croisière,mékong,cambodge,phnom penh

Nous voici maintenant sur le Mékong et le soir tombe peu à peu. Dans le salon, on nous passe le film La déchirure du réalisateur Roland Joffé. Ce film est inspiré de la véritable histoire du journaliste américain Sydney H.Schandberg, présent à Phnom Penh ce 17 avril 1975 au moment de l’entrée des Khmers rouges.

À suivre

Commentaires

J'adore l'architecture de leurs monuments. C'est léger, aérien.

Et je me rends surtout compte de quelque chose, à travers tes récits et photos de voyages, c'est que notre pays n'est pas très gai.
Peu de couleurs sur nos constructions ; des gens qui sourient rarement alors que comparés à d'autres pays, ils ont de quoi être heureux ! C'est triste tout ça je trouve....

Écrit par : Christine | samedi, 26 janvier 2013

Les commentaires sont fermés.