dimanche, 09 novembre 2014
206. La cage est ouverte
Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux,
Regardez-les s’envoler, c’est beau …
Comme ils ont l’air heureux, ces premiers Allemands qui franchissent la ligne de démarcation en ce jeudi 9 novembre 1989 ! Ils sont encore hésitants, n’y croyant pas tout à fait. Puis la rumeur se répand comme une traînée de poudre dans toute la ville et bientôt des milliers de Berlinois descendent dans la rue et se rendent aux différents points de contrôle. Il est trop tard pour les arrêter.
Les voici maintenant sur le Kudamm, l’avenue principale de Berlin-ouest, la vitrine étincelante d’un monde où ils aspirent de plus en plus à vivre. Ils n’ont pas encore conscience que tout ce qui brille n’est pas d’or, mais ils s’enivrent d’une liberté de mouvements qu’ils avaient perdue depuis déjà vingt-huit ans !
Tout avait commencé dans la nuit du 13 août 1961 avec le début de la construction d’un mur pour séparer la zone sous contrôle soviétique du reste de la ville. La république démocratique allemande se vidait en effet peu à peu de ses habitants qui rejoignaient l’ouest en passant par les postes frontières situés dans Berlin.
Devant la télé je suis médusée en voyant toute cette foule exulter. C’est un grand moment historique et j’aurais aimé le vivre en direct. Je pense en particulier à ce journaliste, Dieter, que j’avais rencontré à Berlin. Je l’avais revu quelques années plus tard sur les bords de la Baltique. Nous avions correspondu pendant quelques années. Je me souviens d’une lettre dans laquelle il m’écrivait :
Je reviens d’un séjour à Cuba. Le bateau a longé les côtes françaises et j’ai pensé à toi.
Vingt-cinq années se sont écoulées depuis ce jour mémorable. Aujourd’hui l’Allemagne va fêter en grande pompe la chute du Mur.
J’ai retrouvé quelques photos en noir et blanc que j’avais faites en 1967 lors d’un séjour à Berlin. Elles ne sont pas d’une grande qualité mais on ressent bien l’atmosphère qui régnait alors dans la ville :
À l’époque j’étais allée voir ma correspondante Évelyne, qui habitait dans la partie Est. En 2001, je suis retournée sur les lieux, espérant retrouver sa trace. Mais sa famille n’était plus là et personne n’a pu me donner de renseignements.
Une récente enquête a montré qu’un Allemand sur trois ayant vécu en RDA a la nostalgie de cette époque.
La liberté a toujours un prix …
Pour en savoir davantage :
02:17 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : allemagne, berlin, mur
Commentaires
Je m'en souviens très bien... il y eu comme un vent de démocratie et de liberté galvanisant beaucoup de peuples.
Écrit par : Catherine | dimanche, 09 novembre 2014
Les commentaires sont fermés.