lundi, 18 février 2008
Les enfants de Don Quichotte ...
refont parler d'eux. Tout d'abord en mettant en ligne une vidéo,La poudre aux yeux, puis en organisant un rassemblement prévu à Paris le 21 février. ( voir ICI)
Je viens de terminer la lecture du livre de Patrick Declerck , Les naufragés, sorti dans la collection Terre Humaine. C'est un plongeon dans le monde des délaissés de notre société, de ceux qui, pour diverses raisons se sont retrouvés à la rue. Il dénonce les aberrations d'un système qui tente de réinsérer des gens qui ne le veulent pas, qui ne sont plus en condition de le pouvoir.
Au fil des pages, on découvre la vie de souffrance, les violences, la maladie, la désespérance de tous les laissés pour compte de notre société de consommation. Le livre se termine au cimetière de Nanterre, un cimetière de nulle part où sont enterrés les clochards. Quelques croix de bois, des fois le nom n'est plus lisible, seulement une date...
Je suis comme beaucoup d'entre vous je suppose. Je détourne souvent le regard, gênée, ne sachant que faire devant ceux qui mendient quelques pièces pour aller ensuite s'acheter une bouteille de vin. L'alcool est un puissant anxiolytique qui leur permet de ne pas sentir la souffrance.
Fermer les yeux, ne pas voir ce qui fait peur, jouer à l'autruche en quelque sorte. Je ne me sens jamais très fière d'agir ainsi. Et pourtant, un regard, un geste, montrer qu'on les voit, ça ne coûte rien, juste un peu de chaleur humaine... Serions-nous devenus à ce point insensibles ?
On installe des brumisateurs pour les salades dans les grandes surfaces, on vend maintenant des croquettes light pour les animaux, et on laisse des gens vivre dans la rue et mourir de froid. Allons, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond sur cette planète !
« Clodo est là pour enseigner cette terrible vérité : la normalité est sans issue. Sous le masque bienveillant de nos démocraties se cache cette totalitaire injonction : Citoyen sera productif ou lentement, et sans bruit, mis à mort.
Qu'on ne s'y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène, nécessaire. La République tout entière verse des larmes de crocodile à la mémoire de nos chers disparus de la rue. Clodo vivant embarrassait ; voici son cadavre, garanti pur misérable hypothermique, déclaré d'utilité publique. » Patrick Declerck, " Le sang nouveau est arrivé " , Ed. Gallimard
05:30 Publié dans Evènementiels | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.