mercredi, 14 mars 2018
Ces photos oubliées
Je possède quelques photos anciennes de mes ancêtres. Hormis une ou deux pour lesquelles j'ai un doute, je peux parfaitement identifier les personnes qui posent devant l'objectif.
Celui-là, en particulier, je le connais bien : il s'agit du frère de mon arrière grand-mère Hermance. Sa photo était encadrée et trônait au-dessus de la machine à coudre dans sa petite maison située boulevard Tonnellé. Je passais beaucoup de temps chez elle car elle me racontait plein d'histoires sur la guerre de 14/18, sur sa vie à Paris, etc. Et puis, avec elle, j'allais me balader sur le Menneton; on se couchait dans l'herbe et on regardait la forme des nuages. Quelquefois elle recevait la visite de sa sœur Blanche. Celle-ci venait au volant de sa 4CV en compagnie de son caniche noir. Sa visite ne passait pas inaperçue dans le quartier car peu de gens possédaient une voiture à l'époque (milieu des années cinquante).
Mais revenons à la photo : grâce au développement d'Internet (tout n'est pas mauvais) j'ai pu retracer un peu la vie de ce jeune militaire.
Il s'appelle Delphin Gilbert ( c'est étrange car dans la famille on l'appelait Marcel !). Il est né le 8 octobre 1886 à Richelieu, fils de Louis Joseph Frédéric Delphin GILBERT, tonnelier, et d'Armance Louise CHARLEAU.
La famille habitait rue de la Galère. Cette rue de Richelieu, qui est parallèle à la grande rue, était principalement occupée par les artisans et les commerçants.C'était donc une rue très animée.
Quel contraste avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui !
Son père décède en 1894 et sa mère vient alors s'installer à Tours place Grégoire, derrière la cathédrale Saint-Gatien. Il me semble avoir entendu dire qu'elle occupait la conciergerie de ce qui était alors le séminaire et qui, par la suite deviendra l'actuel lycée Paul-Louis Courier.
Moment d'insouciance en compagnie de ses deux sœurs :
En recherchant dans les archives de Tours, j'ai retrouvé son acte de mariage :
Il se marie le 10 juin 1911 avec Jeanne Raymonde Rosalie CURLAT, papetière, demeurant 23 rue Briçonnet.
Le couple a -t-il eu des enfants ? Je l'ignore. Toujours est-il que Delphin se retrouve pris dans la tourmente de la guerre 14/18. Enrôlé dans le 369e Régiment d'Infanterie,il décède le 25 juillet 1915 au Bois-le-Prêtre, en Meurthe et Moselle. En 1914, la forêt du Bois le Prêtre s'étend sur les communes de Montauville, Fey en Haye, Norroy et Pont-à-Mousson. Un grand réseau d'ouvrages et de tranchées occupait totalement le secteur militaire du Bois le Prêtre.
Il repose dans la nécropole du Pétant, au Carré 14/18A, tombe 184.
À l'intérieur de la mairie de Tours, 1802 noms sont gravés dans le mur en haut et autour de l'escalier central. Ce sont les noms des soldats tourangeaux morts pour la France et Delphin figure parmi eux.
Une bien courte vie puisqu'il n'avait que 28 ans !
Pour en savoir davantage :
La Grande Guerre 14/18 : le champ de bataille de Bois-le-Prêtre.
14:08 Publié dans Généalogie | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.