samedi, 21 avril 2012
86. La nature aura raison de nous
« N’oubliez pas que vous appartenez à la nature, vous ne la possédez pas. »
Tel est le message que Grey Owl –de son vrai nom Archibald Belaney- transmet au travers de ses récits de nature canadienne.
Je n’avais jamais entendu parler de cet homme que l’on peut considérer comme un précurseur de l’écologie. Thierry m’a donné à lire une courte nouvelle, tirée du livre « Récits de la cabane abandonnée » et qui s’intitule L’arbre.
Hier soir, bien calée sous la couette, j’ai donc décidé de lire ce petit livre qui trônait sur ma commode depuis déjà quelques semaines et là, miracle !
J’ai dévoré cette nouvelle d’une beauté infinie, et, en refermant le livre, j’étais émue jusqu’aux larmes.
Ça commence par :
Il y a six cent cinquante ans à peu près, un écureuil ramassa sur l’herbe une pomme de pin qu’il avait abattue d’un arbre. Il emporta ce butin vers une cache, demi-pleine déjà de cônes pareils, mûrs et juteux. En arrivant à son grenier, juste au milieu d’un défilé dans les Montagnes Rocheuses, l’écureuil vit quelque chose d’intéressant. Il alla de ce côté, après avoir posé la pomme de pin, et il oublia de jamais revenir.
Et, pour finir :
— Gosh ! s’écria-t-il. Regardez ces montagnes ! Admirables, n’est-ce pas ? L’autre mâchonna son cigare, pensif, et il examina les pics perdus dans la lumière.
— Complètement inutiles à mes affaires, répliqua-t-il. Puis il ajouta :
— À mon goût, triste pays !
Près de la route on voyait une énorme souche de pin. Le gros homme retira le cigare de sa bouche. Dirigeant son jet de salive avec force et précision, il envoya un crachat s’étaler sur la souche.
La voiture s’éloigna.
Un écureuil rouge traversa la chaussée en courant ; il portait une pomme de pin entre ses dents. Il la posa quelque part sur la prairie, et, l’instant d’après, l’oublia.
Ce matin donc, je me suis empressée de commander les Récits de la cabane abandonnée.
Le livre a été réédité aux Éditions Souffles.
04:17 Publié dans Coups de cœur, Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livre, arbre, nature, grey, owl, canada
Commentaires
Le contraste entre les animaux qui contribuent à la nature, et l'homme dit "civilisé" qui ne voit dans la nature qu'une façon de s'enrichir (et par conséquent, ne la respecte pas) et la méprise !
Tu sais que c'est vrai le fait que les écureuils oublient souvent les endroits dont ils ont fait un grenier ?
Écrit par : Christine | samedi, 21 avril 2012
@ Christine : oui, je sais. J'ai eu plusieurs noyers qui ont poussé dans mon jardin grâce aux écureuils !
Écrit par : tinou | samedi, 21 avril 2012
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