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vendredi, 21 septembre 2012

197. Carnet de voyage au Brésil -6-

podcast

Jeudi 6 septembre : escapade en forêt amazonienne.

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 Nous quittons l’hôtel à 8h30 et nous nous dirigeons à pied vers le port fluvial situé à environ 10mn de là. Les quais sont flottants en raison des forts dénivelés du rio Negro.

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Il règne déjà une forte animation : de nombreux bateaux sont sur le point de partir vers des destinations qui font rêver : Santarem, Belem. Les victuailles sont chargées à bord. D’autres bateaux sont tout simplement en escale.

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On peut apercevoir les hamacs suspendus aux crochets.  Tout cela se passe dans une atmosphère un peu surchauffée, ça s’agite de partout, ça crie, c’est coloré.

Notre bateau est identique aux autres, à la différence près que nous sommes les seuls passagers à bord. On ne risque pas de se gêner pour prendre des photos !

 

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Bientôt le bateau appareille et remonte le cours du rio Negro afin d’avoir une vue d’ensemble du port de Manaus. 

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Maintenant nous redescendons le fleuve sur lequel règne un trafic assez intense. Quelques kilomètres en aval, les eaux du rio Negro viennent se jeter dans celles de l’Amazone. Elles ne se mélangent pas tout de suite, formant un trait bien net.

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Notre bateau vire à tribord et remonte maintenant les eaux claires de  l’Amazone. Quelques maisons sur les rives, des pêcheurs, quelques pâturages …

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À midi nous nous arrêtons dans un restaurant sur pilotis pour déjeuner. Au menu, poissons locaux. Bien que n’aimant pas le poisson, je fais tout de même l’effort d’y goûter. Ce n’est pas mauvais.

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Sur un autre ponton se trouve un magasin artisanal. On peut y trouver en particulier de très jolis masques ainsi que des bijoux fabriqués par les Indiens Guarani.

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Vers 15h, nous embarquons à bord de deux petites pirogues à moteur qui nous emmènent plus en aval sur les méandres du fleuve. À notre passage, des dizaines d’oiseaux prennent leur envol. Ils sont magnifiques, mais il est bien difficile de les photographier !

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Les pirogues s’arrêtent peu après sur le bord et nous débarquons.

— Attention, ça glisse un peu !

L’endroit où nous nous arrêtons était submergé par l’eau peu de temps auparavant. Le niveau a baissé de cinq mètres en quinze jours. La différence de niveau peut atteindre jusqu’à plus de quinze mètres. Époustouflant quand on y songe !

Nous suivons donc Ricardo dans la moiteur de la forêt tropicale. Et on s’enfonce progressivement, et on marche, et on sue, et je râle (intérieurement). Cela me rappelle la progression dans la forêt camerounaise. Les Bisounours du groupe, eux, sont ravis !

— Oh le bel arbre ! Oh la belle plante ! 

 

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Tiens, en parlant d’arbre, voici l’arbre qui donne le curare. J’ai oublié son nom. Le curare est fabriqué à partir de la sève de cet arbre par un procédé très complexe que que Ricardo n’a su m’expliquer. Nous nous arrêtons un peu plus loin devant un arbre gigantesque. Sur le tronc, on peut encore apercevoir le niveau atteint par l’eau.  À ce moment là, on perd un temps fou car chacun veut être pris en photo au pied de l’arbre. Puis c’est la traditionnelle photo de groupe. Bon gré, mal gré, je me plie aux exigences, mais j’ai fait une  grimace !

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— Demi-tour tout le monde, on rentre.

Je suis juste derrière Ricardo quand soudain je le vois s’arrêter, regarder autour de lui et, sans un mot, faire demi-tour. Personne n’y prend garde, ils sont tous à bavarder.

Un peu plus loin, même topo ; là, je commence à avoir des doutes. Serait-il perdu ?

Les autres finissent par remarquer le manège et questionnent le guide :

— Que se passe-t-il ?

Mais silence de Ricardo. Il finit par sortir son portable de sa poche, téléphone, mais pas de réponse. Les bavardages ont brusquement cessé et s’installe alors un silence pesant. Tous les yeux sont braqués sur Ricardo qui lance alors son cri de Tarzan qui résonne dans toute la forêt :

 Seul un oiseau répond dans le lointain.

La panique s’empare alors de certains membres du groupe. Une femme, appuyée à un arbre et se tenant le front, s’écrie : Mon Dieu, Mon Dieu !

Une autre, un peu mystique, entend des voix de toutes parts. L’un déclare qu’il faut aller à droite, l’autre à gauche et Ricardo disparait subitement de notre champ de vision. Déjà que la situation est critique, mais si en plus on perd le guide, on est dans de beaux draps ! Pour mettre un peu d’animation, je rétorque qu’on pourra toujours allumer un feu puisque, étant la seule fumeuse du groupe, je possède UN BRIQUET ! Et une soirée autour d’un feu de camp peut être un moment convivial.

Pierre a retrouvé Ricardo et nous invite à rester groupés et à ne pas le lâcher d’une semelle. Et nous voilà donc repartis, à gauche, à droite, demi-tour. On arrive bientôt dans une zone marécageuse que l’on n’avait pas eue en arrivant.

Ricardo rejoue les Tarzan à plusieurs reprises jusqu’au moment où … Mais oui ! Une voix nous répond dans le lointain. Ça y est, nous sommes sauvés ! Il ne reste plus qu’à localiser la bonne direction. Et une vingtaine de minutes plus tard, nous retrouvons les deux pirogues et leurs conducteurs. Il était temps car la nuit ne va pas tarder à tomber. Et elle tombe vite dans ce pays !

 

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Au retour, nous nous arrêtons dans un petit village de pêcheurs pour une pêche aux piranhas. Je zappe totalement … Puis nous revoici au point de départ. Notre bateau nous attend. J’ai envie de rentrer, mais la journée n’est pas terminée. Ricardo propose une autre balade (courte) pour aller observer des singes.

 

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Je zappe encore, préférant rester sur le bateau à regarder le soleil se coucher et à rêver : je repense alors au film de Werner Herzog, « Fitzcarraldo » , avec Klaus Kinski dans le rôle principal. J’y suis ! La nuit tombe, les oiseaux ont rejoint les arbres et poussent leurs derniers cris. Les premiers moustiques attaquent en piqué, et sur le fleuve, au loin, j’aperçois une pirogue. Je suis Fitzcarraldo remontant l’Amazone sur son bateau.

Mon rêve s’achève bientôt au retour du groupe. Il fait nuit à présent et nous sommes dévorés par les bestioles malgré l’anti-moustique !

Mais ce n’est pas encore fini. Une nouvelle sortie est au programme : la chasse aux caïmans !

Accompagné par un Indien, le groupe repart sur une autre pirogue. L’Indien éclaire l’eau avec sa torche, attirant ainsi de petits caïmans, puis il s’en empare et les sort de l’eau afin que l’on puisse les filmer. Je n’ai pas participé à cette escapade nocturne, ainsi qu’Andrée et Thérèse. Ce sont les autres qui nous ont raconté la scène. À savoir que la pirogue est tombée en panne au retour pendant un bon quart d’heure !

Retour sur Manaus, un moment inoubliable ! L’air frais du fleuve rafraîchit le visage et loin, très loin on aperçoit les lumières de la ville. Un de mes souvenirs les plus forts depuis que je voyage !

À la descente de l’embarcadère, on retrouve la civilisation dans toute son horreur : une foule considérable de jeunes, beaucoup ivres, gueulant à tue-tête, des amplis déversant les décibels à en faire péter les tympans, des filles provocantes qui se déhanchent  au rythme de la musique. C’est Manaus dans toute son authenticité !

À suivre 

Complément d'informations :

L'Amazone