mercredi, 17 juin 2015
73. La Vénétie -5-
Vendredi 5 juin : les malheureux amants
Après le petit déjeuner servi à 7h30, je monte sur le pont soleil pour admirer le paysage offert par les rives du Pô car le bateau a commencé doucement à remonter le fleuve.
Quelle déception ! Circulez ! Il n’y a rien à voir ! Pas un village, pas même une vache … Les berges ont été rehaussées de chaque côté – probablement pour prévenir des inondations- et donc c’est d’une grande monotonie.Je n’ai d’ailleurs pris qu’une seule photo :
Le bateau accoste à Polesella et l’après midi les bus viennent nous chercher pour aller visiter Vérone.
Si l’on compte 1h30 pour l’aller, 1h30 pour le retour, en sachant que l’on part à 13h30 et que l’on revient à 19h30, je vous laisse calculer le temps restant pour la visite ! … Oui, trois petites heures incluant le temps libre. Autant dire que nous avons seulement une impression d‘ensemble de Vérone sans avoir le temps de flâner ! C’est dommage car la ville, traversée par l’Adige aux eaux vertes et tumultueuses, est très agréable.
Après avoir observé des vestiges de l’époque romaine enfouis dans le sol, nous passons tout près de la statue de Dante, l’auteur de La Divine Comédie, dont le regard sévère donne froid dans le dos ! Banni de Florence, il avait été accueilli en 1301 par Bartoloméo Ier della Scala, le souverain de Vérone.
Un peu plus loin s’ouvre une large place très animée, située sur l’ancien forum romain : la Place aux Herbes.
La casa Mezzanti avec ses fresques mythologiques :
Nous voici maintenant via Capello et nous pénétrons à l’intérieur d’une petite cour envahie par une foule compacte de touristes qui se bousculent et gesticulent avec ferveur. Cette maison était la demeure de la famille Dal Capello (Capulet), nobles véronais du XIIe s.
Dans les années trente, un historien a restauré cette demeure pour en faire un musée dédié aux célèbres amants dont la malheureuse histoire nous est contée par William Shakespeare au XVIe s. dans son Roméo et Juliette.
Roméo : J’ai escaladé ces murs sur les ailes légères de l’amour ;car les limites de pierre ne sauraient arrêter l’amour, et ce que l’amour peut faire, l’amour ose le tenter ; voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi.
Juliette : S’ils te voient, ils te tuent.
Roméo : Hélas ! Il y a plus de péril pour moi dans ton regard que dans vingt de leurs épées ; que ton œil me soit doux, et je suis à l’épreuve de leur inimitié.
Afin que la fiction soit plus réelle, un balcon fut rajouté à la façade. Enfin, une statue de Juliette trône dans la petite cour. Impossible de la photographier dans sa totalité en raison du flot incessant de touristes. Pour un peu ça tournerait à l’émeute ! Tout le monde veut toucher le sein droit de Juliette car, à ce qu’il parait, c’est un signe de bonheur pour ceux qui recherchent l’amour !
Les murs du porche sont totalement recouverts de graffitis et chaque année la municipalité de la ville doit les faire repeindre pour les nouveaux visiteurs.
Nous voici maintenant devant l’amphithéâtre romain, l’Arena. Construit en 30 avant J.C. il pouvait accueillir près de 30 000 personnes.
Aujourd’hui ce lieu est devenu un important théâtre lyrique.
Bon, il reste dix minutes avant de remonter dans le bus … Juste le temps de boire une menthe à l’eau !
Après le dîner, j’accompagne mes compagnons de table au salon bar pour participer à un quizz organisé par l’animatrice de bord.
Nous sommes trois équipes à participer à ce jeu, une des autres équipes étant formée par les généraux à la retraite.
Sarah nous propose alors des questions sur le sport affichées sur un projecteur.
Première question : quel animal a été choisi comme emblème aux jeux olympiques d’été de 1972 ?
Tout de suite, je me souviens que les jeux avaient eu lieu à Munich car j’étais alors à ce moment précis en Allemagne. Sur l’ardoise, on note donc le mot ours comme premier indice.
Je jette alors un œil vers l’équipe des généraux et je m’aperçois que l’un d’entre eux est en train de farfouiller sur sa tablette. Et effectivement, ils trouvent aussitôt la bonne réponse qui était un chien !
Cette malhonnêteté intellectuelle me plonge alors dans une colère imprévisible qui me surprend moi-même.
— Ah non, c’est INADMISSIBLE ! Regardez Sarah, nos voisins sont des tricheurs ! Ils se servent de leur téléphone pour trouver les réponses.
L’autre équipe surenchérit alors par des :
— HOU ! HOU ! LES TRICHEURS !
Ils sont péteux les généraux d’avoir été pris la main dans le sac !
Entre temps, le deuxième indice s'est affiché, montrant un hot-dog.
L’un d’entre eux, qui semble être le meneur de tous ses chefaillons, essaie de se rebiffer ; il est cramoisi, ses énormes sourcils blancs en bataille frissonnent, il a toute l'apparence d'un vieux satyre et il se met à hurler :
— Ce n’est pas notre faute si vous êtes incapables de découvrir qu’il s’agit d’un chien JAUNE !
— Alors là, c’est la meilleure ! Traduire HOT par JAUNE ! Un général qui ne sait pas ce qu’est un chien jaune ! Mais où va l’armée française, je vous le demande … Je jette l’éponge, je ne joue pas avec des participants aussi minables !
Bonjour l’ambiance à bord. Quelques minutes plus tard je vais me coucher.
06:28 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, italie, verone