vendredi, 15 juillet 2011
144. Bilan d'une décennie -2-
Avec le recul du temps, je m’aperçois que dans ce moment tragique j’ai su faire face de manière énergique. Dès l’après-midi je m’occupai des formalités, pris une concession au cimetière, choisis le cercueil et fis publier l’annonce du décès – à paraître dans le journal après l’enterrement-. Puis je prévins sa sœur et son copain.
L’enterrement eut lieu le surlendemain dans la matinée. Il y avait eu un orage tôt le matin et dans le jardin je cueillis un bouquet de marguerites.
Au moment où je lançai les fleurs sur le cercueil mis en terre, j’eus l’impression qu’une partie de moi s’en allait. Dans un sens, c’est vrai. Le terme de moitié que l’on emploie pour désigner son conjoint prend ici tout son sens.
Ce n’est que le soir, une fois seule chez moi, que j’ai craqué, une bonne fois pour toute. J’avais ressorti la petite boîte dans laquelle je conservais les petits billets doux que nous nous écrivions chaque jour au début de notre rencontre. Je ne les avais pas relus depuis notre mariage. Mon Dieu, comme nous étions amoureux ! J’ai soigneusement refermé la boîte et l’ai remisée dans la table de chevet.
Une page venait donc de se tourner dans ma vie. Il fallait pourtant continuer le chemin, mais d’une autre façon. J’eus l’impression d’un retour trente ans en arrière … C’est un peu comme si je reprenais le cours de ma vie avant mon mariage.
Dans les jours qui suivirent, je fis le grand ménage, vidai toutes les armoires et portai tous ses vêtements à Emmaüs – excepté toutefois une ou deux chemises que je mets parfois encore chez moi, ainsi que sa grosse Parka militaire.
J’offris son briquet Zippo à son copain, je donnai sa chevalière à Peggy.
Je ne voudrai surtout pas faire dans le larmoyant, aussi vais-je continuer ce récit d’une décennie d’une façon plus gaie. La tristesse, je la garde pour moi.
Ce matin, en classant des papiers dans mon grand bahut, j’ai retrouvé mon journal (tenu de 1989 à 2005). Cela n’a rien d’un journal intime, mais j’avais pris l’habitude de noter à l’intérieur les évènements qui me semblaient intéressants. Cela va donc bien m’aider pour poursuivre ce récit !
Août 2001 : Peggy me propose de partir une semaine en vacances pour -comme elle dit - se changer les idées. Elle aimerait bien aller à Berlin
Bonne idée, je n’y suis pas retournée depuis la chute du Mur. Et peut-être même vais-je retrouver ma correspondante !
Aussitôt je m’occupe des réservations d’hôtels, de l’itinéraire. Et nous voici parties !
C’est la première fois que nous partons toutes les deux.
Vendredi 10 août 2001 : départ de Tours à 7h. Quand j’arrive chez Peggy, elle n’a pas encore fait sa valise ! Une heure plus tard nous sommes sur la route et arrivons à Liège vers 15h. J’avais réservé une chambre dans un hôtel proche de la gare. C’était un peu glauque cet hôtel, mais bon, tant pis, on s’en accommodera pour une nuit d’étape !
Il faisait un froid de canard et, après avoir flâné dans les rues, nous décidons d’aller au cinéma pour nous réchauffer !
Samedi 11 août : nous quittons Liège sans trop de regret et reprenons la route. Ah quelle joie de rouler sur les autoroutes allemandes ! La vitesse n’est pas limitée et comme le coupé est puissant, je prends plaisir à conduire. Nous déjeunons près de Hanovre et nous atteignons Berlin vers 17h. Peggy me sert de guide et nous trouvons rapidement l’hôtel, situé quartier Mitte, dans l’ancien Berlin-est.
Il s’agit de l’hôtel Kastanienhof que je vous recommande si vous avez l’intention de séjourner à Berlin.
Nous nous procurons le plan de la ville, celui du métro et, une fois nos valises déposées dans la chambre, nous partons à la découverte de la ville.
J’emmène Peggy sur Le Ku’Damm (Kurfürstendamm) qui, autrefois, était les Champs-Élysées berlinois. Comme dans toutes les grandes métropoles, les restopouces ont envahi le centre de la ville. C’est bien dommage ! Mais l’animation est toujours aussi intense. J’aperçois la tour surmontée du sigle Mercédès. En 1969, il y avait tout en haut de cette tour une discothèque où j’avais fait la connaissance d’un garçon. Très étrangement, je comprenais bien quand il parlait allemand. Pour sûr, il était Français. En discutant, nous avions découvert que son père était un ancien copain du mien ! Ils avaient joué ensemble au rugby à Tours. On en avait conclu que le monde est bien petit !
À suivre
21:54 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Toujours aussi plaisant à lire, que ce soit triste ou gai...
Bises
Écrit par : Christine | samedi, 16 juillet 2011
Merci miss Christine !
Écrit par : tinou | samedi, 16 juillet 2011
Je t'embrasse Tinou...
Écrit par : Jean Louis | samedi, 16 juillet 2011
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