samedi, 13 août 2011
171. Bilan d'une décennie -23-
Jeudi 22 avril 2004 : il est 8h du matin. Je ferme la porte de la maison à clef après avoir dit à mes chats que j’allais juste chercher du pain, puis je monte dans la voiture et je prends la direction de Nantes. Je laisse ma voiture sur le parking de l’aéroport.
L’avion prévu a été remplacé par un gros 747 et à 14h il décolle en direction de …, allons bon, voilà que j’ai un trou de mémoire ! … Ah oui, ça me revient : direction Marrakech où nous atterrissons deux heures trente plus tard. Un guide nous attend et nous conduit à l’hôtel Atlas. La soirée est libre et une fois ma valise posée dans la chambre, je ressors aussitôt et je prends un taxi qui m’emmène dans la Médina. Là, je flâne dans les ruelles, je m’imprègne des odeurs et des scènes de vie. Le soir, je dîne seule à une table. Je ne sais pas encore quels sont les touristes qui font partie de mon groupe.
Vendredi 23 avril : le groupe est enfin composé. Je n’en ai aucun souvenir ! Nous grimpons bientôt dans le car et nous prenons la direction de Fès. Nous longeons le Moyen Atlas via Azrou et Ifrane. Le soir nous dînons et dormons à l’hôtel Volubilis.
Samedi 24 avril : visite de la Médina de Fès. Avant de nous enfoncer dans les ruelles très étroites de la Médina, le guide nous a emmené sur les hauteurs de la ville pour avoir une vue d’ensemble. C’est très impressionnant de voir cet entassement de maisons. On dirait une véritable ruche dans laquelle vivent et travaillent des milliers de personnes. Mais, de la colline, aucun bruit ne nous parvient.
Durant la visite à pied, j’ai trouvé le moyen de perdre le groupe. Le temps de prendre une photo, et quand je me suis retournée, il n’y avait plus personne ! Je n’ai pas paniqué car j’avais l’adresse de l’hôtel. Je me suis jointe à un autre groupe de touristes et, une petite heure plus tard, je retrouvais mon groupe à un croisement.
Nous sommes allés dans le quartier des tanneurs, et, après être grimpés sur la terrasse d’une maison, nous avons pu voir les ouvriers qui traitaient les peaux dans de grandes cuves. L’odeur est pestilentielle, je comprends pourquoi on nous donne une poignée de menthe à respirer pendant la visite.
Dimanche 25 avril 2004 : la journée est consacrée à la visite de Meknès, à 200km environ de Fès. Nous déjeunons dans un beau riad. Ah, les souvenirs refont surface ! Il y avait avec nous une femme qui ne mangeait pratiquement rien, hormis du riz ou de la semoule, quand il y en avait. Elle craignait d’être malade. Elle ne sait pas ce qu’elle a perdu car, vraiment, on mange très bien au Maroc !
L’après-midi nous visitons le site de Volubilis qui s’étend sur40 hectares. Ce sont les ruines d’une ancienne cité romaine. Les cigognes sont nombreuses, certaines ont fait leur nid en haut des colonnes. Le soir, nous revenons à Fès.
Lundi 26 avril 2004 ; départ pour Rabat, la capitale. Nous visitons différents lieux dans la ville, puis nous terminons par la casbah des Oudaïas. Cet endroit fortifié est très touristique. De nombreux artistes y ont élu domicile. Cela me rappelle un peu Sidi-Bou-Saïd (en Tunisie).
Mardi 27 avril 2004 : départ pour Casablanca, capitale économique du Maroc. Face à la mer se dresse l’impressionnante mosquée Hassan II. Chaque famille marocaine a dû verser de l’argent pour sa construction. C’est d’un gigantisme, à l’image du personnage !
Puis nous longeons la corniche et déjeunons face à la mer. Malheureusement le temps est pluvieux à ce moment-là !
Dans l’après-midi, nous reprenons la route en direction de Marrakech et nous retrouvons l’hôtel Atlas.
Mercredi 28 avril 2004 : visite de Marrakech, la Medersa Ben Youssef, le jardin Majorelle, le palais de la Bahia, les tombeaux Saadiens, puis nous terminons la journée par une balade dans la Médina et regroupement sur la place Djemaa-el-Fna.
Jeudi 29 avril 2004 : la journée est libre, j’en profite donc pour retourner dans la Médina faire quelques emplettes (des épices et des cornes de gazelle). Tout près du club Méditerranée se tient un écrivain public. Il me transcrit mon prénom en arabe.
Nous quittons Marrakech le soir même. L’avion décolle à 21h et atterrit à Nantes vers 2h30 du matin. Je récupère alors ma voiture et je rentre aussitôt à Tours. Il y a peu de circulation à cette heure matinale (ou tardive) et, après avoir rejoint l’autoroute A85 à la sortie d’Angers, il n’y a plus personne ! Je fais ainsi plus de cent kilomètres sans voir un véhicule. Ça finit par devenir stressant ! Pour ne pas m’endormir au volant, j’ai ouvert les vitres en grand et mis la musique à fond ! Je pousse un ouf de soulagement quand enfin je me gare devant la maison. Popy est à la fenêtre en train de guetter !
Je reviens de ce séjour au Maroc totalement enchantée ! C’est un pays vraiment magnifique. Je regrette simplement la rapidité avec laquelle nous avons visité Marrakech et je me promets d’y retourner un jour ou l’autre (ce que je ferai en mai 2009).
La fin de l’année scolaire approche peu à peu. Je commence à faire le tri dans les armoires et les tiroirs de mon bureau. C’est fou ce qu’on peut entasser en plus de vingt ans dans le même endroit !
Vendredi 18 juin 2004 : je passe la journée avec mes trois élèves au parc de la Récréation. En voulant faire de la voiture à pédales avec eux, je me fais mal au dos. Je passe le restant de la journée à moitié pliée en deux.
Le soir, j’invite mes copines et Peggy à la maison pour fêter mon départ à la retraite. Elles m’offrent alors un appareil photo numérique ! Je suis aux anges, moi qui pourtant n’en voulais pas au départ …
Samedi 19 juin : comme je le craignais, mon mal au dos a empiré. Je reste donc en pyjama lorsque, vers 12h30, je reçois un coup de fil de Peggy :
— Allo, maman ? Je suis devant la médiathèque de Joué-les-Tours. J’ai bêtement refermé la portière en laissant les clefs à l’intérieur. Peux-tu m’apporter le double ?
— Pas de problème, mais laisse-moi au moins le temps de m’habiller !
Tout en raccrochant le téléphone, je me dis que je peux tout aussi bien y aller en pyjama, puisque je n’aurai pas à sortir de la voiture. J’hésite quand même une seconde, puis finalement je me ravise et j’enfile un pantalon et un tee-shirt.
Arrivée devant la médiathèque, j’aperçois Peggy, près de sa voiture. Je descends puis m’avance vers elle. Je la trouve bien joyeuse, je dirai même qu’elle semble avoir le fou rire.
— Regarde, me dit-elle en me montrant le petit bois devant la médiathèque. Je vois alors sortir des fourrés un, deux, trois … six … une dizaine de grands gaillards, suivis de Juju et qui s’avancent vers moi en poussant des cris et en gesticulant !
— Madame Leger ! Madame Leger !
Je reconnais aussitôt mes anciens élèves de l’école Mignonne, où j’ai exercé pendant six ans. C’est une école située dans la ZUP de Joué-les-Tours. À l’époque, j’avais la classe de perfectionnement (niveau des grands). Je reconnais, Cheikh, Ahmed, Mohamed, Kelil, Djelloul, Amza … Je ne les avais pas revus depuis plus de vingt ans, malgré le fait que nous habitions la même ville et je suis excessivement émue par ses retrouvailles. Chacun me raconte son parcours. Dans l’ensemble, ils ne s’en sont pas trop mal sortis malgré le handicap du départ. Ils ont apporté des victuailles et nous improvisons alors un pique-nique sous les arbres, juste devant l’entrée de la médiathèque !
VOUS IMAGINEZ UN PEU SI J’ÉTAIS ARRIVÉE EN PYJAMA ? C’EÛT ÉTÉ LA PLUS GRANDE HONTE DE MA VIE.
À suivre …
20:28 Publié dans Croque mots | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : maroc
mercredi, 27 mai 2009
176. Carnet de voyage au Maroc -12-
Samedi 16 mai : les dernières heures à Marrakech
Ce matin je dois boucler ma valise avant 8h30, heure à laquelle je pars en excursion dans la médina. Nous sommes un petit groupe restreint de huit personnes, parmi lesquelles deux couples de Belges- dont un qui ne parle pas français- et une dame allemande d’un âge certain. Le guide donnera donc les explications en français et allemand. Je suis assez étonnée de me rendre compte que je comprends ce qu’il dit en allemand. Sans doute parce qu’il parle assez lentement.
Nous entrons dans la médina par « la porte du millet » et nous flânons dans les ruelles. Une belle cigogne a élu domicile sur le toit de la mosquée.
Rencontre avec le boulanger qui fait cuire dans son four les pains apportés par les femmes du quartier. Un peu plus loin nous pénétrons dans l’antre du chauffeur de l’eau d’un hammam. La promenade continue, tranquille. J’ai le temps de photographier quelques enseignes :
Le guide nous emmène ensuite visiter le musée. Comme j’y suis déjà allée, j’attends le groupe dans le jardin et j’en profite pour faire une pause devant un café et des cornes de gazelle.
La balade s’achève vers 13 heures et je rejoins l’hôtel. Maintenant c’est l’attente :
Ah, tiens, pour m’occuper je vais aller faire un tour dans le quartier. Nous sommes à Guéliz, la ville nouvelle et si les avenues sont larges et fleuries, il n’y a rien d’exceptionnel à découvrir. Comme toutes les grandes villes on trouve des immeubles ultramodernes, des grands magasins qui n’ont rien à envier à ceux des grandes villes européennes.
Je regagne donc l’hôtel, non sans m’être arrêtée au préalable dans une belle pâtisserie pour acheter des cornes de gazelle !
A 15h45 pile, on vient me chercher pour me conduire à l’aéroport. Voilà, c’est fini (déjà ?).
La suite ne présente qu’un intérêt relatif. Le voyage du retour fut extrêmement rapide puisque, à peine 3 heures plus tard, l’avion atterrissait à Orly. Il était 23 heures quand, après avoir récupéré ma valise, je suis sortie de l’aéroport. Il pleuvait… Je me voyais mal attendre le petit matin pour prendre la navette jusqu’à Paris. Aussi j’ai hélé un taxi qui m’a conduite jusqu’à la gare Montparnasse. Là, pas un chat ! Enfin, deux pelés et un tondu… En plus il faisait un froid de canard. De l’autre côté de la rue j’aperçois alors l’enseigne lumineuse d’un hôtel. Je décide de tenter ma chance et c’est ainsi que je me suis bientôt retrouvée dans un lit, bien au chaud, la fenêtre grande ouverte pour écouter la pluie tomber sur les toits !
Le lendemain matin , j’ai pris le TGV et à 10 heures j’étais chez moi.
L’après-midi Peggy et Thierry sont venus prendre le café à la maison et nous avons englouti tous les gâteaux.
Pour terminer ce récit, voici quelques photos prises dans la médina.
07:12 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : voyage, maroc, marrakech, médina
mardi, 26 mai 2009
175. Carnet de voyage au Maroc -11-
Vendredi 15 mai : Essaouira la belle, suite et fin.
Nous découvrons les fortifications, la médina, puis le marché et enfin une fabrique d’objets en thuya. Un peu rapidos tout ça ! A peine le temps de photographier. Comme d’habitude je suis à la traîne et je n’arrête pas de râler. Il faudra que je revienne…Après le marché, le guide nous propose de déjeuner dans un restaurant face à la mer. J’hésite un peu : vais-je zapper le repas pour profiter de ce temps afin de me balader ?
Finalement j’abandonne l’idée de marcher encore. Il fait un vent à décorner un cerf appelé le taros (le vent, pas le cerf). Pas étonnant si Essaouira est devenue la Mecque des véliplanchistes !
Alors je m’écroule dans un fauteuil face à la mer et je commande un tajine aux pruneaux et aux amandes.
Après le repas, le guide nous emmène voir un arbre extraordinaire, vieux de 400 ans. C’est un ficus benjamina si haut que je n’ai pas assez de recul pour le photographier en entier.
Maintenant, direction l’association de fabrications de bijoux en argent. Pfff… J’attends dans le jardin. Ils sont très beaux ces bijoux, mais bon, j’en achète à chaque fois et une fois en France, je ne les porte pratiquement jamais. Je pourrais en prendre pour Peggy, mais elle est allergique à tous les métaux, hormis l’or. Cela lui provoque d’énormes plaques rouges et des démangeaisons.
Retour dans le car et direction Marrakech.
Conclusion de cette journée : visite intéressante mais pas assez de temps ! Et si vous avez l’occasion un jour d’y aller, prévoyez une petite laine car le taros est un vent glacial !
A suivre
10:49 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyage, maroc, essaouira
lundi, 25 mai 2009
172. Carnet de voyage au Maroc -10-
Vendredi 15 mai : Essaouira la belle
Départ de Marrakech vers 8h30. 175 km nous séparent de l’ancienne Mogador, nom donné par les Portugais à cette ville ravissante. La route est bonne, le temps splendide. Que demander de plus ? Mais voilà que bientôt un terrible mal aux dents vient troubler cette agréable excursion. Par chance j’ai avec moi des médocs qui vont bientôt calmer les douleurs.
Peu avant l’arrivée à Essaouira, nous nous arrêtons dans une coopérative de femmes berbères qui fabrique des produits à partir des fruits de l’arganier.
La fameuse huile d’argan, qui s’utilise aussi bien dans la cuisine (elle a un petit goût de cacahuète) qu’en cosmétologie. J’ai prêté une oreille un peu distraite aux explications de la fabrication, mais j’ai des circonstances atténuantes. Il faut à tout prix que je reprenne un médicament.
Dans la boutique je prends un litre d’huile culinaire, puis divers produits pour le soin du corps. Le lait corporel sera pour ma fille et la crème pour le visage pour moi, encore que je doute un peu de sa réelle efficacité. Disons que cela va changer de la crème Nivéa que j’utilise depuis au moins quarante ans !
Chacun remonte dans le car avec ses petites empletttes et bientôt nous apercevons la plage d’Essaouira. Dans les années soixante Essaouira vit arriver une communauté hippie (Jimi Hendrix etc).
Pendant très longtemps, il y eut une communauté juive très importante dans cette ville. Aujourd’hui on retrouve sa trace dans la Mellah (quartier juif), les maisons ayant une étoile de David au-dessus de la porte d’entrée. Toutefois, après la guerre des Six jours, la plupart des familles juives émigrèrent.
Le port de pêche avec ses chalutiers et ses jolies barques bleues est très animé. Le poisson est vendu à la criée.
Petite énigme : quel est le lien entre Alfred Hitchcock et Essaouira ?
Un guide local prend le groupe en charge pour une visite guidée.
A suivre
12:51 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : voyage, maroc
dimanche, 24 mai 2009
170. Carnet de voyage au Maroc -9-
Jeudi 14 mai : visites dans la Médina, suite et fin.
Après la visite, je m’accorde une petite pause dans le jardin du musée, devant un café accompagné de cornes de gazelle. Ce gâteau est composé de pâte d’amande parfumée à la fleur d’oranger.
Je me dirige ensuite sur la droite à quelques dizaines de mètres seulement et je pénètre alors dans la Médersa Ben-Youssef. Construit en 1570, ce monument était à l’origine une école coranique, la plus grande du Maghreb, pouvant recevoir près de 900 élèves logés dans de petites cellules et passant leur temps à l’étude des textes sacrés et à la prière. Ce monument est un très bel exemple de l’architecture arabo-andalouse.
Il y avait beaucoup de monde et il m’a fallu bien du temps pour arriver à prendre des photos sans touristes y figurant !
En ressortant, je me suis ensuite dirigée vers la Koubba almoravide, face au musée : ce bâtiment construit à l’époque des Almoravides (XIIe siècle) devait être le bassin aux ablutions d’une ancienne mosquée, détruite par la suite. C’est le seul vestige restant de cette époque.
Le reste de la journée se poursuit dans la médina. Je rencontre un peu plus loin un jeune gamin parlant mal le français mais qui m’emmène à la découverte d’endroits insolites. C’est ainsi que je me retrouve bientôt dans l’antre du chauffeur de hammam.
Au fond de son trou noirâtre et dans une chaleur qui doit être insupportable en plein été, l’homme passe tout son temps à remplir le four avec de la sciure de bois pour chauffer l’eau du hammam voisin. Les gens lui apportent également des plats à cuire.
Je quitte mon jeune guide et je vais alors dans un cybercafé.
Demain, excursion à Essaouira !
Pénétrons maintenant à l'intérieur de la médersa :
07:30 Publié dans Voyages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage, maroc, médersa, marrakech