samedi, 08 mars 2014
42. Carnet de voyage en Éthiopie -7-
Vendredi 21 février : Rencontre avec les Karo et les Hamer.
Cette nuit sous la tente fut assez agréable. Nous allons prendre le petit déjeuner là où la veille au soir nous avons dîné. C’est également dans cet endroit que nous reviendrons dormir ce soir.
Quel est le programme pour la journée ?
Ce matin, visite d’un village karo situé à deux heures sur une piste en très mauvais état. Les Karo forment une communauté d’environ trois cents personnes, ils vivent sur les hauteurs dominant la vallée de l’Omo. Ils se percent la lèvre inférieure dans laquelle ils introduisent différentes décorations.
Les petits greniers à grains :
De nouveau deux heures de piste et après le déjeuner, nous avons droit à une petite sieste jusqu’à 16h pour nous remettre avant de partir à la rencontre d’un village occupé par une autre tribu, les Hamer.
Le principe reste toujours le même : 5 birrs pour une photo. Ma réserve de petites coupures a largement diminué et je suis obligée d’y aller au compte-goutte.
Ah, justement, j’aperçois un vieil homme très digne ; je le photographie et lui tends mon billet. Mais il n’en veut pas, le jugeant trop usagé et il s’avance vers moi afin de me le redonner.
Je recule et pose alors le pied sur une branche épineuse au sol, parmi les excréments d’animaux, les longues épines viennent se planter dans ma cheville gauche et aussitôt le sang se met à dégouliner ! Et ça coule, ça coule, un kleenex, puis deux ne suffisent pas à arrêter l’hémorragie. Le pire dans tout ça est l’arrivée des mouches ! Les autres regardent :
— Oh dis donc, qu’est-ce que tu perds comme sang !
Par chance Muriel Robin qui est suréquipée prend les choses en mains :
— Bon, va t’asseoir sur le marche-pied du 4x4. Fais voir … Ah dis donc, qu’est-ce que ça saigne ! On va mettre tout de suite un antiseptique, puis un pansement.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; le pansement ne tient pas très bien et je regarde avec appréhension les plaies afin qu’aucune mouche ne vienne s’y poser. Le sang a fini par s’arrêter de couler, mais j’ai perdu toute envie de faire de la photo.
Et pendant ce temps-là, le vieil homme nous a suivies, brandissant toujours le billet de cinq birrs !
Le soir en arrivant à l’hôtel Sonia me refera un autre pansement plus solide après que j’aie redésinfecté avec de la biseptine ( qui était restée au fond de la valise). Sur ce coup-là, j’ai manqué de prudence, j’aurais dû mettre des chaussures fermées. Ça me servira de leçon pour une prochaine fois.
Pour me remettre de mes émotions, je déguste un gin-tonic en compagnie de Sonia à la terrasse de l’hôtel. La nuit tombe bientôt. Sonia réussit à avoir du réseau et me prête son téléphone pour appeler Peggy. Depuis le départ je n’ai pu lui envoyer qu’un seul texto et je ne sais même pas si elle l’a reçu :
— Allo Peggy ? Bon, je te téléphone pour te dire de ne pas t’inquiéter si tu ne reçois pas de nouvelles, mais il n’y a pratiquement jamais de réseau. Aujourd’hui je me suis écorchée la jambe, le sang n’arrêtait pas de couler et il y avait des mouches partout, partout. Mais bon, à part ça, tout va bien. Je ne te rappellerai pas, préviens Christine ! Grosses bises.
C’est alors que l’on voit monsieur Bidochon arriver avec Sa bouteille de pastis et Ses cacahuètes et s’installer sans complexe à une table avec ses amis ! J’hallucine devant un tel sans-gêne. Je suppose qu’en France il ne se permettrait pas un tel comportement.
Avant de me coucher j’enfile une chaussette afin de maintenir le pansement. Ça ne me fait pas mal mais j’appréhende le lendemain :
— Si ça se trouve, ça va gonfler, peut-être même s’infecter … Si ça se trouve, on va peut-être devoir me couper le pied !
Mais je finis par m’endormir.
À demain !
Pour en savoir davantage :
Rencontre avec les Hamer d’Éthiopie
04:43 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage, ethiopie, karo, hamer
Commentaires
Ta cheville va mieux ?
C'est étrange de voir leur attrait pour l'argent, monnayant tout ce qui est possible, même leur image. On pourrait penser que ces peuples vivent en "autarcie" sans besoins extérieurs, mais non vu qu'ils ont besoin d'argent. Ils ont pourtant bien dû vivre ainsi, fût un temps....
Écrit par : Christine | samedi, 08 mars 2014
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