mercredi, 03 juin 2009
185. Ils ont des chapeaux ronds
... vive la Bretagne !
Lundi je mets les voiles vers la presqu’île de Crozon. En mars, pour mon anniversaire, Juju et Olivier m’ont offert une nuit dans un gîte de charme à choisir sur catalogue. Après moultes hésitations, mon choix s’est porté sur le Finistère car c’est un département que je connais peu, hormis un passage rapide à Camaret dans ma folle jeunesse, une nuit mémorable au Guilvinec et plus récemment une visite du village de Locronan avec Mimi. Voici l’endroit choisi : c’est tout près de Douarnenez.
Je pars donc lundi matin aux aurores en sachant que mercredi matin je dois être à 9h chez le dentiste. Je me suis donc organisée un petit programme -sûrement trop chargé- de choses à faire et à voir.
À partir de Tours je vais directement au Faou. De là je longe la côte : Landévennec, la pointe des Espagnols, Camaret, la pointe de Penhir, la pointe de Dinan, le cap de la Chèvre, Crozon, le Ménez-Hom et s’il me reste du temps avant d’aller au gîte, je visite Douarnenez.
Le mardi matin, j’ai prévu de retourner à Locronan au lever du soleil pour éviter la foule ! Ensuite je m’arrête à Quimper, puis je prends la direction de Pont-l’Abbé. De là je vais voir le calvaire de N.D. de Tronoën, la pointe de Penmarc’h, passage par Le Guilvinec, Loctudy, Bénodet, La Forêt-Fouesnant et enfin Concarneau. Ensuite ce sera le retour.
La grande incertitude reste la météo !
03:25 Publié dans C'est en France | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bretagne, finistere, crozon, douarnenez, locronan
jeudi, 18 septembre 2008
L'île du bout du monde (5)
Difficile aujourd'hui de trouver une femme portant la jibilidenn, cette coiffe noire avec ses ailes de papillon. A l'origine la coiffe traditionnelle était celle du Cap Sizun, blanche. A la suite d'une épidémie de choléra, en 1885, qui fit 26 morts sur l'île, les femmes teignirent la coiffe en noir, signe du deuil éternel.
Toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin, il est bientôt 17h et l'Enez Sun va lever l'ancre. Je jette un dernier regard, nostalgique déjà !
La mer est calme, je vais en profiter pour photographier La Vieille et la tourelle de la Plate. Tout autour, les bateaux des pêcheurs attirent des vols de mouettes. Le paysage est splendide. On aperçoit, au loin, les promeneurs qui arpentent la lande sur la Pointe du Raz.
Maintenant c'est à votre tour de visiter l'île. Je vous ai préparé trois diaporamas qui, je l'espère, vous donneront l'envie d'y aller. Avant d'embarquer, n'oubliez pas de prendre un sac en plastique, au cas où... !
17:13 Publié dans C'est en France | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : ile de sein, finistère, bretagne, mer
mercredi, 17 septembre 2008
L'île du bout du monde (4)
L’Enez Sun est le cordon ombilical qui relie le continent à l’île, c’est un solide bateau de 35 mètres de long. A chaque traversée quotidienne, il apporte tout ce dont les îliens ont besoin pour continuer à pouvoir vivre sur ce petit bout de terre. Et quand le bateau ne peut pas effectuer la liaison par gros temps, les Sénans se retrouvent alors coupés du monde.
Les passagers embarquent le matin à 9h30 depuis le port d’Audierne- Sainte Evette. La traversée dure environ une heure. Comme je vous ai dit précédemment, cette traversée est quelquefois houleuse selon l’état de la mer. Ainsi, le 23 juin dernier, une déferlante a couché le bateau sur le côté à son départ de l’île. (Voir l’article)
Et que dire alors des tempêtes qui s’abattent sur l’île, créant des dégâts parfois considérables, comme par exemple la dernière en date, le 10 mars dernier ?
« On aurait cru que les galets volaient ! » dira une habitante. Mais malgré tout les Sénans restent solidement ancrés sur leur îlot. Il faut y être né et y avoir vécu pour comprendre cet attachement viscéral.
Les changements climatiques qui ont lieu depuis quelques années risquent cependant de mettre en danger l’île, si petite, si fragile malgré la force et le courage de ses habitants.
L’écrivain de marine, Hervé Hamon, a écrit un excellent article paru dans Géo à propos de Sein : En hiver à l’île de Sein.
« Elle est si basse, l’île, 150 centimètres en moyenne, 6 mètres en son point culminant, le tumulus du Nifran, derrière l’église, qu’on y arrive par surprise après une heure de voyage. Aucune falaise ne l’annonce, aucun promontoire, comme à Belle-Ile ou à Ouessant. Le bateau laisse sur tribord la roche de Nerroth, et on y est.
Voici la lanterne verte de Men Brial, l’abri du canot de sauvetage, les maisons étroites et accolées, et le débarcadère, tantôt à la « gare maritime », sous le petit phare, tantôt à la cale neuve, côté sud, suivant la marée. »
Sein est grande par sa petitesse, à aucun moment on ne peut oublier que c’est une île car la mer est visible de toute part. Il n’y a qu’une seule route à Sein, faite de plaques de ciment. De chaque côté, le sol ressemble à un tapis de mousse où pousse une flore tenace et belle. On n’ose y poser le pied par crainte d’abîmer.
Vous aurez certainement compris que je suis tombée amoureuse de l’endroit. Quand j’évoque l’île, je ressens une émotion toute particulière que rarement j’ai éprouvée pour d’autres lieux. J’y retournerai !
06:39 Publié dans C'est en France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : île de sein, finistère, bretagne, mer
lundi, 15 septembre 2008
L'île du bout du monde (2)
Le nom de recteur est donné parfois aux curés dans les paroisses rurales de Bretagne. Le premier recteur sur l'île de Sein s'appelait François Guilcher, dit Fanch ar Su ( François le Sud) qui exerça sur l'île de 1641 à 1648.
Sa vie est retracée dans un très beau livre de Henri Queffélec, "Un recteur de l'île de Sein", paru en 1944.
"Ils piquaient droit sur l’île, mais ils ne la voyaient pas encore. Quel miracle cette île ! Combien il avait raison M. Pennanéach, le dernier curé, de soutenir que tous les enfants de l’île devraient porter, comme second prénom, celui de Moïse sauvé des eaux. L’île de Sein, ni plus ni moins que la corbeille de Moïse, avait été protégée par Dieu. Elle eût dû mille fois couler sous la mer. Elle défiait les éléments, cette petite chose plate, ce récif maigre et venteux, elle était dans la mer comme Jonas dans la baleine, comme Daniel dans la fosse aux lions. C’était miracle qu’une fois pour toutes, un beau jour, les flots ne déferlent pas dessus, ne l’arrachent, ne l’entraînent pas dans les abîmes, et le miracle, à chaque instant, se poursuivait. Derrière l’horizon, dans cette mer qui ne semblait plus être que le flot et le flot, l’île vivait, l’île était heureuse. Ce n’était même pas la vie obtuse des marins dans des soutes, mais la vie hardie et salée du pont et du plein air. Chaque fenêtre ouvrait sur le ciel, la porte de chaque maison ouvrait sur la terre ; les vents, les pluies, le soleil, les oiseaux, existaient pour l’île." (Un recteur de l’île de Sein / Henri Queffélec. Paris : Bartillat, 2007)
Un peu plus tard le réalisateur Jean Delannoy adapta le roman à l'écran sous le titre "Dieu a besoin des hommes", avec Pierre Fresnay et Madeleine Robinson dans les rôles principaux. Pour la petite histoire, le film n'a pas été tourné sur l'île, les Sénans ayant refusé d'y jouer leur rôle. C'est un très beau film, poignant, qui rend bien l'atmosphère rude et sauvage de ce petit bout de terre. Dans la vidéo suivante, vous découvrirez un extrait du tournage de Dieu a besoin des hommes. Il n'y a malheureusement pas de son et on peut se demander pourquoi Dieu est écrit avec un X.
Une des rues de l'île a pris le nom du 22ème recteur, Alexis Le Borgne, qui dirigea l'église de 1898 à 1910.
Depuis 1989, les recteurs ne résident plus sur l'ile de Sein.
06:26 Publié dans C'est en France | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : ile de sein, finistère, bretagne, recteur, église, queffélec
dimanche, 14 septembre 2008
L'île du bout du monde (1)
ou encore, comme dit le dicton, "qui voit Sein, voit sa fin". Je n'irai pas jusque là, mais il faut savoir que la traversée en bateau n'est pas toujours de tout repos. Hier matin, ça tanguait un peu et quand, sur le pont, j'ai senti mes pieds se dérober sous moi, j'ai rejoint tant bien que mal l'intérieur. Là, une odeur de vomi laissait supposer que déjà plusieurs passagers n'avaient pas résisté au tangage et au roulis ... Je comprends mieux pourquoi un distributeur de sacs en plastique est installé à l'entrée !
Je commençais à être mal, et pour remédier au problème, j'ai arrêté de regarder le paysage, j'ai fermé les yeux et j'ai respiré profondément. L'envie de vomir s'est alors dissipée. Chacun a son truc, certains s'étaient carrément allongés sur les banquettes dès le départ. Des habitués sûrement.
Comptez une heure de traversée pour vous retrouver au bout du continent.
Position géographique : 48°2'5" de latitude nord, 4°5'5" de longitude ouest, à 5 milles et demi de la Pointe du Raz, vous voici arrivés à Enez sun, petit bout de terre de 56 hectares perdu au milieu de l'océan, avec ses 300 habitants.
Pourquoi j'aime cette île ? Parce qu'on y est au calme, que l'air est sain, que les seuls bruits qu'on y entend sont ceux des mouettes et de la mer.
A suivre
19:44 Publié dans C'est en France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : île, sein, finistère, bretagne, mer