dimanche, 18 septembre 2016
Escapade polonaise -3-
Jeudi 8 septembre :
Le bus vient nous chercher à 9h et nous conduit au Musée de l'Insurrection de Varsovie qui se déroula en août 1944 et dura exactement 63 jours. Il a été instauré en 2004 dans l'ancienne centrale électrique des tramways juste 60 ans après l'insurrection.
Dans une ambiance étouffante et sombre - c'est volontaire - on suit pas à pas les deux mois de combats ininterrompus qui se déroulèrent dans la capitale entre une armée d'environ 38.000 combattants polonais peu armés face à une armée allemande de 13.000 soldats qui reçurent bientôt des renforts conséquents. Chaque rue, chaque maison, chaque pièce furent systématiquement fouillées pour y déloger les combattants. La population se terrait dans les caves. On compta 40.000 morts la première semaine. Ils étaient enterrés à la hâte dans les jardins publics. Du secours fut envoyé d'Angleterre par avion mais bien souvent les colis tombaient entre les mains des Allemands. Après 63 jours de lutte acharnée les Polonais se rendirent. Hitler donna l'ordre de détruire entièrement la ville et la population restante dut fuir. Quinze jours plus tard, alors qu'il ne restait que des ruines, les Russes sont arrivés ! Ils attendaient patiemment de l'autre côté de la Vistule. Les combattants polonais communistes les avaient rejoints.
En bas de la note j'ajoute une vidéo qui relate bien cette insurrection.
Nous faisons la connaissance de Monsieur Henri, âgé de 92 ans. Il avait 20 ans à l'époque et a participé activement au combat. Il vient chaque jour au musée pour raconter ses souvenirs. Sur la photo il est en compagnie de la jeune guide polonaise qui nous a accompagnés durant la visite.
Je savais bien sûr que Varsovie avait résisté mais je n'imaginais pas à quel point les Varsoviens avaient souffert !
Nous reprenons le bus qui nous emmène à une quinzaine de kilomètres de la capitale pour la visite du palais de Wilanow.
Avant de le visiter, nous déjeunons dans un restaurant situé à l'entrée de ce château qui fut la résidence du roi Jan III Sobieski. C'est un somptueux palais baroque construit fin XVIIe et entouré de parterres à la française et divers jardins. En le découvrant, je pense aussitôt au château de Sans-Souci situé à Potsdam, en Allemagne.
Je suis le groupe sans vraiment beaucoup d'enthousiasme car l'architecture baroque n'est vraiment pas ma tasse de thé ! Trop d'or, trop de fioritures, trop de statues... Cela me fait penser à un énorme gâteau rempli de crème rose et recouvert de chantilly ! À la limite je vomirai ! Je ne ressens aucune émotion devant ce style alors que je craque volontiers devant une simple cabane en rondins. Allez comprendre ...
Bref, la visite se déroule relativement vite car le musée doit fermer ses portes à 16h. Chouette !
La journée se termine dans le centre ville de Varsovie où nous avons un temps libre de deux heures.
Nous sommes près de la gare centrale et un centre commercial se situe juste en face. La majorité du groupe s'y précipite tandis que j'emmène Monique en haut du Palais de la Culture pour une vue panoramique de la ville.
Cet imposant bâtiment fut construit entre 1952 et 1955 à la gloire du socialisme et sur l'ordre de Staline. Il devait concurrencer les plus hauts buildings américains.
C'est une copie de l'université Lomonossov de Moscou. Le monument de 30 étages abrite environ 3000 pièces et abrite des musées, des théâtres, un cinéma, une piscine et diverses institutions.
Un ascenseur permet de monter jusqu'à la terrasse située à 114m de hauteur d'où -effectivement- on a une belle vue d'ensemble de la ville.
Les avis des Varsoviens sur le building sont variés ; certains auraient voulu qu'on le démolisse, d'autres qu'on le peigne en rose !
Nous dînons en ville dans un restaurant branché mais où la cuisine n'est pas à la hauteur du lieu. Mais ça n'est pas grave. Je ne suis pas venue en excursion culinaire.
Durant le repas, je me retrouve avec deux nanas qui me demandent ce que je pense des deux visites de la journée.
Quand je leur dis que je n'ai pas aimé le château, elles me regardent avec un air ahuri :
— Mais pourtant, c'est beau !
— Je ne le nie pas, mais je n'aime pas le style baroque. Et puis je n'entre pas dans les détails car je sens bien qu'elles ne comprendraient pas. Effectivement elles se regardent d'un air entendu. Sans m'en rendre compte je ne me suis pas fait que des amies. Cela se confirmera dans les prochains jours.
Le dîner s'achève dans un total brouhaha et je suis contente de me retrouver dans la chambre d'hôtel.
Pour en savoir plus :
17:20 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, pologne, varsovie
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