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lundi, 17 mars 2008

A Lazare, Louis, Marcel, Charles, Aimé

et tous les autres, ces combattants de la première guerre mondiale, tous disparus maintenant. Cet après-midi un hommage leur est rendu à Paris. A cette occasion, j'ai eu envie de rechercher dans ma vieille valise les quelques souvenirs que j'ai conservés de cette époque.

Des livrets militaires en très mauvais état, quelques photos jaunies sur lesquelles on voit des gens que je suis la seule à reconnaître, même s'ils étaient morts quand je suis née.

Je vais donc les faire revivre un instant :

177484707.jpgVoici d'abord Louis, né à Richelieu le 8 octobre 1872. Quand la guerre fut déclarée en 1914, il avait 42 ans mais il s'engagea. A l'époque il était régisseur dans une propriété de la région parisienne et il avait deux filles, Germaine et Blanche, ma grand-mère paternelle. Il partit en chantant, la fleur au fusil et revint  quelques années plus tard.1137492543.jpg

Il quitta Paris pour venir s'installer à Tours. C'est lui qui acheta le commerce où je suis née. Je l'ai connu mais j'ai peu de souvenirs. J'avais 4 ans quand il est décédé...

Sa femme, Hermance, avait un frère qui s'appelait Marcel.

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Marcel était typographe à Tours. En 1915, il se retrouva près de Pont-à-Mousson où il participa aux combats du Bois le Prêtre. Il disparut à cet endroit, son corps ne put être identifié. Ces combats furent d'une extrême violence. Raymond Poincaré a même déclaré : 

 «  De toutes les visions d’horreur que la guerre m’a offertes, c’est au Bois-le-Prêtre que j’ai peut-être vu les plus effroyables. J’y suis allé plusieurs fois, et j’y ai vu aux premiers jours d’hiver nos soldats merveilleux d’endurance au milieu de l’humidité et de la boue. Mais la visite qui m’a laissé le souvenir le plus ému, je l’ai faite un jour d’été, par une chaleur torride, alors qu’à la lisière du bois les mouches bourdonnaient autour des cadavres couverts de branchages, et que le soleil dardait sur les tranchées des rayons que ne tamisaient pas les arbres dépouillés par la pluie des obus. Je montai jusqu’aux premières lignes, en suivant les boyaux où la température était celle d’une fournaise, et je trouvai, derrière les créneaux,  des hommes, qui au milieu des blessés non encore évacués et des morts non ensevelis, veillaient tranquillement à la sécurité de la position. C’étaient des soldats de cette 73e division d’infanterie qui a si vaillamment défendu Pont-à-Mousson jusque dans le courant de 1915. Ils étaient là, debout, attentifs, le regard fixe, indifférents à tout, sauf à leur consigne et à leur devoir, véritable image de la patrie aux aguets. »

Mon arrière grand-mère Hermance avait une autre sœur, Blanche, qui épousa Aimé  à la fin de la guerre. Lui aussi participa à la guerre et fut décoré de plusieurs médailles miltaires. Le voici, posant pour la postérité :957124959.jpg

Dans la famille de mon mari, la première guerre mondiale laissa aussi son lot de souffrance.

Son grand-père maternel, Charles, était né à Jaunay-Clan dans la Vienne en 1896. Il fut mobilisé en 1916 et il fut trépané.

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En dehors des papiers et des photos, il me reste quelques objets de cette époque : ainsi le casque de mon arrière grand-père et la bague qu'il avait gravée dans les tranchées pour sa fille.1930788626.JPG

Figure la date à laquelle il la grava : 1915.61502798.JPG

Après moi, tous ces souvenirs n'auront plus aucun sens. Je doute que ma fille y trouve un intérêt quelconque et je dis ça sans méchanceté. Je lui ai déjà donné un album de photos en ayant soin de marquer les noms des personnes. Après tout, elle fera ce qu'elle voudra, je ne serai plus là pour râler !

Dernière photo datant de 1953 où je suis avec Louis et Hermance. 

779571799.2.jpgCeci étant dit,  je trouve que l'on en fait peut-être un peu trop en ce moment dans les commémorations de guerre. Après Guy Moquet, après les petits Juifs , voici qu'arrivent les poilus de 14 !

Les grognards napoléoniens, c'est pour quand ?

15:42 Publié dans Généalogie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : soldat, guerre

Commentaires

Ah, quelle famille... on comprend mieux certaines choses....

On ne parlera pas des grognards de Napoléon, c 'est promis, j 'en parlerais à Nicolas, mais celui la c'était le dernier de 14/18.. Plus aucun témoin. Moi j 'ai été trés ému par cet hommage rendu au dernier poilu.
Mon père qui etait né 1897 aurait aussi l'âge de ce dernier poilu, il a été incorporé dans l'infanterie en 1915 à l'âge de 18 ans et a fait Verdun.
En 1960, quand je suis partis en Algérie, il avait dit a ma mére " voila notre garçon qui part a la guerre, peut être que je le reverrais jamais".. et c' est ce qui c'est produit, il est mort 4 mois plus tard, à quelques mois de la retraite.

Écrit par : Danrjd | lundi, 17 mars 2008

Oui Dan, je te l'accorde, cette cérémonie était très émouvante !

Écrit par : tinou | mardi, 18 mars 2008

à dan : et qu'est-ce que ça veut dire " On comprend mieux certaines choses " ? Qu'a t-elle de particulier MA famille ?

Écrit par : tinou | mardi, 18 mars 2008

Bravo à eux et bravo de les faire "revivre" un peu!!!! Je suis en admiration et présente mes respects à tous ces fils de France. Merci Tinou
Bonne Continuation
Tom

Écrit par : Diskret33 | mercredi, 19 mars 2008

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