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mercredi, 13 janvier 2010

13. Dans les coulisses de la royauté

La nouvelle vient de tomber : notre président est grand-père ! Sonnez trompettes, tintillonnez clochettes , la relève est assurée. Un petit Solal, prénom hébreu signifiant « celui qui ouvre le chemin » vient de voir le jour.

chronique3.jpgVoilà qui va apporter du nouveau grain à moudre à Patrick Rambaud, l’auteur de « Chronique du règne de Nicolas Ier », qui dresse un portrait assez cinglant des hommes et femmes politiques qui gouvernent la France depuis 2007.

Je viens de finir la lecture du 3ème tome et j’avoue que je suis impressionnée par le nombre d’adjectifs employés pour qualifier le personnage central que tout un chacun aura reconnu.

Parle t-il du Monarque ? Il le dit piaffant, visionnaire, valeureux, attentif, vigoureux, télégénique, fougueux, hardi, stupéfiant, mirifique, serein, légendaire, déconcertant, respecté, gigotant, vitupérant, vertigineux, bondissant.. 

Le nomme t-il Souverain ? Dans ce cas, il est dépensier, implacable, magnifique, magnanime, protecteur, inventif, mirobolant, impétueux, glaçant, chatoyant, roublard, coriace, irascible.  

Le compare t-il à un Leader ? Il le décrit alors comme survolté, glorieux, fougueux, précieux, brûlant, immense, suprême, vaillant, exaltant, tressautant, gourmand, éclectique, brouillon.  

Le qualifie-t-il du nom de Majesté ? C’est une Majesté historique, tourbillonnante, époustouflante, phosphorente, humoreuse.

À toute cette énumération, on peut rajouter encore :

Le Grand Suprême, Le Prince Olympien, l’Intense Timonier, le Stressant Suzerain, le Satanique Monocrate,  le Grand Sublime, le Surprenant Béotien etc.

J’ai souvent souri à la lecture de ce pamphlet qui n’en est pas forcément un d’ailleurs (de pamphlet) puisqu’il retrace tout simplement les évènements qui se sont produits dans notre pays depuis trois ans déjà.

On reconnait sans difficulté tous les personnages à l’exception peut-être de celui-ci, pour lequel j’ai dû faire quelques recherches :

« Madame était suivie, conseillée, mise en scène par M. de Charon. Ce M. de Charon était le Premier valet de chambre de Madame ; il prenait en charge ses moyens de communiquer, à l’instar de son compère, Premier valet de chambre du Prince, M. de Louvrier ; tous deux demeuraient auprès de leurs maîtres, tapis derrière une colonne ou une portière, comme des ombres, et ne souffraient point la lueur crue qui les dessinait trop.

M. de Charon avait l’apparence massive, lourdaude et rondouillarde d’un grossiste en charcuterie ; l’œil pervenche, le poil tirant vers le roux, il portait des chemises brodées à ses initiales qu’il ajustait au col avec d’épaisses cravates mal nouées ; son rang se devinait surtout à ses Weston cirées comme des miroirs, car il n’avait pas besoin de se crotter au-dehors étant déjà tout crotté au-dedans : il mettait de la bile derrière ses boutades, du curare dans ses médisances, il avait plus de flair que de manières. Aux auteurs de notre patrimoine M. de Charon préférait la lecture des feuilles de caniveau, qu’il alimentait grâce à ses réseaux de familiers dans la haute police et le cabaret ; voilà pourquoi sans doute Notre Farceuse Majesté s’amusa à le décorer des Arts et des Lettres, une médaille qui rejoignit au revers sa Légion d’Honneur et ses palmes académiques, prouvant par là l’inanité de ces breloques. Au rez-de-chaussée du Château, il avait épinglé cent portraits de Madame, et vous tendait une carte de visite ronflante, longue comme un menu de M. Guy Savoy chez qui il se restaurait. »

Finalement j’ai trouvé un article concernant ce personnage qui apparait fort peu dans les médias.

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