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mardi, 22 décembre 2009

471. Célestine Chardon -21-

                            LA VIE BIEN ORDINAIRE DE CÉLESTINE CHARDON

 

Célestine Chardon 21 : réveil brutal

podcast

 

— Célestine, bah alors, Qu’est-ce que tu fous ? Oh ? Célestine, tu dors ou quoi ?

— Hein, qu’est-ce qu’il y a ?... Ah oui, mince, j’étais encore en train de rêver.

Il est cinq heures du matin et dans les couloirs déserts du centre administratif, les deux femmes finissent le nettoyage des trente bureaux. Au dehors, une pluie froide et drue tombe sur le bitume. La ville s’éveille peu à peu de sa torpeur tout comme Célestine qui a bien du mal à reprendre ses esprits.

— Si tu savais le rêve que je viens de faire ! J’avais fait la connaissance d’un peintre célèbre et il était tombé amoureux de moi !

— Ma pauvre fille, arrête donc de te faire ainsi du cinéma. Magne-toi plutôt car les premiers employés ne vont pas tarder à arriver et tu sais qu’ils n’aiment pas nous rencontrer. Allez, secoue-toi et active le mouvement !

Et Célestine reprend l’aspirateur qui ronflait doucement à ses pieds. Ainsi donc, tout cela n’avait été qu’un rêve, un beau rêve qu’elle avait envie de continuer. Cela lui donna du cœur à l’ouvrage, aussi rattrapa-t-elle rapidement le retard. À sept heures les deux femmes prirent congé et chacune réintégra son foyer. Personne n’attendait Célestine, elle vivait seule depuis toujours dans un petit deux pièces sous les mansardes d’un immeuble haussmannien qui avait perdu son éclat depuis fort longtemps. Un logis vétuste, au quatrième étage sans ascenseur.

Dans quelques mois elle aurait droit à une retraite dérisoire qui lui permettrait tout juste de quoi se nourrir. Aussi se réfugiait-elle le plus souvent possible dans des rêveries de petite fille ce qui lui permettait de supporter le poids d’une vie terne et sans avenir meilleur à envisager.

Dans le métro qui la ramenait à son domicile, elle s’amusa à observer les visages des autres passagers.

— Celui-là ferait un très bon Alain ! pensa-t-elle en regardant un homme qui s’agitait tout seul en tournant les pages d’un quotidien.

À la station suivante, elle aperçut un grand barbu à l’allure distinguée qui montait dans son wagon. L’homme vint s’asseoir juste en face d’elle. À un moment leurs regards se croisèrent et Célestine piqua son fard. Elle faillit lui demander s’il ne s’appelait pas Ivan, mais l’impassibilité dont il faisait preuve en la regardant la freina aussitôt dans son élan.

Elle ferma alors les yeux et décida de replonger dans ses rêveries. Elle avait le temps, elle  descendait du métro  au terminus.

— Où en étais-je déjà ? Ah oui, bien sûr, l’invitation à dîner chez Ivan !

Un sourire vient éclairer  son visage fatigué :

22 décembre 2005 : plus de trois années se sont écoulées depuis cette fameuse nuit. Dans l’avion qui la mène à Fort-de-France, Lucie s’est assoupie sur l’épaule de Marc. Dans à peine une heure ils vont atterrir à La Martinique pour leur voyage de noces. Ils ont réussi à obtenir une semaine de congé pour leur mariage.

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Pendant ce temps, Célestine vient d’arroser son jardin comme tous les matins depuis qu’elle et Ivan se sont installés dans une belle demeure située à une vingtaine de kilomètres au sud de Fort-de-France. Tous les ans ils viennent  passer l’hiver au soleil. Ivan en profite pour organiser une exposition de ses dernières toiles, de plus en plus colorées. Il n’a rien perdu de sont talent, bien au contraire ; le contact de Célestine l’a comblé au-delà de ses espérances. La passion amoureuse des premiers instants s’est transformée peu à peu en de la tendresse et une complicité totale s’est établie entre eux deux.

Tout a été si vite ! Elle se souvient avec émotion du lendemain qui a suivi leur première nuit : Ivan était allé chercher des croissants chez la boulangère. Le magasin n’était pas encore ouvert et il avait fait tout un esclandre dans la rue jusqu’à ce que le boulanger accepte de lui ouvrir la porte de son fournil. Ils ne se sont plus quittés depuis lors. Ivan a fini par divorcer. Ils ne se sont pas mariés, ils vivent ensemble, tout simplement.

Un haut-parleur vint sortir Célestine de sa rêverie :

Porte de la Chapelle !

À suivre 

Commentaires

Bah zut alors, elle rêvait pfffff
snif :(

Écrit par : Christine3769 | mardi, 22 décembre 2009

Bah oui, faut pas rêver comme ça !

Écrit par : tinou | mardi, 22 décembre 2009

coucou Tinou , en fait oliv ce n'est pas une allergie mais un zona ! quelqu un connait un guérisseur ?
bisous

Écrit par : juju | mardi, 22 décembre 2009

@ Juju : décidément, il est grand temps que cette année 2009 s'achève ! Non, perso, je ne connais pas de guérisseur.

Écrit par : tinou | mercredi, 23 décembre 2009

Les commentaires sont fermés.