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mardi, 04 novembre 2008

Jean-Élie (2)

Après cinq années passées en captivité, Roger était revenu brisé. Il était devenu un autre homme. Il ne parlait plus, se négligeait complètement au point d’en rendre Yvonne honteuse. Il reprit cependant les activités de la ferme, il fallait bien vivre. Et la vie reprit plus triste qu’avant…

Un beau jour Yolande, la fille d’Yvonne, leur présenta un jeune homme. C’était le fils d’un maraîcher et pour le couple de fermiers qu’ils étaient, le mariage de leur fille avec ce garçon était ce qu’on peut appeler «  un beau mariage ».

Pourtant Yolande n’allait pas connaître une vie facile. Les maraîchers sont des gens durs au travail et la terre doit donner son maximum. Elle s’usa rapidement à la tâche, sa santé se détériora  et un cancer l’emporta en quelques années. Elle laissait deux petites filles.

De son côté, son frère Jacques ne voulut pas continuer à s’occuper de la ferme et préféra aller travailler en usine et vivre dans une HLM avec le confort qu’il n’avait jamais connu à la campagne. Bientôt il se retrouva en Algérie.

Pour Yvonne, la vie avec Roger était insupportable depuis que les enfants étaient partis. Aussi avait-elle songé à accueillir un enfant de l’assistance publique. Oh, ce n’était pas pour l’argent que cela pouvait rapporter, qui était une somme dérisoire, mais plutôt pour compenser le vide affectif laissé par ses enfants.

C’est comme ça que Jean-Elie se retrouva à partager la vie de la ferme avec eux. Il n’avait jamais connu la tendresse et l’affection et l’attitude de Roger ne le gêna aucunement. Ces deux - là s’entendaient à merveille. Il appelait Yvonne « tante » et très vite il prit ses marques et ses habitudes. Il avait beau être malingre, c’était une boule de nerfs et il était courageux. Quand il n’était pas à l’école, il aidait Roger dans les travaux de la ferme. Une fois par an il allait à Tours avec Yvonne pour reconstituer sa garde-robe. C’est ce qui s’appelait « la vêture ».

La vie aurait pu continuer ainsi quand, un matin, Yvonne prit Jean-Elie à part et lui dit :

« On va bientôt recevoir une petite fille qui vient passer ses vacances avec nous. Elle ne restera pas définitivement. Tu vas lui laisser ta chambre, le temps qu’elle sera ici ! Elle s’appelle Danielle.»

A suivre ...

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