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vendredi, 14 septembre 2018

À la recherche du temps perdu -4-


podcast

Je retourne à Richelieu et de là je prends la route de Chinon. J'ai prévu de faire une halte au cimetière de Ligré pour voir l'état du caveau familial des ancêtres de mon mari. 

Je m'arrête en cours de route  à Lémeré pour visiter le château du Rivau ; la dernière fois que j'y étais allée, la toiture nouvellement restaurée  avait pris feu. C'était en 2010 je crois.

C'est mon mari qui m'avait fait découvrir le château en 1972. Il appartenait à l'époque à un peintre-affichiste, Pierre-Laurent BRENOT, surnommé " le père de la pin-up française ".

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La visite était très succincte alors ; on pénétrait dans le corps de logis, on voyait les deux grandes pièces principales. Dans l'une d'elles le peintre avait exposé quelques unes de ses toiles. 

Voici une photo prise à cette période :

Rivau 002a.jpg

Aujourd'hui le château brille comme un sou neuf -peut-être trop d'ailleurs à mon goût-. Il donne l'impression d'être en carton-pâte.

Rivau 094a.jpg

Tout autour de la forteresse, les propriétaires ont mis le paquet sur la création de jardins où sont exposées diverses œuvres d'artistes contemporains. J'ai mal choisi mon jour car c'est la fête de la citrouille et à l'occasion il y a beaucoup de monde. Tant mieux pour les propriétaires car ce n'est pas évident d'attirer des touristes dans un lieu aussi paumé ! Mais j'abrège la visite car la foule m'ennuie et il fait une chaleur pas possible. Quelle idée j'ai eu ce matin de mettre un pull !

Quelques kilomètres plus loin j'arrive dans le village de Ligré. Encore un lieu totalement désert, sans aucun commerce et pas âme qui vive. Ah si ! deux jeunes qui font des acrobaties avec leur VTT.

Grincement de la porte métallique du cimetière... Si mes souvenirs sont bons, c'est à gauche. Lors de mon dernier passage en 2011, le caveau familial était déjà mal en point :

Richelieu 040.JPG

Mon Dieu ! C'est pire que je pensais :

Richelieu 094a.jpg

Toutes les plaques fixées au mur à l'intérieur ont disparu et je n'ose même pas pénétrer au risque de me retrouver sous les gravats. C'en est fini des familles MASSACRY et DERGOUGE de Chinon.

Personnellement je ne suis pas triste car je ne suis pas concernée, mais tout de même un peu affligée. D'un autre côté on ne peut pas reprocher aux descendants de n'avoir rien fait. La majeure partie de la famille vit à Paris et n'est même jamais venue ici. Alors, à quoi bon une tombe si c'est pour en arriver là ? 

chinon2a.jpg

Je reprends ma voiture, traverse la Vienne à Chinon, grimpe la route qui longe le château et m'arrête au cimetière pour une ultime halte. Là encore il y a eu des changements. L'entrée du cimetière donne maintenant sur un rond-point et il faut se garer de l'autre côté. Heureusement qu'un parking a été aménagé sinon je filais.

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Là sont enterrés les grands-parents paternels de mon mari. La petite gamine au centre est la demi-sœur de mon mari.

Mais je ne retrouve pas la tombe et j'ai si chaud que je laisse tomber la recherche.

Mon pélerinage s'achève, me laissant un goût d'amertume. Il ne faut pas retourner sur des lieux anciens, on en revient bien souvent déprimé ... Un copain me disait souvent :

— Ne regarde jamais en arrière, va toujours de l'avant. C'est l'espoir qui fait vivre.

L'espoir en quoi ? En un monde meilleur ? Foutaise. Il suffit de regarder autour de soi pour s'apercevoir que nous vivons dans un monde au bord de l'épuisement. Tout se fissure, que ce soit la nature qui se rebelle du sort qu'on lui fait, mais aussi les sociétés des hommes qui s'entre-déchirent. Je ne voudrais pas avoir vingt ans aujourd'hui ...

FIN

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