mardi, 28 août 2007
Adieu mon enfance
Allons bon, qu'est-ce qu'elle a encore qui ne va pas cette Tinou ?
Il y a quelques jours, je suis passée dans le quartier de mon enfance et là, soudain, j'ai eu un grand choc ! On est en train de démolir les deux maisons qui restaient encore debout au bout du boulevard Tonnellé. Ce sont les deux petites maisons aux toits de tuiles que vous voyez sur la photo. Je savais que ces maisons avaient été rachetées par la municipalité et qu'un jour ou l'autre cela devait nécessairement se produire. Mais, tant qu'elles étaient là, même si elles étaient inhabitées depuis bien longtemps, j'avais l'impression de retrouver un peu de mon enfance.
C'est comme si on m'avait donné un coup de couteau dans le cœur. Du coup, un flot de souvenirs est remonté à la surface et depuis quelques jours je suis plutôt morose. Je sais, vous allez me dire une fois de plus qu'il faut regarder devant soi, ne pas se retourner sur le passé. Mais je ne peux pas, j'ai besoin de mon passé pour avancer. Ce sont mes bases d'appui pour me sentir solide et là, si on me les supprime, je me sens branlante.
Cette portion du boulevard est délimitée par la rue du général Renault et la rue Fromentel. La maison où je suis née et où j'ai grandi se trouve à l'angle.
Déjà que presque tous les platanes ont été arrachés ( il n'en reste plus qu'un seul) , si maintenant on en vient à démolir les maisons ! Pour mettre quoi à la place ? Oh certainement des places de parking pour la grande surface située juste derrière le pâté de maisons...
Je vais être un certain temps avant de pouvoir repasser dans le quartier.
09:10 Publié dans Nostalgie | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Oui je sais, la grande nostalgie du passé... Le charme, les mélodies et les parfums de son quartier natal qui ont disparus... c'est souvent dur à vivre.
Je viens de relire avec émotion cet extrait de 'La maison':
La maison de Célestine était située à l'extrémité sud du boulevard, dans la partie la plus lugubre car elle donnait sur les abattoirs de la ville de Tours. Après c'était la voie ferrée où passaient les grosses locomotives rugissantes et crachant des flammes. Une fois le passage à niveau franchi, on trouvait sur la droite l'usine d'épuration des eaux, puis sur la gauche l'entreprise des pompes à merde.
Écrit par : Danrj | mardi, 28 août 2007
Bonjour TINOU - Dans le village chez ma grand mère, il y avait un puit...je crois encore entendre la chaine quand ma Gd Mère "Louise" tirait de l'eau, il y avait une treille, l'été on mangeait sous la tonnelle, avec l'inconvénient des guèpes, qui tournaient au dessus du plat, et à l'époque des vendanges (toujours septembre) nous étions parfois une trentaine pour le repas sous la tonnelle
c'était conviviale, on se contentait de peu, mais il y avait un cerisiers, des péchers, des pommiers, je me souviens des premières aspèrges qui pointaient leur nez sous le sable, les fermiers nous apportaient des oeufs...j'en garde des souvenirs idyllique, pourtant c'étaient les années noires, les SS rôdaient, il fallait se cacher dans les tonneaux, je n'allais pas à l'école et pour cause, c'était interdit, j'avais une petite étoile de David cousue sur le revers de ma blouse, la moitié de ma famille était rafflée...bref, mais, mes beaux souvenirs, plus rien, la maison rasée, il n'y a plus l'église, plus de puits, ni de tonnelles, mais des grosses bretelles d'autoroute, avec des flèches...RENNES - ANGERS - BLOIS - NANTES - Etc....mes souvenirs sont tous bétonnés...je regrette d'y être retourné, j'aurais dû garder mes beaux souvenirs en tête...
Merci Tinou d'être passé sur Broadway
Jacj NYC
Écrit par : Jack NYC | mardi, 28 août 2007
Merci pour ton émouvant témoignage Jack, je vais régulièrement te lire même si je ne laisse pas toujours des commentaires. Ton blog donne envie d'aller à NYC !
Quant à toi, Dan, tu peux me mettre en boîte, mais je sais bien que dans le fond tu as aussi la nostalgie de ton quartier.
Écrit par : tinou | mardi, 28 août 2007
Connais-tu la chanson de Brassens, *Jeanne Martin* ? Elle correspond à l'humeur de ton billet (l'humour étant la politesse du désespoir, comme chacun sait).
Écrit par : MuMM | mardi, 28 août 2007
Il y a des soirs où j'ai envie d'être clown !
Écrit par : tinou | mardi, 28 août 2007
"Une ville change plus vite, hélas, que le coeur d'un mortel", disait Baudelaire...
Écrit par : Didier Goux | mercredi, 29 août 2007
Ah bah si c'est Baudelaire qui l'a dit, il n'y a rien à rajouter...
Écrit par : tinou | mercredi, 29 août 2007
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